Pedocriminels ?
Qui se ressemble s'assemble !
Qui sont les personnes les plus protégées par les forces du désordre ?
Qui se ressemble s'assemble !
Qui sont les personnes les plus protégées par les forces du désordre ?
Vous pouvez rajouter vos informations ci-dessous, mais dûment vérifiées et, si possible , avec des preuves, sources, vos coordonnées complètes, tél., mail, adresses...etc..., svp.
Nous corrigerons les éventuelles fautes d’orthographes et autres erreurs manifestes, ponctuations, etc… Merci.
Vos info ici… //docs.google.com/document/d/1bxWFg3WWaxe-I34tWjfdFCCeHwXnwIwVksVYjVmxuT4/edit?usp=sharing
y seront rajoutées. Nous vous prions de faire des sauvegardes locales et fréquentes de ces données, pour des raisons de sécurité, nos sites et ordinateurs étant fréquemment attaqués. Merci.
Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse...
Nombre record de cas transmis par le FBI
Le FBI a signalé l'an dernier à la Suisse environ 9000 cas présumés de pédopornographie, un record. Après analyse, l'Office fédéral de la police (fedpol) en a transmis moins de 10% aux autorités cantonales concernées. Il s'agit de personnes vivant en Suisse soupçonnées d'avoir téléchargé de la pornographie infantile sur ou depuis leur ordinateur via des fournisseurs d'accès internet américains.
La Suisse reçoit depuis 2014 les annonces des providers américains qui sont obligés de dénoncer aux autorités les cas présumés de pédopornographie. Cette année-là, le FBI avait transmis 484 annonces à la Suisse, une année plus tard plus de 2000. Ce chiffre n'a cessé de croître pour s'établir à 5404 en 2017 puis 9000 en 2018.
Le FBI a signalé l'an dernier à la Suisse environ 9000 cas présumés de pédopornographie, un record. Après analyse, l'Office fédéral de la police (fedpol) en a transmis moins de 10% aux autorités cantonales concernées. Il s'agit de personnes vivant en Suisse soupçonnées d'avoir téléchargé de la pornographie infantile sur ou depuis leur ordinateur via des fournisseurs d'accès internet américains.
La Suisse reçoit depuis 2014 les annonces des providers américains qui sont obligés de dénoncer aux autorités les cas présumés de pédopornographie. Cette année-là, le FBI avait transmis 484 annonces à la Suisse, une année plus tard plus de 2000. Ce chiffre n'a cessé de croître pour s'établir à 5404 en 2017 puis 9000 en 2018.
Prions pour eux et protégeons les plus faibles, merci.
Daniel Cohn-Bendit , la coqueluche des TV francophones !
Il a écrit :
"Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : "Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m'avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ?" Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même ".
Roman Polanski
A fui les USA en 1978 alors qu'il était poursuivi pour des relations sexuelles avec une mineur.
Il est visé par un mandat d'arrêt international émis par la justice de l'État de Californie pour une affaire remontant à 1977. Il a à l'époque eu des relations sexuelles avec une mineure âgée de treize ans après lui avoir fait boire de l'alcool et consommer des stupéfiants. Roman Polanski a reconnu les faits en plaidant coupable. La culpabilité au sens juridique de Roman Polanski ne fait plus débat. Roman Polanski, après quelques jours en prison, a été remis en liberté dans l'attente de l'audience sur la peine. Il en a profité pour déguerpir et a soigneusement évité le territoire américain pendant trente ans.
Commentaire :
29/09/11
Après trente ans de cavale et de justifications pathétiques, Roman Polanski s'est livré à des excuses télévisuelles auprès de sa victime : une petite fille de 13 ans violée par le réalisateur en 1977. Une parodie d'explication pour un violeur pédophile qui fait encore son beurre sur une affaire qui aurait du lui valoir une peine de prison à perpétuité.
Trois mois de prison suivis de quelques mois de résidence surveillée trente ans plus tard ! Telle est la punition qu'aura connu Roman Polanski pour avoir drogué et saoulé Samantha Geimer, une jeune fille de 13 ans, avant de la violer ! Le tout avec la complicité des pouvoirs publics français qui considèrent certainement que le génie artistique absout de tous les crimes.
Désormais à peu près certain de ne pas avoir à affronter la justice, le réalisateur franco-polonais s'est fendu d'excuses publiques dans un documentaire qui lui est consacré... Des excuses pathétiques et déplacées, au cours desquelles Roman Polanski a encore une fois insulté sa victime en assurant que les médias (qui relaient naturellement l'affaire) avaient été aussi coupables que lui !
Des propos et une mise en scène révoltants pour celui qui toute sa vie se sera dérobé à ses obligations vis à vis de l'enfant qu'il a violé et dont il a brisé la vie. Ses excuses ne valent rien, notamment parce que Roman Polanski a toujours refusé de payer le prix de ses actes et de se soumettre au jugement américain.
Que le gratin du show-business et du monde de la culture, Frédéric Mitterrand en tête (auteur d'une très belle apologie du tourisme sexuel sur mineurs), défende un criminel qui a reconnu les faits de viol sur un enfant est encore plus révoltant à la lumière de cette parodie d'excuses.
Source : 24heures actu
Jack Lang
Il a déclaré:
"La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d'en aborder les rivages."
Dès le 4 avril 1981, il est le seul homme politique à s'afficher publiquement en faveur d'une marche homosexuelle. Il fréquente très souvent le Palace, célèbre boite parisienne où se déroulaient de fameuses orgies homosexuelles. Christophe Girard, le très visible adjoint de Delanoë, peut ainsi déclarer : « Jack Lang aime la subversion, il pense qu'il faut s'ouvrir à tout ce qui est porteur d'agitation. » (p88) Phrase étonnante de la part de Girard, quand on y pense... Quoi qu'il en soit, à ces rumeurs d'homosexualité (que dément Séguéla « qui n'est pas un con » selon l'inoubliable formule de Desproges) s'ajoutent celles de pédophilies. C'est Gilbert Estève qui lui apportera un soir dans son bureau la nouvelle du scandale. Il aurait participé à des soirées pédophiles où des jeunes mongoliens auraient été abusés, en compagnie de Gilbert Durand, Willy Marceau, et, petit clin-d'œil à mes amis philosophes : René Schérer, le célèbre traducteur des Recherches logiques, et le célèbre commentateur de Husserl.
De surcroît, Schérer, Durand et Marceau sont inquiétés par la justice. Les pétitionnaires de l'époque se mobilisent : Deleuze, Glucksmann, Sartre, Kouchner, Sollers, Catherine Millet, lesquels « ne comprendraient pas que trois pédophiles ne recouvrent pas la liberté. » (p96) prennent la défense des pédophiles. Schérer en profite pour publier un Emile perverti, manifeste apologétique de la pédophilie. Seul hic : Jack a évidemment signé la pétition. Il sera encore un peu plus associé à la pédophilie.
Les auteurs du livre sont très prudents sur cette question de pédophilie ; ils se contentent de rapporter quelques faits, un peu à l'image de L'Express qui, sans pencher d'un côté ou d'un autre, rappelait qu'en 1996 avait à nouveau explosé une affaire de pédophilie autour de Jack et de son épouse. « En 1996, un «blanc» - document non signé - des Renseignements généraux fait allusion à une vraie affaire de pédophilie survenue en 1988 dans le sud-est de la France et évoque, avec force détails scabreux, le couple Lang, citant des écoutes téléphoniques que personne n'a jamais entendues et qui ont été, selon la note... détruites depuis. » (L'Express du 22 novembre 2005)
Frédéric Mitterrand
Il a écrit :
"Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m'excitent énormément. La lumière est moche, la musique tape sur les nerfs, les shows sont sinistres et on pourrait juger qu'un tel spectacle, abominable d'un point de vue moral, est aussi d'une vulgarité repoussante. Mais il me plaît au-delà du raisonnable. La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement disponibles, me met dans un état de désir que je n'ai plus besoin de refréner ou d'occulter. L'argent et le sexe, je suis au cœur de mon système."
Gabriel Matzneff
La littérature pédophile s'est développée dans le cadre de la « révolution sexuelle » de la fin des années 60, notamment avec Gabriel MATZNEFF, un écrivain et chroniqueur pour Le Monde, né en 1936. MATZNEFF a été exposé en 1982, dans le cadre de l'affaire Coral, lorsqu'une valise de photos pédopornographiques a été découverte dans un lieu d'accueil pour des enfants psychotiques et autistes .
Il a écrit :
"Coucher avec un ou une enfant c'est une expérience hiérophanique, une épreuve baptismale, une aventure sacrée. Le champs de la conscience s'élargit, les "remparts flamboyants du monde" (Lucrèce) reculent."
Censored.n0001
Condamné le 5 février 2010 par la cour d'appel de Paris à trois ans de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour « corruption de mineure »
Michel Polac
Il a écrit:...
"et enfin à 40 ans, avec ce curieux gamin un peu bizarre, sauvage, farouche, un rien demeuré, fils de paysan, orphelin peut-être, qui devait avoir 10, 11 ans, peut-être moins, et qui m'a si étrangement provoqué jusqu'à se coucher nu dans ma chambre d'hôtel en me racontant une obscure histoire de relation sexuelle avec un homme de son entourage et je me suis rapproché de lui, et il était nu sur le côté, et j'ai seulement baissé mon pantalon et ai collé mon ventre contre son cul, et j'ai déchargé aussitôt, en une seconde, dans un éblouissement terrible, et il a eu un petit rire surpris comme s'il s'attendait à ce que je le pénètre..."
Alfred Kinsey
Le but des études de Kinsey était de normaliser un lot de comportements qui avaient toujours été considérés comme socialement inacceptable, tel que, la sodomie, l'inceste, la pédophilie et la bestialité. En montrant que ces comportements étaient plus répandus que le public ne le percevait, cela les rendaient plus acceptables....
Patrick Font
Condamné en 1998 à six ans de prison ferme pour attouchements, libéré au bout de quatre ans.
Commentaire : Voici un extrait révélateur d'une interview de Patrick Font par Marc Bihan (sondecloche.ifrance.com/ patrick.font.html - malheureusement le site n'existe plus) :
"De très nombreuses personnes étaient persuadées que Val était au courant de tes agissements avec les enfants ?"
"(rire qui en dit long) Alors là je ne peux pas dire grand chose là-dessus, ça nous mènerait à des procès (rire) J'en ferai peut-être une chanson".
Voici une déclaration de l'ex-rédacteur en chef de la revue Zoo (auquel participaient le Pr Choron et d'autres anciens de Charlie Hebdo) :
H. : "Que penses-tu de ce qui est arrivé à Patrick Font ? tu ne crois pas qu'il a pris bonbon à cause de l'effet Dutroux ?"
M. : "Oui, ça a joué. Dans Charlie, ils ont carrément passé une lettre de Patrick Font disant que Philippe Val n'était pas au courant, ça sentait pas le mec qui avait téléphoné pour lui dire : " Putain Patrick, je suis dans la merde, tu peux pas m'écrire une lettre pour me dédouaner ? ". En plus je ne vois même pas comment Val peut dire qu'il n'était pas au courant, parce qu'en 1991, quand on faisait Canicule, on avait déjà entendu des rumeurs sur les penchants de Patrick Font. Ce que je trouve dommage, c'est que dans le duo Font et Val, ce soit le plus drôle qui soit parti en tôle, j'aurais préféré que ce soit l'autre. "
Maurice Gutman
Ancien conseiller municipal (UMP) chargé d'Internet du Mesnil-Saint-Denis (Yvelines), membre du CRIF, du consistoire, et ancien webmaster du site Internet « Comité français pour Yad Vashem »
Condamné à deux mois de prison avec sursis pour proposition sexuelle à une mineure de 12 ans.
Piégé par « les Infiltrés ».
Bernard Alapetite Né le 2 avril 1951 à Saint-Maur non loin de Paris, Bernard Alapetite est l'un des cinéastes qui a conclu le mariage entre les branches pédo-socialiste et néo-nazi du réseau Zandvoort. Il fut, en 1982, l'un des trois cent quarante trois "artistes" objets de mandats d'arrêt, présumé être venu abuser des enfants handicapés du lieu de vie Coral...
Condamné à trois ans de prison ferme pour « recel de corruption de mineurs ».
Les associations d'affreux
La NAMBLA (USA) et la MARTIJN (Pays-Bas)
a North American Man/Boy Love Association (NAMBLA) (Association nord-américaine pour l'amour entre les hommes et les garçons) est une organisation américaine formée par des pédophiles homosexuels, basée à New York et San Francisco; la NAMBLA s'oppose à l'idée d'un âge minimal pour avoir des rapports sexuels. Elle défend ce qu'elle qualifie de droit des mineurs à explorer leur sexualité propre sur des bases plus libérales que ne le permet la société actuelle. Elle lutte pour « mettre fin à l'oppression des hommes et adolescents qui ont librement choisi d'avoir des relations sexuelles » et réclame « l'adoption de lois qui à la fois protègent les enfants des contacts sexuels non désirés tout en les laissant libres de déterminer ce qu'ils veulent faire de leur sexualité ». Le site de la NAMBLA précise que l'association « n'offre ni encouragements, ni conseils, ni aide à ceux qui cherchent des rapports sexualisés » et ne pousse pas à « contrevenir à la loi [ni à] disculper quiconque [y contreviendrait] ».
L'association organisait un rassemblement annuel à New York, et des réunions mensuelles dans tous les États-Unis. Au début des années 80, elle comportait plus de trois cents membres, et était soutenue par des personnalités comme Allen Ginsberg. Depuis, elle ne communique plus d'informations sur ses membres, mais une infiltration menée par le FBI en 1995 a permis de découvrir plus de 1100 noms. C'est la plus grande organisation du groupe IPCE, l'International Pedophile and Child Emancipation.
Depuis 1995, le durcissement des lois et la pression populaire ont porté un lourd tort à la NAMBLA, qui se réduit actuellement à son site, et une boîte e-mail peu active. Des rapport récents montrent l'arrêt du rassemblement annuel et la raréfaction de plus en plus grande des réunions mensuelles locales. (Wikipedia)
Lolita City
Site web abominable, actuellement très actif sur le Web Invisible. Quelques images gores disponibles dans cette poubelle sont visibles ICI. Des milliers de photos de gosses violés, torturés, parfois morts, y circulent en toute liberté.
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Commentaires des Lecteurs
Société dépravée et ponérisée
" dans un silence médiatique assourdissant. "
A moins que certains médias n'en fassent même la "promotion"...
" Sous des dehors militants, Libération a des manières de grande muette.
En ce qui nous concerne, outre le fait que le capital soit en train d’avoir la peau des camarades nous amuse un peu, nous aurions apprécié que les grévistes se livrent à la traditionnelle autocritique et considère l’ouvrage abattu depuis toutes ces années. Nous ne ferons pas ce travail fastidieux à leur place, mais nous permettrons de rappeler à July et à sa clique qu’il y a deux-trois petites choses sur l’ardoise qui n’ont pas été réglées.
Il y en a une, principalement, qui nous reste en travers de la gorge, le soutien ouvert à la pédophilie dans les années 70-80.
Souvenons-nous: Mai 68 a sonné le tocsin puis le glas de l’”ordre moral”, le vieux monde est condamné, la libération sexuelle balaie tout sur son passage, tout même les enfants, les nourrissons, Libération se fera le moteur premier de la “révolution sexuelle” et le porte-voix de mouvements tels que le ‘Front de libération des pédophiles‘ :
En effet, mai 1977 (republié : Libération 01.03.1979), on lit ceci dans Libération :
« Naissance du « front de libération des pédophiles »
Un nouveau groupe vient de naître: le FLIP (Front de libération des Pédophiles) dont vous pourrez lire ci-dessous la plate-forme constitutive. Qui sont-ils ? Pour l’essentiel, des lecteurs de Libération qui à la suite d’une « lettre ouverte aux pédophiles dans notre édition du 9/2/77 nous firent parvenir un courrier abondant – nous en rapportions quelques-unes dans une double page le 24 mars 77 intitulée : Relations Adultes-Enfants. Le deux avril dernier se tenait à Jussieu une première réunion regroupant une trentaine de personnes. Simple prise de contact. Sans doute, peut-on regretter que l’essentiel des préoccupations ait été d’ordre judiciaire. Il ne fut en effet question que de répression, de défense et de poursuite des pédophiles. Sans méconnaître ces dures réalités, un tel groupe a tout à gagner s’il élargit son champ de réflexions. "
Source et plus :
Les victimes sont mises dans des situations de grande anxiété et de réactivité qui endommagent considérablement leurs capacités d'adaptation, de réaction, de relation, et se retrouvent, sous de nombreux aspects, plus faciles à dominer et plus dépendantes. (source : Neuro-Esclaves).
C'est un cercle infernal.
Douste-Blazy
comme elle n'est pas exhaustive elle ne demande qu'à être complétée :
Douste-Blazy
Aucune condamnation , c'est donc de la diffamation même si tout le monde sait ce que personne ne dit.....Les liens sont tous morts quasiment , c'est dommage qu'ils ne les ai pas remis a jour. Si rien n'est fait, c'est qu'il y'a une raison....Tout cela est chapeauté des coulisses et seuls les petits tombent....
Voici une vidéo
Voici une vidéo dans laquelle je parle des propos du député Raimbourg.
Je vous l'invite à la visionner, en effet pendant que certaines personnes dont moi-même et le Docteur Dietrich sommes attaqués et discréditer des personnes osent avoir des propos déplacés.
Et la liste n'est que la pointe
d'un iceberg. Rien ne me surprend plus de cette élite qui mène le monde ni de la complète indifférence des gens par rapport a ce sujet. Ils ne savent pas, ne se doutent pas, ne veulent pas voir jusqu'à quel point lorsqu'ils disent que les politiciens sont corrompus (ça ils le savent) cette corruption est juste un masque pour cacher leur insalubre vie, comment derrière le mot corruption il y a un profond puits d'actes maladifs et psychopathes. Le monde a toujours été comme ça, les élites ont toujours été malades et abusives et méprisantes envers l'enfance et les femmes. Aujourd'hui cette élite se promène en complet-cravate, partout partout, ils ont des postes clés dans des organismes de très haute renommée, ils dirigent le monde en faisant semblant qu'ils s'occupent de la planète. En réalité ils me donnent envie de vomir parce qu'ils sont tout simplement des dégénérés et qu'ils s'attaquent aux plus démunis, aux enfants à qui ils volent leur enfance et une partie de leur vie. Mais pour rien au monde je ne voudrai ne pas être informée! En lisant ce genre d'article j'apprends à voir ce qui se cache derrière leur satané masque. Et merci pour cet article.
Registre des pédophiles, des délinquants sexuels et des auteurs de violences
Le Conseil fédéral a rejeté la motion 08.3033, "Créer un registre national pour les pédophiles récidivistes", que j'ai présentée concernant la création d'un registre pour les pédophiles. La réponse contient diverses contradictions, de même que des affirmations impossibles à démontrer. Le Conseil fédéral suggère par exemple que le casier judiciaire suisse Vostra procure une plus grande sécurité. Ce n'est qu'en partie vrai, car celui-ci contient trop peu d'informations et n'est pas accessible à la police. A l'inverse, il existe des instruments - tels que Viclas (Violent crime linkage analysis system) - auxquels il serait possible d'intégrer le casier judiciaire, ou qui en tout cas traitent déjà les informations pertinentes. En outre, un tel registre devrait être élargi aux délinquants sexuels et aux auteurs de violences (en particulier à ceux qui présentent un risque élevé de récidive). Je prie le Conseil fédéral de répondre aux questions suivantes:
1. Comment la police peut-elle réagir rapidement - par exemple en cas d'enlèvement d'un enfant par un récidiviste - si elle n'a pas accès aux données pertinentes? Comment sont réglés les droits d'accès dans le casier judiciaire Vostra, plus précisément?
2. Le Conseil fédéral considère-t-il comme dénué d'intérêt que de créer une banque de données - non publique - qui contiendrait l'adresse et le signalement des pédophiles et des délinquants sexuels? Ces données sont-elles déjà saisies dans le système Viclas, et ce dernier contient-il un outil de recherche, contrairement à Vostra?
3. Est-il vrai que Vostra n'est pas destiné à saisir les personnes soupçonnées de violences et que les peines avec sursis ou avec sursis partiel n'apparaissent pas lorsque le délai d'épreuve est écoulé sans que l'auteur ne récidive? Cela s'applique-t-il aussi en cas de viol?
4. Est-il vrai que les infractions sont effacées de Vostra après l'exécution de la peine? Comment ce point est-il réglementé?
5. Le Conseil fédéral est-il lui aussi d'avis que la justice et les autorités d'exécution des peines devraient informer la police lorsqu'un délinquant potentiellement récidiviste est libéré de prison? Comment le Conseil fédéral compte-t-il s'assurer de cette mesure?
6. Le Conseil fédéral écrit que le taux de récidive des auteurs d'actes d'ordre sexuel est nettement inférieur à ce qui est communément admis. Sur quels chiffres se fonde cette affirmation?
7. Pourquoi le Conseil fédéral juge-t-il disproportionnées les charges qui découleraient d'un regisitre des pédophiles, alors qu'une banque de données (Hoogan) a été créée pour les hooligans?
8. Est-il vrai que plusieurs délinquants sexuels ou violents ont pu être traduits en justice grâce au système Viclas, parce que la police avait été en mesure de recouper les actes de violence en question et le comportement des délinquants? Est-il vrai que le système Viclas, par exemple, constituerait une base possible pour intégrer le registre demandé ou pour développer un système équivalent?
On ne peut répondre à la question de savoir si la création d'un registre spécifique pour les pédophiles, les délinquants sexuels et les auteurs de violences se justifie au vu des banques de données existant déjà au niveau fédéral (Vostra, banque de données ADN, banque de données sur les empreintes digitales AFIS) qu'en s'interrogeant sur le but concret d'une telle mesure. Il faut donc se demander si un tel registre serait destiné à faciliter les investigations, à faire respecter l'interdiction d'exercer une activité ou à informer l'opinion publique car, sur le plan juridique, les effets sont différents. Les questions posées par l'auteur de l'interpellation ont principalement trait aux investigations des autorités de poursuite pénale. La problématique soulevée ici est donc plus spécifique que celle abordée par la motion Rickli.
1. Lorsqu'un enfant est enlevé - mais aussi lorsque d'autres infractions sont commises -, les autorités de poursuite pénale concentrent leurs investigations sur le lieu où a été commise l'infraction, sur les circonstances dans lesquelles elle a été commise et sur le déroulement des faits. On met les traces en sûreté, on interroge les témoins, on recherche les dernières personnes à avoir vu l'enfant et on s'intéresse à l'environnement de ce dernier. Plusieurs banques de données permettent à l'heure actuelle de vérifier les informations récoltées (AFIS, ADN, Vostra, Viclas). Vostra n'est cependant pas la banque de données que l'on interroge en premier lieu, car le nom de la personne recherchée doit être connu pour pouvoir lancer une requête.
Dès lors que les investigations font apparaître le nom de suspects, le juge d'instruction ou le procureur en charge du dossier a la possibilité de consulter en ligne toutes les données du casier judiciaire (jugements et procédures pénales en cours) afin de déterminer si les personnes suspectées ont déjà fait l'objet de condamnations pénales ou sont impliquées dans d'autres affaires (voir art. 365 al. 2 let. a en liaison avec art. 367 al. 2 let. a et al. 4 CP). Les informations obtenues peuvent donner lieu à de nouvelles investigations. Les services de police cantonaux ne disposent pas d'un droit d'accès propre à Vostra. Toutefois, ils peuvent accéder aux données du casier judiciaire par l'intermédiaire de la direction de la procédure. La question de savoir si les services de police cantonaux pourront à l'avenir avoir accès à Vostra est actuellement étudiée dans le cadre de la révision totale du droit du casier judiciaire.
2. Il est important que la police dispose d'instruments efficaces pour prévenir et élucider les infractions, notamment celles commises par les délinquants sexuels et les auteurs de violences. Dans sa réponse à la motion Rickli mentionnée précédemment, le Conseil fédéral a déjà fait savoir qu'il pourrait être intéressant de réunir dans un registre toutes les données signalétiques recueillies et toutes les données concernant les circonstances de l'infraction.
A l'échelon cantonal, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse a déjà fait un pas dans cette direction en décidant en 2001 d'introduire le système Viclas en Suisse. Viclas est un système d'analyse développé au Canada et utilisé dans de nombreux pays européens qui permet de déceler des liens éventuels entre des infractions présentant les caractéristiques d'infractions commises en série, notamment lorsque celles-ci impliquent des violences commises pour des raisons sexuelles. Cette banque de données à laquelle tous les cantons peuvent avoir accès contient non seulement le nom de personnes qui ont été condamnées, mais aussi des informations relatives à des crimes dont l'auteur n'a pas été identifié. L'établissement d'un profil à partir de comportements observés nécessite la saisie de nombreux détails sur l'affaire, ce qui exige beaucoup de travail. Le système Viclas est donc surtout utilisé en Suisse lorsque des homicides ou des actes d'ordre sexuel sont commis. En principe, on répertorie toutes les données pertinentes pour l'affaire. Il est également possible de saisir et d'obtenir des indications sur le domicile et le lieu de travail des délinquants sexuels et des auteurs de violences, de même que leur signalement. A l'avenir, des photos devraient également être introduites dans le système à titre d'information complémentaire.
3. Vostra est un registre qui contient surtout le nom de personnes ayant fait l'objet d'un jugement, mais il répertorie également le nom de personnes contre lesquelles une procédure pénale pour crime ou délit est pendante en Suisse (art. 366 al. 4 CP). Si la procédure aboutit à la condamnation du prévenu, le jugement correspondant est enregistré dans Vostra. Si le prévenu est acquitté ou bénéficie d'une décision de classement de la procédure, les données le concernant sont effacées du casier judiciaire.
Les jugements entrés en force qui prononcent un sursis ou un sursis partiel à l'exécution de la peine à la suite d'un pronostic favorable sont inscrits au registre pendant dix ans (art. 369 al. 3 CP). Durant cette période, ils peuvent être consultés par les autorités de poursuite pénale (tribunaux, juges d'instruction et procureurs). Lorsque le condamné a subi la mise à l'épreuve avec succès, le jugement n'apparaît plus dans l'extrait du casier judiciaire destiné aux particuliers (art. 371 al. 3 CP). Ce principe vaut pour toutes les infractions, même pour les viols.
4. Les délais relatifs à l'élimination de l'inscription des jugements dans le casier judiciaire sont fixés à l'article 369 CP. L'article 371 CP prévoit en outre des délais au terme desquels les jugements n'apparaissent plus sur les extraits du casier judiciaire destinés aux particuliers. Les délais sont fixés de telle sorte que l'inscription ne puisse en aucun cas être éliminée avant que la peine n'ait été exécutée. A noter cependant que l'exécution de la peine n'entraîne pas l'élimination automatique de l'inscription dans le casier judiciaire. Lorsqu'une mesure thérapeutique ou un internement est ordonné, le délai court à compter du jour de la levée de la mesure ou de l'internement (art. 369 al. 6 let. b CP).
5. Des mesures institutionnelles, voire des mesures d'internement (le cas échéant, même ultérieurement) sont régulièrement ordonnées à l'encontre des délinquants sexuels et des auteurs de violences dont il est question ici, c'est-à-dire ceux qui présentent un risque élevé de récidive, mais ces derniers ne peuvent en être libérés qu'une fois qu'ils ne sont plus considérés comme dangereux. Par ailleurs, informer la police de la libération d'un délinquant n'aiderait pas vraiment cette dernière à prévenir la commission de nouvelles infractions puisqu'elle ne dispose pas des moyens appropriés pour faire surveiller les délinquants à leur sortie. Cette information lui permettrait tout au plus de procéder à une vérification ciblée des alibis. On ne peut cependant pas exclure que quelques affaires pourraient ainsi être résolues.
6. L'affirmation selon laquelle le taux de récidive des auteurs d'actes d'ordre sexuel est nettement inférieur à ce qui est communément admis se fonde sur l'idée préconçue qui consiste à penser que tout délinquant sexuel récidive forcément. Diverses études (par ex. les recherches faites par la Kriminologische Zentralstelle de Wiesbaden ou les chiffres publiés par l'Office fédéral de la statistique) ont cependant montré que la plupart des délinquants sexuels ne récidivent pas. Nous devons toutefois admettre que la pertinence d'une étude dépend de l'échantillon pris, du type de délinquants et de la nature des délits sexuels étudiés, ainsi que de la période d'observation. Par ailleurs, il faut tenir compte du taux d'élucidation des cas et de la disposition ou non des personnes à porter plainte, mais aussi d'estimations élevées pour ce qui est des infractions contre l'intégrité sexuelle des enfants.
7. Il faut toujours évaluer la charge de travail induite par la création et l'actualisation d'une banque de données par rapport à l'utilité de cette dernière. La conception concrète d'une telle banque de données joue là un rôle capital. On ne peut pas comparer le système électronique d'information Hoogan et un registre pour les pédophiles condamnés. En effet, les informations sur le domicile et le lieu de travail des délinquants condamnés, de même que leur signalement, ne sont pas des données essentielles pour pouvoir améliorer l'efficacité de la poursuite pénale. C'est la raison pour laquelle le Conseil fédéral estime que la charge de travail qui serait induite par la création d'un tel registre au niveau fédéral serait disproportionnée.
8. Le Conseil fédéral, se fondant sur des informations provenant d'autorités cantonales, sait que plusieurs affaires ont effectivement pu être résolues grâce au système Viclas. La banque de données Viclas a été créée sur l'initiative des cantons en vertu des compétences qui leur ont été attribuées en matière de poursuite pénale et elle est gérée par ces derniers. C'est donc aux cantons que revient la décision de procéder ou non à une extension du système.
CHRONOLOGIE
AUTORITÉ COMPÉTENTE
CONSEIL PRIORITAIRE
Conseil national
COSIGNATAIRES (51)
AEBI ANDREAS AMSTUTZ ADRIAN BAETTIG DOMINIQUE BAUMANN J. ALEXANDER BIGGER ELMARBIGNASCA ATTILIO BINDER MAX BORTOLUZZI TONI BRUNNER TONI DUNANT JEAN HENRIESTERMANN YVETTE FLÜCKIGER-BÄNI SYLVIA FREYSINGER OSKAR FÖHN PETER GALLADÉ CHANTALGEISSBÜHLER ANDREA MARTINA GLAUSER-ZUFFEREY ALICE GRIN JEAN-PIERRE HEER ALFREDHURTER THOMAS HUTTER JASMIN JODER RUDOLF JOSITSCH DANIEL KAUFMANN HANS KILLER HANSKUNZ JOSEF LEUTENEGGER FILIPPO MAURER UELI MIESCH CHRISTIAN MÖRGELI CHRISTOPHMÜRI FELIX NIDEGGER YVES NOSER RUEDI PERRIN YVAN PFISTER THEOPHIL REIMANN LUKASREYMOND ANDRÉ RIME JEAN-FRANÇOIS SCHENK SIMON SCHERER MARCEL SCHIBLI ERNSTSCHWANDER PIRMIN SPUHLER PETER STAHL JÜRG STAMM LUZI VEILLON PIERRE-FRANÇOISVON ROTZ CHRISTOPH VON SIEBENTHAL ERICH WABER CHRISTIAN WOBMANN WALTERZUPPIGER BRUNO
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William Rees-Mogg a fait une carrière fulgurante dans le journalisme dès les années 50 au Financial Times, où il devient chef de rubrique au bout de trois ans. Il est ensuite éditeur du Times dans les années 70. Il s'est aussi présenté comme candidat pour le parti conservateur. Il passe aussi par le conseil de gouvernance de la BBC au moment où Jimmy Savile et ses copains y violaient allègrement de nombreux mineurs, et en 1988 il est anobli. Malghré cette magnifique carrière, ses prévisions économiques étaient réputées pour ne jamais se réaliser. Il est mort le 29 décembre 2012.
Au sujet de Lord Montagu (né en 1926), on peut préciser qu'il est réputé depuis une bonne soixantaine d'années pour ses frasques homosexuelles (ce qui lui a valu une condamnation dans les années 50 quand c'était interdit), et il se réclame bisexuel.
En 1953, il est même accusé d'avoir cherché les faveurs d'un boy scout de 14 ans. Il a nié, la justice n'a pas trouvé de preuves et il ne s'est rien passé. Cependant, il est marié et père de famille.
Ledit Lord Montagu a aussi été l'un des grands défenseurs de la cause LGBT, et selon moi il représente typiquement l'infiltration des pédophiles dans la lutte pour les droits des gays. EN tout cas, il fait aujourd'hui figure de martyr de la cause dans la presse commerciale.
Montagu vit donc à Beaulieu dans un grand château de 80 chambres, installé sur une propriété de 8.000 acres où se tiennent une bonne partie des cérémonies de cette bande de dingues, dont il serait le ou l'un des Grands Maîtres. Il y a même une abbaye cistercienne du XIIIe siècle dans la propriété.
Madame Montagu, quant à elle, explique à la presse people à quel point on s'amuse chez eux, à Noël (date satanique, faut-il le préciser). D'habitude, il y a entre 25 et 40 invités lors de ces réjouissances et elle achète autour de 200 cadeaux, dit-elle au magazine People.
Allez savoir pourquoi, le château de Beaulieu est en partie ouvert aux visites durant la période des fêtes, et des animations y sont même organisées, le tout pour un ticket d'entrée de 17£.
Par ailleurs, Lady Montagu aime bien s'afficher dans les oeuvres de charité du coin, et organiser des grandes soirées de collecte de dons pour ses bonnes oeuvres.
On va s'arrêter sur David Frost, journaliste, éditorialiste, pilier de moult émissions et shows télé, mort en août 2013 d'une attaque cardiaque. Il a interviewé moult politiciens dans le monde, dont Kissinger ou Nixon (qu'il a payé 600.000$ pour 5 interviews de 90 minutes), ou le shah d'Iran juste avant qu'il ne se fasse virer par un coup d'Etat de la CIA.
Dans les années 80, il a travaillé pour Al Jazeera English où il a continué à interviewer les personnalités politiques des Etats-Unis et d'ailleurs. EN 1983 il a épousé la fille du duc de Norfolk, lui aussi cité dans la liste. Il va sans dire qu'il a toujours écrit que les personnalités pédophiles mentionnées à l'occasion dans la presse étaient de pauvres innocents.
Virginia Bottomley, épouse de Peter Bottomley. Les deux ont été des députés conservateurs, proches de Thatcher. Virginia Bottomley fait partie de la direction de la London Schools of Economics, l'antre de l'utralibéralisme. En tant que secrétaire d'Etat à la santé, Virginia a couvert les abus sexuels commis dans les institutions publiques, et n'a pas tenu compte des nombreux rapports qui lui ont été remis à ce sujet.
D'ailleurs pour elle, les abus sexuels rituels, au sujet desquels elle a réclamé une étude à un certain Jean la Fontaine en 1991, sont "un mythe". Et depuis ce rapport qui fait encore référence, on ne parle plus d'abus rituels en Angleterre. Il faut dire qu'il était temps d'étouffer toutes ces affaires de rituels sataniques qui commençaient à sortir un peu partout.
Quant à Peter Bottomley, alors que sa carrière politique semblait bien partie, il s'est soudain mis au second plan derrière sa femme. Il s'est mis à la charité, avec la Church of England Children's Society censée venir en aide aux enfants vulnérables.
Il était aussi membre du Monday Club, dont plusieurs membres venaient violer des gamins pris dans les orphelinats, à Elm Guest House, au début des années 80.
Quant à Ted Heath, hélas on ne le présente plus. Cet ancien premier ministre conservateur s'est fait pincer dans des toilettes publiques avec des mineurs, puis on le retrouve à Jersey, quand Savile lui amenait des gamins sur son yacht le Morning Cloud, on le retrouve aussi à Elm Guest House, dans les orphelinats du Pays de Galles et dans l'affaire du Kincora Boy's Home à Belfast.
Cela a probablement servi à le faire chanter, car souvent des photos étaient prises lors des partouzes. Les anglais lui reprochent d'avoir vendu le pays à l'Europe.
A son sujet, il y a déjà eu des accusation selon lesquelles il était sataniste et qu'il avait déjà sacrifié des enfants et y prendrait un réel plaisir. D'après un témoignage (invérifiable ou presque) il a été le plus haut sataniste à devenir premier ministre. Certaines cérémonies se seraient déroulées dans le bois de Clapham.
Michael Winner était producteur de cinéma en Angleterre et aux Etats-Unis. D'origine juive polonaise, membre du parti conservateur qui s'est battu pour les droits des gays à la grande époque où le Paedophile Information Exchange était infiltré dans un groupe conservateur de lobbying pour les droits des homosexuels, il est mort en janvier 2013. Parmi ses hobbys, il y avait l'érection de monuments pour les policiers anglais tués en service (il en aurait financé 36).
Il s'agit du père de Lord McAlpine, trésorier dans le gouvernement Heath, est lui aussi grillé depuis très longtemps. Proche de Savile, accusé d'avoir été présent dans des partouzes au Pays de Galles, il a pourtant remporté des procès contre des journaux qui avaient déclaré qu'il était pédophile. Récemment, il a même poursuivi 10.000 personnes qui avaient diffusé les mêmes accusations sur Tweeter.
Le magazine Scallywag l'avait accusé d'être pédophile dans les années 90, en s'appuyant sur une dizaine de témoignages différents. Là aussi, les victimes étaient des enfants placés dans des institutions. Toute l'affaire a été soigneusement étouffée, par la police et par la justice.
On lit aussi le nom d'un certain Dr Bill Thompson, prof de criminologie, expert auprès des tribunaux en matière d'abus sexuels sur les mineurs et grand négateur des viols sur mineurs puisqu'il a fait partie du conseil d'administration de la False Memory Syndrome Foundation, qui dit que les psys implantent des faux souvenirs aux victimes d'abus sexuels dans l'enfance, surtout s'il s'agit d'abus rituels. Thompson continue à dire que les abus rituels n'existent pas, que les victimes mentent et que les gens qui prennent ça au sérieux sont des paranoïaques. Sa spécialité, c'est de décrédibiliser les victimes en disant que ce sont des délinquants, des alcooliques, des dépressifs...
En 2003, la police a effectué une perquisition chez lui dans le cadre d'une enquête sur de la pédopornographie, et Thompson avait réagi en menaçant la police de poursuites en justice. En tout cas, il ne semble pas y avoir eu de suites bien que les flics aient trouvé des images pédophiles. Mais, il a dit que c'était pour son travail d'expert auprès des tribunaux.
Alvin Stardust de son vrai nom Bernard William Jewry, avait sorti quelques tubes depuis les années 60 jusqu'aux années 80. Il était dans la mouvance de Cliff Richards, Gary Glitter et des autres "pop stars" de l'époque. Au début des années 80, sa fille de deux mois a été grièvement blessée après qu'elle soit tombée dans les escaliers, a-t-on dit. Il est mort en décembre 2012.
Michael Portillo, journaliste devenu député conservateur et ministre de la Défense, a déjà été mentionné dans d'autres affaires de réseaux pédophiles, notamment au Pays de Galles et à Elm Guest House et des photos compromettantes de lui circuleraient. Il serait en lien avec le réseau de Derek Laud, lobbyiste proche des conservateurs, lui aussi cité dans plusieurs affaires.
Le Dr Tony Baker est encore un de ceux qui nient l'existence des abus nrituels alors qu'il y participe régulièrement. Il est psychiatre spécialisé dans les enfants et les adolescents, et on imagine que les victimes d'abus sexuels, surtout en réseaux, ne risquent pas de trouver beaucoup de crédibilité à ses yeux. Il dit, lui aussi, que ces souvenirs sont implantés par le thérapeute. Il aurait aussi fait enlever ses enfants à une mère qui n'avait rien à se reprocher, parce qu'elle avait dénoncé des abus.
Il a été accusé, semble-t-il plusieurs fois, d'avoir violé des enfants, y compris dans le cadre de ses "expertises".
Même la page Wikipedia en français de Ruth Kelly mentionne qu'elle serait membre de l'Opus Dei. Elle est passée par Oxford et la London School of Economics, puis a été député et ministre de l'Education et de l'Economie sous Tony Blair jusqu'en 2010, quand elle a rejoint la banque HSBC.
Terry Grange était chef d'une police locale au Pays de Galles, a pris sa retraite en 2007 et est mort en 2012. Après une longue carrière, puisqu'il serait entré dans l'armée à 15 ans. Il y a eu un petit scandale en 2008 quand la presse a dévoilà que Grange utilisait sa carte de crédit professionnelle pour se payer des restos et des hôtels avec sa maîtresse.
Il a même raté une réunion importante pour la restrouver, et lui envoyait des mails sans équivoque dans la journée. Ce qui est étonnant dans cette affaire, c'est que la dame a tout balancé aux flics sur leur relation à peine deux mois après qu'elle ait pris fin.
Il était aussi le flic responsable de l'unité des abus sexuels sur les mineurs et la gestion des criminels sexuels.
Paul Boateng est un député du Labour, prêtre méthodiste entré au ministère de la Santé (il était en charge des services sociaux et de la santé mentale) puis de l'Economie, "responsable des questions de l'enfance" pour l'Union Européenne lors de la présidence britannique en 1998. Il a été anobli en 2010 et passe pour un militant des droits de l'homme. D'après le document, il a été cité par plusieurs victimes comme étant un membre du réseau. Aujourd'hui, Boateng est directeur non exécutif d'Aegis Defense Services, une boite de sécurité militaire privée.
Dans cette page, on apprend qu'une junkie membre du réseau est chargée de ramener des enfants des rues pour qu'ils se fassent massacrer. Que certains membres sont dans le réseau depuis leur enfance puisque leurs parents y étaient aussi. Qu'un certain nombre de ces dingues ont assisté aux funérailles de Ted Heath, l'ancien premier ministre pédophile, et sataniste, donc, mort en juillet 2005.
Linda et John étaient, dit le document, des parents de Rochdale, qu'on a vu dans les médias alors qu'ils protestaient de leur innocence. Il faut savoir qu'à Rochdale, un scandale d'abus sexuels rituels a été savamment étouffé dans les années 90.
Durant la décennie précédente, une vague d'accusations rituels a traversé tous les Etats-Unis, et a été étouffée grâce à des pédophiles devenus des pseudos "experts", qui ont témoigné à des centaines de procès pour dire que les enfants avaient tous menti. Bref, à Rochdale, le fief du député pédophile (cité dans cette liste) Cyril Smith, ami de Jimmy Savile, 21 enfants ont été placés par les services sociaux après qu'ils aient décrit des abus sexuels de type rituel, de prise de drogues, de viols collectifs.
Une grande campagne de presse s'en est suivie: on a mené une grande enquête qui a conclu que les experts avaient manipulé les enfants, qu'on a renvoyés dans leurs foyers respectifs. Quant aux familles "injustement" accusées, elles ont ensuite poursuivi les services sociaux pour avoir exagéré. On a aussi dit que tout cela n'était qu'un délire des évangélistes.
L'enquête de la police n'avait pas abouti à des preuves de l'existence de ces abus. Pourtant, plusieurs enfants de l'affaire présentaient des signes d'abus sexuels, dont on ne nous a toujours pas expliqué d'où ils venaient. Dans cette affaire comme dans presque toutes celles de ce type, on a jeté le bébé avec l'eau du bain: comme il n'y avait pas d'abus rituels, il n'y avait pas d'abus et les enfants ont été considérés comme des menteurs.
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Un certain Tony Heaford est cité en haut de la page. Il s'agit d'un ancien conseiller de Rochdale, le coin de Cyril Smith, député libéral, pédophile et grand ami de Jimmy Savile, qu'on trouve aussi à Jersey, au Pays de Galles, à Elm Guest House. Il se trouve qu'en 1990, les services sociaux de Rochdale ont placé 21 enfants de cinq familles car ils étaient victimes de sévices et que leurs parents étaient fortement soupçonnés d'être membres d'un réseau satanique.
Hors, Heaford a mis toute son énergie pour étouffer l'affaire et que les enfants reviennent dans leurs familles. Il a même dit que ces enfants "ont été séparés de leurs parents durant un temps incroyablement long, malgré la décision rendue dans le dossier original, selon laquelle les abus sataniques étaient un mythe". Heaford a expliqué ce sont des "fondamentalistes" évangéliques qui avaient lancé le "mythe" des abus rituels. Bref, on note que la justice a déclaré en 1991 que les abus rituels n'existaient pas, mais a aussi posé une injonction interdisant aux enfants de parler de l'affaire. Cherchez l'erreur.
Il y a aussi notre ami Cyril Smith qui est mentionné, mais ce grand ami de Jimmy Savile est mort il y a déjà quelques années. Apparemment, il a été cité par plusieurs survivants de ce réseau satanique, ce qui n'est pas étonnant.
Smith est un politicien libéral de Rochdale, dont il est devenu maire en 1966, puis député en 1972. Smith s'occupait beaucoup des activités liées à la jeunesse. Il est mort tranquillement en 2010 bien que de nombreuses accusations de pédophilie aient émaillé sa carrière. Mais, quand l'affaire Savile a éclaté, on a commencé à regarder de plus près des affaires de réseaux pédophiles qui avaient été soigneusement enterrées par le passé, et dans lesquelles Cyril Smith était cité par des victimes.
Un autre député libéral de Rochdale, Simon Danczuk, a expliqué que Smith violait régulièrement des garçons et que tout a été fait pour couvrir l'affaire. Dans les années 60 et 70, il a été dit qu'il violait des gamins dans un orphelinat de Rochdale qu'il avait co fondé, qu'il finançait et dont il avait les clés. Danczuk a demandé une enquête sur un probable étouffement de tout cela par le MI5, qui était parfaitement au courant de ses penchants pédophiles mais n'a rien fait pour l'arrêter. En effet, il y a des accusations selon lesquelles le MI5 a empêché les enquêteurs de travailler sur Smith lors d'une investigation concernant un meurtre.
En 1978 il s'est rapproché de Ted Heath pour créer un nouveau parti au centre. A cette époque, Cyril Smith traîne à Elm Guest House, cette auberge chic à Londres qui a été transformée en bordel pour pédophiles. De nombreux membres du Monday Club, un groupuscule ultra conservateur, s'y rendaient et abusaient d'enfants pris dans les orphelinats du coin. Le MI5 prenait des photos et vidéos de certaines des partouzes qui se tenaient à Elm Guest House.
On trouve encore sa trace dans l'affaire des orphelinats du Pays de Galles, où le MI5 semble avoir utilisé le réseau pédophile pour compromettre diverses personnalités politiques.
Aujourd'hui, Rochdale est connue pour la prostitution de mineurs, et des types viennent de loin pour y chercher des jeunes dans les toilettes publiques, selon un policier du coin.
Certains gamins (même pas 10 ans) étaient carrément emmenés dans des toilettes publiques à Manchester par leurs professeurs. Ou alors, des types, dont Cyril Smith, venaient à l'école pour se taper des enfants.
En 1990, une vingtaine d'enfants ont été retirés à leurs familles à Rochdale, car là encore on soupçonnait l'existence d'abus de type sataniques. Un gamin de quatre ans avait décrit un sacrifice rituel d'enfants. 16 de ces victimes ont été placées et envoyée à la Knowl View School, réputée pour avoir elle aussi été transformée en bordel pédophile. L'école a été fermée en 1995 pour éviter le scandale.
Apparemment, quelqu'un avait fait chanter Cyril Smith dans les années 60, et les services ont envoyé un de leurs agents, Rose Finesilver, pour le sortir de là. Ce qu'elle a fait grâce à l'aide des frères Kray, deux frères mafieux, pédophiles et amis de Jimmy Savile qui trainaient dans la haute société. En fait, un pays étranger faisait pression sur lui car il était homosexuel, afin qu'il leur serve d'agent d'influence. Mais en réalité il s'agit probablement de pédophilie.
Richard Ingrams est l'éditeur d'un journal satirique bien connu, Private Eye. L'un de ses fils est mort enfant, et sa fille s'est mariée avec un secrétaire privé de la reine Elisabeth 2. Private Eye n'a pas hésité à défendre l'ex patron du Home Office Leon Brittan, accusé de trainer très prés de réseaux pédophiles, en disant que ces accusations n'étaient qu'une cabbale antisémite des renseignements anglais.
C'est surtout Peter Mandelson qui est intéressant. Ce petit fils de ministre a participé à plusieurs Bildbergs, est commissaire européen à la DG Commerce, et a déjà été accusé par plusieurs personnes d'être un sataniste. Dans cette liste, il est précisé qu'il est impliqué dans des cultes en France et à Bruxelles, qu'il aime les garçons, qu'il paie cash pour avoir des garçons à disposition. Il aurait ordonné des tortures graves sur un ado de 17 ans qui avait eu la mauvaise idée de le faire chanter. Le corps a ensuite été découpé et jeté à la mer.
Mandelson est très proche du business international. Malgré deux affaires de corruption, sa carrière politique s'est poursuivie jusqu'à Bruxelles en 2004. Il est membre de l'association de Rocard et DSK A Gauche en Europe, et en 2008 il est devenu président de la fondation Ditchley, un espèce de groupuscule mondialiste dont les membres sont présents dans plein de groupuscules assimilés. Il a aussi été anobli.
Au début de sa carrière, il était communiste. Puis il a rejoint les rangs des jeunesses socialistes, financées par la CIA et le MI6. En 2002, quand Mandelson a été pris dans l'opération Ore, alors qu'il cherchait à acheter de la pedopornographie, Tony Blair l'a protégé en émettant un ordre de ne pas diffuser son nom dans la presse. D'aucuns disent qu'il serait l'un des pions des Rothschild, et qu'il aurait arrangé un deal de 500.000£ d'aluminium pour eux, par exemple.
Margaret Hodge est très intéressante, et on a déjà parlé d'elle. Elle a dirigé le conseil d'Islington, un arrondissement de Londres où vivait Tony Blair et dans lequel les 12 orphelinats publics ont connu des affaires de réseaux pédophiles. Des affaires qu'elle s'est acharnée à étouffer, bien entendu. En 2003, Tony Blair a créé le ministère de l'Enfance spécialement pour elle. Pendant le scandale de l'orphelinat de Jersey, elle s'en est pris aux journalistes qui remuaient la fange laissée par ses petits copains.
Le mari de Mme Hodge a dirigé le National Council for Civil Liberties (NCCL, devenu "Liberty"), un groupe militant pour les droits civiques, qui a collaboré avec un groupe de pédophiles réunis dans le Paedophile Information Exchange, dont on a déjà parlé. Ce groupe a milité pour l'abaissement de l'âge de la majorité sexuelle et la légalisation de la pédophilie. Dedans, on avait par exemple le ponte des services sociaux anglais, qui passait pour la référence en matière d'abus sur les mineurs, Peter Righton, John Stamford qui a créé le magazine Spartacus, ou encore le Dr Moris Fraser, pédopsychiatre...
En bas de la page, on lit le nom d'un certain Professeur Gisli Gudjonsson, prof de psychologie qui lui aussi est fréquemment appelé par la défense en tant qu'expert dans des affaires d'abus sexuels sur mineurs et les cas d'abus rituels. Il serait payé 6.000£ par le culte pour chaque victime d'abus rituels qu'il parvient à discréditer.
Il est lié à Tony Baker, Charles Clarke, Bill Thompson et Jean la Fontaine, et a publié des "études" sur les faux souvenirs (une invention du pédophile Ralph Underwager) et les "fausses confessions" de victimes.
On se souvient que ce sont précisément ces théories qui ont permis de discréditer des centaines de témoignages de victimes d'abus sexuels rituels commis dans des écoles et jardins d'enfants à travers tous les Etats-Unis et même le Canada dans les années 80. Aujourd'hui, on parle encore de" panique des abus rituels" et tout cela passe pour une vague de délire profond qui aurait traversé le pays.
Christopher et Christine Downs, dont on parle dans cette page, se seraient donc suicidés car le culte leur avait dit que s'ils ne le faisaient pas, ils seraient torturés et tués de toute manière. Cela, parce qu'ils seraient devenus une menace pour ce groupe. En effet, on trouve une trace du suicide de ce couple dans la presse anglaise: on les a retrouvés morts dans leur véhicule en avril 2007. Quelque temps avant, le mari avait été accusé d'avoir violé des prostituées dans les années 80. C'est un test ADN qui l'aurait confondu des années après. Enfin bref, là non plus on n'est jamais remonté jusqu'au réseau.
On parle aussi d'une certains Cheri Walker, "enfant non enregistré", sans état civil. Née dans le réseau et destinée à ne pas en sortir. Elle a été sacrifiée à Halloween dans le chateau de Beaulieu.
Ali Dizaei est cité comme un responsable de la police de Londres, d'origine iranienne. C'était l'un des plus hauts officiers musulmans de la police métropolitaine, et il était un chantre de l'antiracisme chez les flics... Il a fait une très brillante carrière jusqu'en 2010, quand il a été condamné pour avoir manipulé une affaire (il s'en est pris à un entrepreneur et a monté un dossier bidon contre lui) et a pris quatre ans de taule. A un moment, la victime s'est complètement rétractée et il a été acquitté un moment, mais les preuves étant là et Dizaei a finalement été re condamné.
En 2000, Dizaiei a été sous le coup d'une enquête, soupçonné d'utiliser des drogues et des prostituées et de travailler pour l'Iran. C'était l'Operation helios, qui a coûté 7 millions de livres et a mobilisé 50 enquêteurs, la plus chère pour une seule cible.
Alan Johnson est un politicien travailliste de Londres, ministre de l'Intérieur en 2010. Il a remplacé Ruth Kelly (autre membre du réseau déjà citée) au ministère de l'Education en 2006. L'année d'après, il était secrétaire d'Etat à la Santé.
Sir Stephen Richards est un juge à la cour d'appel. Il a eu une drôle de mésaventure en 2006: il a été accusé d'agression sexuelle dans un train, mais a finalement été acquitté parce qu'on a dit que ce n'était pas lui. Pourtant, il avait déjà été accusé pour des faits d'exhibitionnisme dans ce même train auparavant.
Michael Hames était un chef de la police métropolitaine, responsable de la section des publications obscènes dans les années 90. Evidemment, peu d'affaires de snuff movies ont été éludées, même si quelques producteurs de pédopornographie ont pu être attrapés.
Paul Kernaghan est un militaire qui a dirigé la police anglaise, puis est passé à Europol, spécialiste du contre terrorisme. En 2009, il est nommé chef de la mission de police de l'Union européenne pour les territoires palestiniens, qui ont couvert divers abus dans les tarritoires occupés. En 2010 il est devenu responsable des enquêtes sur a chambre des lords. Lui aussi a assisté, selon le document, à des riteuls sataniques au Masonic Hall.
Peter Hain est un autre politicien du Labour, qui est passé par divers secrétariats d'Etat, dont ceux du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord. Il fait partie du Privy Council, un comité consultatif de la Reine d'Angleterre. En 2007, il a été canddat à la direction du Labour mais il a du s'écarter de la vie politique quand on a découvert qu'il n'avait pas déclaré 100.000£ de donations.
Il y a aussi une liste de quelques contributeurs financiers de culte: un acteur dénommé Ian McClellan, un présentateur télé et DJ radio, Dale Winton, mais aussi Elton John, l'actrice TV Pam Saint Clement ou la chanteuse KD Lang. Ensemble, ils auraient versé 80.000 £ en une année.
On lit le nom de Peter Tobin, qui est passé pour un prédateur isolé lui aussi. Le document dit qu'il a violé des gamines, mais surtout qu'il en a tué plusieurs. Sa carrière devant les tribunaux a démarré en 1993 quand il a été condamné pour les viols de deux gamines de 14 ans. Il avait tenté d'échapper à la justice en se planquant dans une secte (Jesus Fellowship).
Libéré, il est venu comme homme à tout faire à l'église St. Patrick à Glasgow, et n'a pas obéi à son contrôle judiciaire. Jusqu'à ce qu'il soit soupçonné du meurtre d'une étudiante polonaise de 23 ans, qui nettoyait l'église St Patrick pour se faire un peu d'argent. Il a été condamné pour le viol et le meurtre, puis en 2007, les flics mènent l'enquête sur la disparition d'une ado de 15 ans, Vicky Hamilton.
Vicky avait disparu le 10 février 1991. Mais en 2007, on a mené des recherches dans une ancienne maison de Tobin, et on y a trouvé le corps de l'adolescente ainsi que celui de Dinah McNicol, âgée de 18 ans et disparue le 5 août 1991 alors qu'elle faisait du stop.
Tobin a été condamné pour ces meurtres en 2008 et 2009. Suite à cela, la police a lancé l'opération Anagram pour retracer le parcours criminel de Tobin. On a pensé qu'il avait pu commettre trois autres meurtres non élucidés à Glasgow à la fin des années 60.
Patricia Thornton est dans la liste, et il est précisé qu'elle a été infirmière pendant 20 ans dans l'orphelinat de Jersey, Haut-de-la-Garenne, là où les abus et meurtres d'enfants ont eu lieu. Il semble même qu'elle y avait des responsabilités dans les années 50-60. Thronton a été interviewée par la presse au moment du scandale, niant avoir jamais vu quoi que ce soit de louche là-bas: "C'est terrible si c'est vrai, mais je n'ai vu aucune preuve quand j'étais là. Je trouve juste difficile de croire que toutes ces choses horribles se passaient et que je n'ai rien su", aurait-elle déclaré, probablement avec des trémolos dans la voix. En 1996, Thornton a reçu une médaille pour services rendus par la Reine d'Angleterre, probablement parce qu'elle n'a cessé de répéter qu'il ne s'est rien passé à Haut de la Garenne.
Une victime qui était à l'orphelinat dans les années 60 s'est plainte d'avoir été intimidée par d'anciens employés, et on peut se demander si Thornton n'est pas derrière.
Fiona McKeown est la mère de Scarlet Keeling, une adolescente de 15 ans violée et tuée en 2008 à Goa en Inde, où la famille était venue pour 6 mois. On a accusé deux touristes de l'avoir tuée, mais personne n'a été condamné. Apparemment, la gamine trainait dans les fetes locales et prenait quelques produits hallucinogènes depuis quelque temps. D'ailleurs, elle vivait toute seule dans un hôetl, sans que cela n'inquiète ses parents. McKeown a sept autres enfants par cinq pères différents.
Le député Mark Oaten était membre du parti libéral, mais il a du mettre fin à sa carrière après qu'on l'ait dénoncé dans la presse comme ayant payé un jeune prostitué de 23 ans et a fait des partouzes avec deux prostitués.
Cette affaire est tombée pile au moment où Oaten entrait dans le combat pour remporter la tête du parti, en 2006. En tentant de se justifier dans les médias, il a expliqué qu'à l'âge de 9 ans il a eu une relation avec un homme plus âgé, et cela durant deux ans. Rien que de très normal, en somme.
Dans le document, il est précisé que Oaten a été pris en photo alors qu'il était avec une des victimes du réseau, très certainement pour le faire chanter, mais que Oaten ne semblait pas plus inquiet que cela.
Sir Matthew Farrer était un proche de la Reine depuis les années 60 et il était son avocat depuis 1994. Il s'est occupé de plusieurs contrats de mariage de la famille royale et d'autres affaires comme les impots royaux, avec son cabinet d'avocats Farrer & Co.
Jimmy Tarbuck est un acteur, qui a été accusé d'avoir agressé sexuellement un garçon dans les années 70, mais n'a jamais été condamné. A la suite du scnadale lié à Jimmy Savile et ses centaines de victimes, Tarbuck a été arrêté et entendu par les flics.
Le comte Spencer est le frère de Lady Di, qui a elle-même très pronbablement été victime d'abus dès son enfance. Spencer fait dans le journalisme et dans le caritatif, notamment à destination des enfants. Sa première femme est tombée dans la drogue et l'anorexie mais officiellement, il n'y a aucun problème entre eux.
Barry George "nouvelle recrue" de 2008, n'est autre que le type qui a été accusé d'avoir assassiné Jill Dando, la journaliste de la BBC qui commençait à vouloir parler d'affaires de réseaux pédophiles à la télé. Il a été condamné pour cela, puis a récupéré 1 million de livres de dédommagement par la justice, et encore beaucoup d'argent de la part des journaux qu'il a poursuivis après son acquittement en appel, en 2008 justement.
Sion Jenkins, cité juste après, est aussi une "nouvelle recrue" de septembre 2008. Ce criminologue au CV bidonné a passé 6 ans en prison pour le meurtre barbare de sa fille adoptive de 13 ans, avant d'être blanchi en 2006. Par contre lui n'a pas obtenu les 500.000£ qu'il réclamait, mais il s'est marié avec une héritière milliardaire. L'adolescente a été tabassée à coups de matraque au domicile familial, en 1997. Quand il a été condamné, le tribunal avait réclamé les charges les plus basses possibles contre lui. Puis, il y a eu une importante mobilisation pendant des années pour expliquer que tout cela n'était qu'une erreur judiciaire. Jenkins avait déjà eu des ennuis avant le meurtre pour avoir eu une relation avec une fille de 17 ans. En tout cas comme pour Jill Dando, on n'a toujours pas de coupable.
Posté par Ceri à 18:51 - Pédo criminalité - Commentaires [29] - Permalien [#]
Tags : abus sexuels rituels, Angleterre, cover-up, Cyril Smith, Jimmy Savile, Peter Mandelson, réseaux pédophiles, satanisme
L'élu PDC croyait chatter avec une ado, il a été piégé
Un membre du Grand Conseil saint-gallois a été condamné pour avoir chatté avec une présumée mineure et lui avoir demandé des photos d'elle nue. En réalité, il s'agissait d'un enquêteur de la police.
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«J'ai fait une grosse erreur et voudrais bien revenir en arrière. Mais c'est impossible. Toute cette affaire est très embarrassante.» Contacté lundi par «20 Minuten», Michael Hugentobler, élu PDC au Grand Conseil saint-gallois, dit regretter au plus haut point ce qu'il a fait en février 2017.
Le politicien vient en effet d'être condamné par ordonnance pénale pour avoir chatté avec une dénommée Sara, qui lui a dit dès le départ qu'elle était âgée de 13 ans. Cela ne l'a pas empêché de lui poser toute une série de questions intimes. Il a notamment voulu savoir si elle avait déjà vu un homme nu. Ensuite, il a allumé sa webcam et s'est touché avant de lui demander si ça lui plaisait. Mais Michael Hugentobler n'en est pas resté là. Il lui a aussi demandé de se caresser à son tour et de lui faire parvenir des photos d'elle nue. Ce que le politicien ignorait, c’est que Sara était en réalité un enquêteur de la police. Hugentobler avait aussi pris contact avec deux autres «vraies» ados, âgées de 15 ans. Il leur avait envoyé des photos de son sexe.
«C'est intolérable et impardonnable»
Michael Hugentobler est enseignant d'école primaire et secondaire de formation. Il travaillait encore en tant que prof jusqu'en juillet 2017. L'Alémanique de 37 ans a été condamné à une peine pécuniaire de 180 jours-amende à 100 francs ainsi qu’à une amende de 3600 francs pour tentatives d'actes d'ordre sexuel avec un enfant et pornographie. Le jugement est entré en force en décembre dernier.
Michael Hugentobler a expliqué lundi à nos confrères qu'il allait démissionner de toutes ses fonctions. Le vice-président du PDC saint-gallois, Andreas Widmer, affirme: «Nous sommes très déçus. Nous condamnons ce qu'il a fait au plus haut point. C'est intolérable et impardonnable. Nous saluons le fait qu'il démissionne de toutes ses fonctions. S'il ne l'avait pas fait lui-même, nous l'aurions exclu du parti.»
https://www.arcinfo.ch/articles/suisse/saint-gall-un-elu-pdc-au-parlement-cantonal-condamne-pour-avoir-chatte-avec-des-mineures-813004
Délit sexuel Un député PDC au parlement saint-gallois a été condamné pour avoir chatté avec des filles de 13 et 15 ans sur Internet. Il écope de 180 jours-amendes avec sursis et d'une amende de 3600 francs.
Un élu PDC au parlement st-gallois a été condamné pour avoir cherché le contact avec des filles de 13 et 15 ans sur des plateformes de discussion en ligne et envoyé des photos intimes. Derrière l'un des comptes se trouvait un enquêteur de la police cantonale bernoise.
Les faits remontent au printemps 2017. Dans le cadre d'une ordonnance pénale entrée en force en décembre 2018, le Ministère public st-gallois a condamné Michael Hugentobler pour tentatives multiples d'actes d'ordre sexuel avec un enfant ainsi que pour pornographie. Il écope de 180 jours-amendes avec sursis et d'une amende de 3600 francs.
Le député st-gallois de 37 ans a annoncé dans la presse son retrait de la politique. Il avait déjà arrêté l'enseignement à l'été 2017. Ses différentes pages sur les réseaux sociaux étaient également désactivées mardi matin.
Ecole sous le choc
Le conseil scolaire et le corps enseignant de l'école secondaire catholique cantonale de St-Gall, où a exercé Michael Hugentobler, se sont dits profondément affectés, dans un communiqué diffusé mardi. L'établissement exprime ses regrets pour les actes "inexcusables" du politicien. "Jusqu'à hier (lundi), nous ignorions tout de la procédure engagée contre Michael Hugentobler."
Le démocrate-chrétien était employé par l'école comme enseignant jusqu'il y a trois ans. Il a ensuite été affecté à sa demande au département d'informatique. Dès août 2018, il assistait ce service, sur mandat, avec sa propre société. Le contrat lui a été retiré lundi une fois le pot aux roses découvert, tout comme son accès à l'établissement.
Tout le temps durant lequel Michael Hugentobler a été actif dans l'école, aucun indice n'a laissé entrevoir de comportement répréhensible. "C'était un collaborateur apprécié."
Évaluation des Magistrats
Évaluation de la Présidente de la Confédération
Doris LEUTHARD
Présidente de la Confédération helvétique en 2010 et à nouveau élue pour l’année 2017. Cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication.
Officiellement, le palais fédéral est actuellement en rénovation, mais en réalité, des travaux pharaoniques sont en cours pour le transformer en forteresse hautement sécurisée. Pour cette raison, Doris LEUTHARD «travaille» actuellement dans un bureau provisoire à la Kochergasse à Berne.
Adresse privée : Schürmattweg 5, 5634 Merenschwand AG
Tél. privé: 056 664 53 18 - 079 694 40 38
Fax privé: 056-664 55 66
Etat civil: mariée avec Roland HAUSIN, sans enfants ( 5 de nos 7 sages actuels sont sans descendance)
DORIS LEUTHARD
Prise de vue de sa demeure
Seul le nom de l’époux est indiqué sur la boîte-aux-lettres
Vue de la villa
Profil
Née le 10.04.1963 à Merenschwand AG. Citoyenne de Merenschwand AG et de Sarnen OW. Le père a été greffier de la commune de Merenschwand, actif en politique pour le PDC. Etude de droit à Zurich, brevet d’avocat argovien en 1991. Puis associée de l’étude FRICKER – LEUTHARD à Muri et Wohlen AG.
1993 Début de sa carrière politique pour le PDC. Députée argovienne de 1997 à 2000. Comme jeune avocate, elle a côtoyé le président du Tribunal cantonal AG, Ernst RODUNER. Voir :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_roduner-f.pdf
(ou lien que j’ai dû utiliser pour pouvoir accéder au lien ci-dessus https://kproxy.com/ en le collant dans la recherche de ce …Kproxy…)
En 1999, elle a été élue Conseillère nationale et, en 2001, est devenue Présidente de son parti politique au niveau national. Election au Conseil fédéral le 14.06.06.
Davantage d’informations officielles sur Doris LEUTHARD voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Doris_Leuthard
La Doris décryptée
Jeune avocate ambitieuse, elle a côtoyé à l’époque le Président socialiste du Tribunal cantonal – RODUNER Ernst – une caricature de tyran :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_roduner-f.pdf
Un avocat, désirant rester anonyme, a observé que sa jeune collègue se plaisait à séduire RODUNER. Elle était donc déjà consciente à cette époque-là, qu’une dame attrayante peut faire fructifier ses charmes. Aujourd’hui, Doris séduit le peuple suisse tout entier, d’autant plus qu’elle est une Conseillère fédérale qu’on peut toucher. Lors de l’apéro offert aux Conseillers fédéraux après leur séance ex muros, le 31.08.16 à Glaris, Doris a volontiers accepté la prière d’un Glaronais de son âge de pouvoir mettre son bras autour de sa taille pour s’éterniser avec un selfie.
Par contraste, Doris a feint de ne pas apercevoir l’auteur de ces lignes, bien qu’il ait essayé d’entamer une discussion avec elle – une actrice très douée, jouant à être trop occupée à discuter avec d’autres personnes.
Doris à l’apéro offert pour les Conseillers fédéraux à Glaris, le 31.08.16
Doris LEUTHARD, cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication connaît selon l’expert des finances Harry HEUTSCHI le fait qu’il est aujourd’hui techniquement possible de réduire drastiquement le rayonnement nucléaire, voire de l’éliminer. Il serait donc possible selon lui d’économiser des milliards de francs suisses, en renonçant aux projets de la NAGRA pour le stockage final des déchets nucléaires, des capitaux qui ne profite qu’à la NAGRA et aux banques.
Doris LEUTHARD et les Bilderberg
Au début des années 1970, l’auberge traditionnelle du Bilderberg, située sur une colline derrière Arnhem NL, offrait au menu Uitsmijters en Koffietafel comme repas à prix modeste aux hommes d’affaires hollandais.
La conférence de fondation du Bilderberg a eu lieu à cet endroit du 29 au 31.05.1954. Il s’agit d’une organisation mondiale, composé de quelques 150 membres de l’élite mondiale qui tient sa conférence chaque année. Les délibérations restent secrètes. Il est généralement supposé qu’il s’agit du « gouvernement faîtier mondial de la Franc-Maçonnerie » qui dirige le monde selon le code maçonnique.
On ignore si Doris est réellement Membre des Bilderberg, mais elle a été en tout cas appelée à participer en 2011 à leur conférence à St. Moritz GR, aux côtés de 3 autres Suisses : Christoph BLOCHER, UDC – Josef ACKERMANN, CEO de la Deutsche Bank – Daniel VASELLA, CEO de Novartis à l’époque.
Voir article de presse à la page suivante.
Madame LEUTHARD refuse de répondre à la question sur ses rapports avec les Bilderberg, et si elle est tout de même interpellée, les gorilles de son entourage s’occupent de telles personnes trop curieux. Voir vidéo :
https://youtu.be/TGcyxsYIR1E
Article de presse du 10.06.11
20 minutes - Incidents en série à la conférence de Bilderberg - Suisse Page 1 of 2
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Sommet «secret» 10juin2011 19:12;.
Incidents en série à la
conférence de Bilderberg
Deux incidents ont semé le trouble jeudi à St- Moritz (GR), en
marge de la discrète conférence de Bilderberg.
off i Deux Italiens ont tenté de s'introduire dans l'hôtel où se tient la
réunion. L'un d'eux est Mario Borghezio, député européen de la
Une faute?
Ligue du nord. Un autre incident a impliqué deux Vaudois.
Lors d'un contrôle de routine jeudi après-midi à proximité de l'hôtel
de la conférence, les policiers ont découvert «plusieurs objets douteux» dans la
voiture des deux Vaudois, âgés de 36 et 58 ans. La police soupçonnait la présence de
matières explosives.
Après analyse, les objets se sont révélés inoffensifs. Pour des raisons stratégiques, la
police refuse de donner davantage d'informations.
Les deux hommes ont été relâchés et expulsés de St-Moritz. L'incident ne devrait pas
avoir de suites pénales, a précisé la police à PATS. Il s'agit tout au plus d'un trouble
de l'ordre public.
Dénonciation
Les deux Vaudois seront toutefois dénoncés. La police a retrouvé dans leurs affaires
d'autres objets qui sont en infraction avec la loi.
Quant à l'autre incident, la police grisonne a indiqué que les deux Italiens ont voulu
accéder à l'hôtel Suvretta House par l'entrée officielle. Mais la société de sécurité
privée chargée de gérer cet accès ne les a pas laissé passer.
L'accès à l'hôtel est bloqué pendant la conférence. Des grillages ont été déployés. Les
Securitas ont appelé la police qui a emmené le député italien et son assistant au
poste de St-Moritz pour un contrôle d'identité. L'accès à l'hôtel leur a définitivement
été refusé.
Brutalement interpellé
Selon l'agence italienne ANSA, les agents de Securitas se sont violemment saisis des
deux hommes. L'un d'eux a saigné du nez.
Lors d'une conférence de presse vendredi, Mario Borghezio a affirmé que la police
l'avait expulsé du canton. Il a annoncé qu'il porterait plainte.
La police cantonale n'a rien voulu dire sur ces accusations. « Par principe, nous ne
commentons pas le travail des services de sécurité privés».
La conférence de Bilderberg se tient depuis jeudi et jusqu'à dimanche dans la station
de St-Moritz. Elle rassemble depuis 1954 d'importantes personnalités de l'économie,
de la politique, de l'armée, des médias et de l'aristocratie.
Dons Leuthard invitée
L'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger, l'ex- président américain Bill
Clinton ou l'ex-chancelier allemand Gerhard Schriider y ont participé à plusieurs
reprises. Côté suisse, Christoph Blocher a fait partie des invités.
Cette année, la conseillère fédérale Dons Leuthard participe à l'événement, tout
comme des représentants du gouvernement grison. Le banquier Josef Ackermann et
le président de Norvartis Daniel Vasella siègent dans le comité directeur du groupe.
(ats)
http://www.20min.chlro/news/suisse/story/30787956 21.12.2016
12.1.2017 Bundesràtin Leuthard nimmt Stellung zu Bilderberg
Bundesrätin Leuthard nimmt Stellung zu Bilderberg
MITTWOCH, DEN 24. AUGUST 2011 UM 15:09 UHR REDAKTION
Erstmals nimmt Bundesrätin Doris Leuthard (CVP) ausführlich Stellung zu ihrer Teilnahme an der Bilderberg-Konferenz 2011 in St. Moritz. Sie bezieht sich dabei auf die Resolution .,Direkte Demokratie braucht Transparenz, die von Info8.ch am 17. Juni 2011 in Bern eingereicht wurde. Unterschrieben wurde die Resolution unter anderem von rnehreren Schweizer Nationairäten.
In ihrem Schreiben vom 19. August 2011 bestätigt Doris Leuthard, am Freitagabend des 10. Juni 2011 an der Bilderberg-Konferenz in St. Moritz teilgenommen zu haben. Sie habe die Gelegenheit genutzt, die Interessen der Schweiz einzubringen". Weiter schreibt die Bundesrätin: ,,Ich ging auf die Gründe ein, weshalb die Schweiz in intemationalen Vergleichen Spitzenplàtze belegt und erläuterte die Entscheide, die der Bundesrat zur Bewältigung der Finanzkrise (z. B. Stabilisierungsmassnahmen, Too-big-to-fail-Voriage) sowie zur energiepolitischen Zukunft unseres Landes getroffen hat".
Keine Auskunft zur Höhe der Sicherheitskosten Für die Gewährleistung der Sicherheitskosten der Bilderberg-Konferenz sel die Kantonspolizei Graubünden zustândig gewesen. ,,Der Bund war dabei Iediglich im Rahmen der Absprache der Sicherheitsmassnahmen, die von der Kantonspolizei Graubünden zugunsten von eingeladenen völkerrechtlich geschützten Personen zu treffen waren, beteiligt". Betreffend Höhe der Sicherheitskosten könne der Bundesrat keine Angaben machen, da diese in die Zuständigkeit des Kantons Graubünden falle.
Hier kann der Brief heruntergeladen werden: Bundesrätin Leuthard nimmt Stellung zu Bilderberg.
Die Resolution ,,Direkte Demokratie braucht Transparenz" im Wortlaut: im Interesse einer unabhângigen Schweiz fordem die Unterzeichnenden den Schweizer Bundesrat auf, in Bezug auf die Bilderberg-Konferenz 2011 vollständige Transparenz zu schaffen. Der Souverän, die Bürgerinnen und Bürger, hat ein Anrecht zu erfahren, welche Sicherheitskosten dem Steuerzahler entstehen und was die teilnehmenden Schweizer Bundesräte an der Bilderberg-Konferenz besprechen."
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Doris LEUTHARD et l’Etat de droit
Par lettre recommandée du 29.02.16, le livre « L’Etat de droit » démasqué (Gerhard Ulrich, éditions Samizdat, février 2016) a été envoyé entre autre à Doris LEUTHARD. Puisqu’elle n’a pas accusé réception, elle fut priée par courrier du 09.04.16 de retourner le livre, constatant un manque d’intérêt. Un rappel lancé le 13.04.16 est également resté sans réponse. Cette dame si populaire manque donc le minimum de ce que les Anglo-saxons appellent « administrative politness ».
Par copie du courrier adressé au Procureur général de la Confédération, Michael LAUBER, Doris a été informée de l’amplitude de la corruption tolérée par le chef du Ministère public de la Confédération. Ce tract lui a été adressé dans son bureau à Berne et fut distribué dans sa boîte-aux-lettres à son domicile. Voir
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-06-03_Lauber_f.pdf
Par tct du 17.06.16, avec comme annexe le livre de Jacques SECRETAN L’affaire Légeret – un assassin imaginaire (éditions Mon Village, 2016) elle fut informée du crime judiciaire commis aux dépens de François LÉGERET :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-06-17_cottier_f.pdf
Le tract du 15.07.16, adressé entre autres à Doris, décrit la déchéance de l’appareil judiciaire vaudois, suisse et européen ; ce papillon fut distribué à large échelle au domicile de Doris, à Merenschwand :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-07-15_Karapetyan-f.pdf
Après une entrevue due au hasard avec la Conseillère fédérale Simonetta SOMMARUGA s’ensuit le 20.07.16 la dénonciation formelle du crime judiciaire commis aux dépens de François LÉGERET adressée à son adresse officielle, et à celle de ses collègues du Conseil fédéral, et aux adresses privées de leurs conjoints :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-07-20_sommaruga-f.pdf
Mise à nu du dysfonctionnement de la chambre noire de la Nation (Office des juges d’instruction fédéraux, de la FedPol, du Ministère public de la Confédération et du Tribunal pénal fédéral) par lettre circulaire du 02.08.16, entre autres à tous les Conseillers fédéraux :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-08-02_mpc_fauquex.pdf
Le 20.08.16, 4ème dénonciation formelle du « juge » fédéral corrompu et escroc à la retraite, Roland Max Schneider tract envoyé à Doris à son bureau à Berne, et à l’adresse privée de son mari :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-08-20_sommaruga_schneider.pdf
Le refus des Conseillers fédéraux de dialoguer avec l’auteur de ces lignes a été rapporté par lettre circulaire, entre autres à tous les Conseillers fédéraux et leurs conjoints, le 03.09.16. Voir :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-09-03_sommaruga_glaris.pdf
Mise en demeure du 13.09.16, suite au déni de justice en rapport avec la dénonciation de SCHNEIDER, envoyée à tous les Conseillers fédéraux et à leurs conjoints, à leurs adresses privées :
www.worldcorruption.info_index_htm_files/gu_2016-09-13_sommaruga_mise-en-demeure.pdf
Rapport sur la censure/la pratique illégale du double dossier des enquêteurs suisses du 23.09.16, adressé à tous les Conseillers fédéraux et leurs conjoints :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-09-23_brupbacher.pdf
Répondant à un coup de téléphone du collaborateur personnel du Président de la Confédération, une récapitulation du dysfonctionnement judiciaire est envoyée entre autres à tous les Conseillers fédéraux et leurs conjoints :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-10-20_weidmann-f.pdf
Le dysfonctionnement permanent du Ministère public de la Confédération est signalé le 18.11.16 entre autres à tous les Conseillers fédéraux et leur conjoints :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-11-18_oberholzer-f.pdf
Dénonciation du frère rotarien SCHNEIDER à tous les juges fédéraux, ainsi entre autres à tous les Conseillers fédéraux et leurs conjoints du 23.11.16 :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-11-23_kolly-f.pdf
La Suisse – pays le plus corrompu du monde – Lettre circulaire, adressée le 18.12.16 entre autres à tous les Conseillers fédéraux et leurs conjoints. La trahison du peuple suisse avec l’escroquerie monumentale des fonds de l’AVS/AI y est mentionnée. En fait, Madame LEUTHARD connait la débâcle de l’AVS et l’escroquerie aux dépens du peuple jusqu’au moindre détail, sans entreprendre le moindre effort d’y remédier. Le même message rappelle le rôle que la Suisse a joué comme plateforme pour laver l’argent sale/la distribution des butins de guerre dans les années 1990 – 1ère guerre du golfe:
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-12-16_schneider_ammann-f.pdf
Plainte constitutionnelle du 21.12.16, copie entre autres à tous le Conseillers fédéraux et leurs conjoints :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_2016-12-21_meyer-f.pdf
Madame LEUTHARD accepte manifestement l’absence totale d’un Etat de Droit.
Doris LEUTHARD, interviewée par la Weltwoche (no 51/52 du 22.12.16)
Voici quelques extraits piquants :
Comme introduction, les journalistes la flattent « … macht auf dem Berner Politparkett seit Jahren bella figura.» (… fait sur le parquet politique bernois depuis des années bella figura.).
« … mehrere Banken mussten gerettet werden. » (… plusieurs banques ont dû être sauvées.) Doris l’a dit, comme s’il s’agissait d’une œuvre de charité. Le spécialiste des finances Harry HEUTSCHI dit que le dogme du « To big to fail » a été instauré pour faire assumer les pertes dues aux spéculations des banquiers par les contribuables, qui ne profitent pas pour autant des éventuels bénéfices.
« Die Balance zwischen Wirtschaft und Politik muss stimmen. » (Le bilan entre économie et politique doit jouer.) Apparemment, le gâteau est partagé entre les oligarques de l’économie et de la politique, sans la participation du peuple.
Doris cite feu le Conseiller fédéral argovien Emil Welti comme référence historique – Conseiller fédéral de 1866 à 1891 – un homme ayant abusé grandement de son pouvoir.
« Ich höre Argumenten gerne zu, aber seine Unabhängigkeit kann man nur wahren, wenn man sich eine Schicht Teflon wachsen lässt. Sonst wäre man ja auch gegenüber Lobbyisten und allen möglichen Interessengruppen empfänglich. Dies wäre eines Regierungsmitgliedes unwürdig.» (J’aime écouter des arguments, mais pour préserver son indépendance, il faut laisser pousser une couche de Teflon. Autrement, on serait aussi à l’écoute des lobbyistes et de toute sorte de groupes d‘intérêts. Ceci serait indigne pour un membre du gouvernement.) – Si Doris a laissé pousser une couche de Teflon pour rester indifférente envers « toute sorte de groupes d’influence », elle est vraiment totalement étanche en ce qui concerne les messages des lanceurs d’alerte persistants.
« Ich werde mich dafür einsetzen, dass der Bundesrat eine gute Akzeptanz in der Bevölkerung hat. » (Je m’engagerai pour que le Conseil fédéral soit bien accepté par la population.) – C’est trop tard, Madame LEUTHARD : Vous n’avez strictement rien fait pour rétablir l’Etat de droit. Tous les Conseillers fédéraux et tous les parlementaires fédéraux doivent démissionner :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/fm_55_23-05-2015.pdf
« Mit dem vom Parlament abgesegneten Gesetz zur Masseneinwanderungs-initiative haben wir eine Lösung, für die wir keinen Segen aus Brüssel brauchen.» (Avec la loi entérinée par le parlement au sujet de l’initiative contre l’immigration de masse, nous avons une solution, pour laquelle nous n’avons pas besoin de la bénédiction de Bruxelles.) (…) « Wenn wir überzeugt sind, dass unsere Gesetze im Einklang sind mit den Verträgen zwischen der Schweiz und der EU, ist das für mich in Ordnung. » (Si nous sommes convaincus que nos lois sont en harmonie avec les traités entre la Suisse et l’UE, ceci est en ordre pour moi.) – Le fait que les politiciens ont trahi le souverain n’importe pas à Doris LEUTHARD.
Questionnée, pour savoir ce qui la motive à poursuivre son action, Doris LEUTHARD répond :
« Das Wohl für die Menschen und meine Projekte » (Le bien-être des êtres humains et mes projets.) – Si on veut bien croire que ses projets à elle lui importent, son prétendu engagement pour le bien de l’humanité est en complète contradiction avec la rubrique précédente.
Pour terminer, voici la lettre que je lui ai adressée en réaction à son allocution du Nouvel An 2017 :
Gerhard ULRICH Morges, le 02.01.17
Avenue de Lonay 17
1110 Morges
021 801 22 88
catharsisgu@gmail.com
Madame Doris LEUTHARD
Présidente de la
Confédération
Palais fédéral 3003 Berne
Votre allocution de Nouvel An
A vous, Doris LEUTHARD,
Votre apparition physique et votre allocution ont été parfaites. Vous marquez avec votre méthode des points auprès les Suisses.
Hélas, vous serez appelés à assumer le passé. Voir copies ci-jointes :
- Lettre à votre prédécesseur du 18.12.16
- Lettre circulaire aux journalistes du 01.01.17
La première lettre a été déjà expédiée en copie à vous et à votre mari. Dans votre allocution de Nouvel An, vous avez joué, comme si les problèmes y décrits n’existaient pas du tout, et que la Suisse serait un Etat de droit. Ayant été un avocate argovienne à l’époque de RODUNER, vous savez parfaitement que ceci est chimérique.
Dans votre discours brillant, vous avez ensuite loué notre droit à la liberté d’expression. En rapport avec cela, veuillez lire ma lettre circulaire aux journalistes. En ce qui concerne la censure de l’Internet, voir entre autres.
www.worldcorruption.info/index_htm_files/gu_nicolet-f.pdf
On est impatient d’apprendre, comment vous allez vous y prendre pour assumer le passé – ou vraisemblablement, de ne pas s’y prendre. Vous comptez certainement de pouvoir attendre que les problèmes se résoudent tout seuls. Vous commettez une immense erreur d’appréciation.
Je vous prie d’accuser réception, comme un minimum d‘administrative politness.
Avec mes compliments
Gerhard Ulrich
Evidemment, LEUTHARD n’a pas accusé réception de cette lettre non plus.
Conclusion:
Doris LEUTHARD ressemble à un magnifique emballage vide: D’une part, elle est restée dans son âme la jeune femme attractive qui drague tout le monde, et de l’autre côté, elle est l’avocate qui vend son âme, ne respectant aucun principe de probité. A l’instar d’autres politiciens et d’oligarques, seule son âpreté au gain la motive.
Parfaitement mise au courant de l’étendue du délabrement du prétendu Etat de droit, n’ayant pas exercé son devoir de l’arrêter, Doris LEUTHARD, ainsi que tous les autres Conseillers fédéraux et parlementaires fédéraux sont indignes d’occuper leur fonction. Ils doivent démissionner :
www.worldcorruption.info/index_htm_files/fm_55_23-05-2015.pdf 02.02.17/GU
https://www.laparoleliberee.fr/les-faits/apr%C3%A8s-1991/
https://www.laparoleliberee.fr/les-faits/chronologie-factuelle/
Le rapport du CIDE sur les réseaux pédocriminels en France et ailleurs
L'affaire outreau fut une débâcle qui a permis de nier la parole des enfants. Mais, la France a un long passé de tolérance envers les pédophiles, et de négation de l'existence des réseaux pédocriminels. Pourtant, un rapport du CIDE (Comité international pour la dignité de l’enfant) énumère des dossiers particulièrement sensibles, touchant à des réseaux pédophiles aussi puissants qu'impunis.
Voici le rapport tant attendu de cette ONG basée à Lausanne, et que je vous livre à peine publié ce lundi , dans son intégralité :
LES RESEAUX PEDOCRIMINELS N’EXISTENT PAS… VRAIMENT ?
Le document ci-après a été réalisé sur mandat du Comité international pour la dignité de l’enfant (C.I.D.E.) à Lausanne, entre mai et novembre 2012, sur la base des archives du comité et d’un certain nombre d’ouvrages consacrés aux réseaux pédocriminels en Europe, tout particulièrement en France et en Belgique, à partir des années 1990. Il montre l’ampleur du phénomène, les connaissances qu’en ont aujourd’hui tous ceux qui ont enquêté sur cette question, et propose un certain nombre de pistes et d’explications pour mieux comprendre pourquoi une chape de plomb recouvre encore et toujours ces affaireset comment les acteurs, auteurs de faits criminels de la plus haute gravité, échappent la plupart du temps à toute condamnation.
L’affaire Dutroux, du réseau international au prédateur isolé…
Le 17 juin 2004, après un procès de quatre mois et presque trois jours de délibérations, les douze jurés chargés de se prononcer sur la culpabilité des quatre accusés de « l’Affaire Dutroux » rendent leur verdict devant la cour d’assises d’Arlon en Belgique : Marc Dutroux est jugé coupable de toutes les charges retenues contre lui. Il était le chef d’une association de malfaiteurs à l’origine des enlèvements, séquestrations et viols de six fillettes, du meurtre de quatre d’entre elles, ainsi que d’autres enlèvements, séquestrations et du meurtre de son complice Bernard Weinstein. Le jury parle de Marc Dutroux comme d’un « provocateur » ou « chef de bande » ayant participé à ce titre à une « association impliquée notamment dans les enlèvements et séquestrations » des jeunes filles. Il sera condamné quelques jours plus tard à la réclusion à perpétuité.
Sa bande ? Deux membres (les seuls ?) étaient également sur le banc des accusés : son épouse Michelle Martin, condamnée à 30 ans de réclusion, et Michel Lelièvre, condamné, lui, à 25 ans. De terribles malfaiteurs, mais une bien modeste association…
Et l’homme d’affaires escroc Michel Nihoul dans tout ça ?
Dutroux dénonçait ce grand organisateur de partouzes pour le gratin belge (Nihoul l’a reconnu) comme le commanditaire des enlèvements pour un réseau pédophile, à l’opposé de la théorie du « prédateur isolé » Marc Dutroux. Après de difficiles délibérations, les jurés l’acquittent de toute participation ou complicité dans ces enlèvements faute d’une majorité suffisante : sept en faveur de sa culpabilité (une majorité, donc !) et cinq contre. C’est finalement le ralliement des trois magistrats aux jurés minoritaires qui fera pencher la balance de la justice de l’autre côté : huit contre sept ! Nihoul sera certes condamné à cinq ans de prison pour sa responsabilité dans un trafic de stupéfiants, de faux papiers, de véhicules et même d’êtres humains, (c’est bien peu pour tout cela, non ?) mais ce verdict est un véritable coup d’assommoir – ou un enterrement de première classe, si l’on peut dire – pour la thèse du réseau.
Dutroux dénonçait ce grand organisateur de partouzes pour le gratin belge (Nihoul l’a reconnu) comme le commanditaire des enlèvements pour un réseau pédophile, à l’opposé de la théorie du « prédateur isolé » Marc Dutroux. Après de difficiles délibérations, les jurés l’acquittent de toute participation ou complicité dans ces enlèvements faute d’une majorité suffisante : sept en faveur de sa culpabilité (une majorité, donc !) et cinq contre. C’est finalement le ralliement des trois magistrats aux jurés minoritaires qui fera pencher la balance de la justice de l’autre côté : huit contre sept ! Nihoul sera certes condamné à cinq ans de prison pour sa responsabilité dans un trafic de stupéfiants, de faux papiers, de véhicules et même d’êtres humains, (c’est bien peu pour tout cela, non ?) mais ce verdict est un véritable coup d’assommoir – ou un enterrement de première classe, si l’on peut dire – pour la thèse du réseau.
Dutroux le « monstre de Charleroi », comme l’avait surnommé la presse belge, finira donc ses jours en prison. C’est le moindre des soulagements pour les familles des victimes et les survivantes de ses atrocités. Mais après huit années d’instruction houleuses, l’entière vérité n’est pas sortie du procès, loin s’en faut. Le grand quotidien francophone « Le Soir », qui titre au lendemain de l’épilogue « Le jury a douté avec les Belges », souligne que ce verdict « ne referme pas » l’affaire Dutroux. Et à l’heure des peines prononcées, c’est bien celle dont écope Nihoul qui retient l’attention de la presse. Dans une édition spéciale, le quotidien francophone « La Dernière Heure » titre ainsi : « Nihoul sauve sa peau ». A contre-courant tout de même, « La Libre Belgique » estime, elle, que toute la lumière a été faite et évoque « un verdict sans zones d’ombres »… On croit rêver. Ses journalistes avaient-ils vraiment suivi le procès ? Et le dossier ?
Michel Nihoul bénéficie donc du doute, et c’est toute la thèse des « croyants » qui s’évapore. Les « croyants » ? Ceux qui sont persuadés que Dutroux n’est qu’un maillon d’une organisation beaucoup plus vaste, un véritable réseau avec Michel Nihoul pour chef d’orchestre et passeur de commandes, destiné à fournir des jeunes filles pour satisfaire les pulsions de personnalités haut, parfois très haut placées au sein de la classe politique, judiciaire, du monde des affaires ou encore de la noblesse du Royaume. A l’opposé : les « incroyants », incrédules jusqu’au bout face à ce qui n’est à leurs yeux que du ressort de la rumeur, l’absence de preuve formelle ou d’aveux lors du procès venant encore renforcer leur sentiment.
Bref, il n’y a pas de réseau pédophile.
Vraiment ? Aujourd’hui, chacun peut se faire une idée précise et se forger une opinion étayée à la seule lecture d’une synthèse des auditions réalisées par les enquêteurs belges tout au long de leurs recherches. Synthèse mise en ligne en 2011 sur le web par Wikileaks et largement rediffusée sur la toile. A vrai dire, ces documents (près de 1100 pages au total) pouvaient déjà être obtenus via Internet, de manière plus ou moins confidentielle, au début des années 2000 (le C.I.D.E. les a eu en sa possession dès cette époque…) Une première chose frappe : le nombre de personnes auditionnées, le nombre de perquisitions, de vérifications au fil des pages… Un travail de police colossal, quel qu’en soit le résultat final, quels que soient les bâtons dans les roues, les empêcheurs de suivre les pistes, les mutations des plus zélés des enquêteurs dont plusieurs, célèbres, ont fini par poser les plaques écoeurés. L’un d’eux fera même une grève de la faim…
Le lecteur courageux (il faut un peu de persévérance car ce n’est pas exactement de la littérature…) assiste alors à un impressionnant défilé de témoins auditionnés, dont les fameux « témoins X », ces victimes avérées ou supposées de réseaux pédocriminels, que l’anonymat devait protéger mais dont on découvrira finalement quelques noms et visages dont celui de la plus célèbre : « X1″ alias Régina Louf.
Le lecteur assiste surtout à un incroyable « déballage » de noms, des accusés cette fois, des abuseurs, tortionnaires, ou meurtriers supposés. Et c’est tout le gratin, le gotha belge qui défile à l’écran, des personnalités actuelles ou passées du monde politique (jusqu’au plus haut niveau de l’Etat !), du monde judiciaire (jusqu’aux plus hautes instances), du monde des affaires (les plus grandes sociétés du Royaume sont concernées), de la noblesse enfin (jusqu’au plus haut niveau une fois encore…) Ils sont tous là ou presque…
Mais trop, c’est trop, justement… Comment y croire ? Le premier sentiment, précisément, est celui des « incroyants ». C’est tout simplement inimaginable… De telles personnalités, respectables et respectées pour la plupart, auteurs de pareilles ignominies ? Balivernes, racontars, médisances… Des folles ! On tentera d’en faire passer certaines pour telles, précisément… Un procédé parfaitement rôdé, comme on le verra dans un autre chapitre.
Trop, vraiment ? On peut retourner la situation de 180 degrés. Comment autant de témoignages concordants sur autant de personnes ? Comment imaginer que tous ces témoins X se soient à ce point concertés – même si certains se connaissent ? – Tant de noms, tant de lieux, tant de scènes, de gestes dont les descriptions se recoupent…
A leur propos, bien plus précis que les synthèses d’auditions, les procès-verbaux des auditions des témoins « X » sont une descente hallucinante vers les enfers des réseaux, des partouzes, des chasses à l’enfant, des tortures, des meurtres dans de merveilleux châteaux ou propriétés du Royaume. A lui seul, le recueil des procès-verbaux originaux des auditions de Régina Louf (X1), publié par Jean Nicolas et « L’Investigateur » sous le titre « L’horreur de la pédophilie » est un panorama édifiant et complet de l’état de déliquescence du Royaume.
Mais soit. Tout cela est tellement incroyable… Laissons ces témoignages de côté. Y en a-t-il d’autres ? Y a-t-il d’autres traces de l’existence de tels actes de barbarie – jusqu’aux rituels sataniques parfois – en Belgique ? Par le passé peut-être ?
Les synthèses des PV d’enquête du dossier Dutroux ont précisément aussi remonté le fil de l’Histoire. On y retrouve les heures sombres de l’époque des « Tueurs du Brabant », qui ont semé mort, terreur et zizanie dans la première partie des années 1980, ou de « l’affaire Pinon » – du nom d’un psychiatre bruxellois qui a dénoncé à la même période une vaste affaire de « ballets roses » impliquant encore une fois ministres, magistrats, avocats, policiers, noblesse… Jusqu’à Albert II (prince à l’époque). – Rumeurs infondées, dira la justice à plusieurs reprises (le dossier a été littéralement scellé, enterré à l’époque dans le coffre-fort du Procureur du Roi de Nivelles, Jean Deprêtre. Mais le magazine « L’Investigateur » en a publié un extrait édifiant : la retranscription d’un enregistrement sonore). De fait, et malgré les nombreux efforts des « étouffeurs », « l’affaire Pinon » ne cessera au fil des années de ressortir de son carton et de rebondir. Les synthèses des PV de l’affaire Dutroux montrent que les enquêtes autour du « monstre de Charleroi » ont rouvert tous les placards des affaires Pinon et « Tueurs du Brabant »… Et voilà que le l’on retrouve un certain nombre – un nombre certain, plutôt – de mêmes personnages, de mêmes personnalités, à la croisée des chemins de ces trois dossiers. Et défilent d’autres enlèvements, disparitions, tortures, morts, dont celle de Christine Van Hees dans l’affaire dite « de la Champignonnière ».
Au-delà de ces PV policiers, tout avait été écrit, publié, étayé, prouvé, bien avant le procès de 2004. Il suffit pour s’en convaincre de lire ou relire l’ouvrage « Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux » de Jean Nicolas et Frédéric Lavachery, édité chez Flammarion en 2001. Ils écrivent dans leur avant-propos :
« On verra que l’affaire Dutroux, même si son éclosion ne pouvait trouver terrain plus favorable que celui d’une Belgique au pouvoir politique vermoulu, dispose de ramifications internationales, notamment slovaque, française et allemande. Et qu’elle se révèle symptomatique de l’échec du système belge.
Car quand la loi est paralysée parce que le nom du Roi, sacré et inviolable, est évoqué, à tort ou à raison, dans plusieurs affaires criminelles devenues des scandales d’Etat, rumeurs dont il faudra bien un jour ou l’autre explorer le fondement ; quand des enquêteurs bloquent parce que certains membres de leur hiérarchie envoient des messages clairs ; quand des faux en écriture et des falsifications de disques durs se produisent, il faut prendre conscience qu’une certaine idée de la démocratie est en péril.
A se demander même si les fameux « dysfonctionnements » de cette affaire sont forcément toujours fortuits.
Pas de doute, le dossier Dutroux semble aller beaucoup plus loin qu’on l’a d’abord cru : c’est une affaire d’Etat. »
Trois ans avant le verdict d’Arlon, la cause semble déjà entendue. La vérité ne sortira pas…
Et les deux auteurs de mentionner et décrire notamment, dans leur livre, la piste européenne, les liens établis entre Dutroux et certains pays, ses déplacements.
Certaines de ces informations, et d’autres, sont parvenues également et « collatéralement » au C.I.D.E. – au détour de dossiers a priori sans lien entre eux ni avec l’affaire Dutroux (les analyses du C.I.D.E. montreront précisément le contraire…) Il s’agissait pour l’essentiel de mères françaises (et d’un ou deux pères…) demandant l’aide du C.I.D.E. dans leur affaire mêlant systématiquement séparation, divorce, garde du ou des enfants et abus sur mineurs par un groupe de personnes autour du père (ou de la mère) accusé(e). Voir à ce propos le chapitre « L’affaire des mères françaises ».
Or, le nom de Marc Dutroux apparaît dans plusieurs dossiers du C.I.D.E., en lien avec un réseau pédocriminel à composante sataniste.
Ainsi F. M., mère de S. et R., affirme que Marc Dutroux s’est rendu à son domicile parisien à plusieurs reprises entre juin 1993 et 1995. R. a reconnu par ailleurs l’appartement de Nihoul, comparse de Dutroux, dans un reportage TV de « Canal+ » sur Dutroux. La description faite a été confirmée par Frédéric Lacroix, journaliste de « Canal + ».
Dans l’affaire D.-A., O. évoque – parmi les lieux où elle était emmenée avec son frère J. pour y subir de nombreux outrages – un « endroit à la campagne », une grande maison dans une propriété. Elle dit y avoir vu notamment Dutroux.
N. M. (dossier en Ardèche) affirme avoir rencontré Dutroux à deux reprises en présence de son père et de deux autres hommes qu’elle ne connaît pas. Elle l’a reconnu tout de suite à la télévision au moment où l’affaire a éclaté en Belgique.
En fait, il existe nombre de traces du passage de Dutroux en Ardèche, dans le sud de la France et jusque dans les Pyrénées comme le montrent les recherches (non réalisées par le C.I.D.E. mais transmises à celui-ci) autour de l’affaire S. B., une adolescente petit rat de l’opéra de Toulon, littéralement déchiquetée dans un accident de la route qui n’a de toute évidence jamais eu lieu, à Albertville, en 1995…) Le jeune homme responsable de ce pseudo-accident, C. M. C., fait partie de la famille M. C. (Albertville et Privas) en lien avec l’affaire M., mais aussi C. à Nice. Il est notamment établi qu’entre 1987 et 1994, Dutroux voyageait entre la France et la Belgique, particulièrement à Privas où M. M. et lui étaient très amis avec A. L. M. (témoignage d’A. L. M. elle-même). Cette dernière a confirmé à X. B. (père de S., qui s’est battu jusqu’au bout – en vain - pour faire éclater la vérité sur la mort de sa fille) les relations entre les C. et Dutroux.
Un procureur de Privas, dont le fils serait handicapé, aurait eu lui-même à faire à Dutroux. Son fils avait été violé et des rapports de police avaient été faits sur des accusations de torture, et de pédophilie envers des mineurs de l’hôpital psychiatrique de Sainte-Marie à Privas. Dutroux et d’autres personnes auraient été impliquées. Affaires étouffées.
Laissons à l’ex-épouse de Michel Nihoul, Annie Bouty, le soin de conclure ce chapitre, par la plume de Jean Nicolas et Frédéric Lavachery. Ces derniers relèvent (p. 132) de leur livre que « reste énigmatique le fait qu’on n’ait guère cherché à franchir les frontières de la Belgique pour enquêter sur les réseaux amicaux de Dutroux and Co. Or Annie Bouty, l’ex-femme de Nihoul, a déclaré aux enquêteurs que deux Français, un certain Guy et un certain Michel, travaillaient avec son mari et maquillaient des voitures. Elle a même précisé que son ancien compagnon avait accompagné le Michel en question en Normandie et avait peur de lui parce qu’il avait déjà été arrêté pour meurtre. Nihoul, de son côté, avait reconnu connaître depuis 1992-1993 un autre Français, né à Belfort, héroïnomane ami d’un certain Caspar Flier, citoyen hollandais, omniprésent dans les dossiers de Neufchâteau (ndlr : les dossiers d’enquête sur Dutroux et les précédentes affaires), et de Michel Lelièvre, lié aussi à Michaël Diakostavrianos. Autant d’intervenants que l’on retrouve au coeur de ce qu’on pourrait appeler L’Europe de Marc Dutroux ».
Dutroux, ce prédateur isolé…
L’affaire des CD-ROM de Zandvoort
Cette affaire, comme d’autres avant elle, a été mise au jour par le Belge Marcel Vervloesem et son équipe de l’association Morkhoven à la fin des années 1990.
Point de départ : un pédocriminel néerlandais domicilié à Zandvoort, Gerrit Ulrich. C’est lui qui remettra une partie du matériel à Marcel Vervloesem, puis qui lui indiquera où se trouve caché le reste des documents dans son appartement, avant d’être assassiné à Pise par son amant…
Le « matériel » se compose pour l’essentiel de CD-ROM contenant des dizaines de milliers de fichiers pédocriminels montrant des enfants nus (du nourrisson à l’adolescent), seuls ou abusés par des adultes, ainsi que du carnet d’adresses de Gerrit Ulrich. La police néerlandaise a réalisé à partir de matériel image (que lui a remis à l’époque Marcel Vervloesem) un recueil de 570 visages d’enfants et de 17 visages d’adultes, sorte de répertoire photographique des personnes figurant sur une partie du matériel reçu.
En France, deux journalistes ont réussi – un temps – à médiatiser cette affaire : Serge Garde dans « L’Humanité » (dès le 24 février 2000) puis Laurence Beneux dans « Le Parisien ». Ils ont - ensemble – poursuivi et synthétisé leur enquête dans un ouvrage, « Le livre de la honte – les réseaux pédophiles » (le Cherche Midi éditeur, 2001).
Ils nous donnent une petite idée du contenu de ces CD-ROM (un seul était évoqué au départ, il y en aura finalement une vingtaine, comptabilisant des dizaines de milliers de fichiers pédopornographiques) :
« Ce CD-ROM est abject. Une écoeurante collection d’images souvent insoutenables. (…) Nous avons souffert de ces images, jusqu’à la nausée. Derrière chaque image, nous savions un enfant en péril. Un enfant de chair, qui souffre et n’a rien de virtuel.
Mais avant tout, l’histoire de ce CD-ROM nous semble emblématique. Le réseau de Zandvoort n’est probablement pas pire que d’autres. Mais cette affaire révèle le degré d’indifférence de l’Etat face à ce type de criminalité. A ce stade, la passivité et les lourdeurs institutionnelles confinent à la complicité de fait. »
L’association Morkhoven a fait parvenir le matériel (CD-ROM plus divers autres documents) à INTERPOL ainsi qu’à tous les chefs d’Etat européens. Ainsi en France, L’Elysée en a accusé réception en avril 1999. La chancellerie l’a alors transmis au parquet général de Paris, le 14 mai 1999, afin qu’une enquête soit diligentée par le procureur de Paris. La Brigade des mineurs de Paris est alors saisie et rend le résultat de son enquête un mois plus tard au parquet qui… classe la procédure le 7 juillet 1999 « en l’absence d’infraction pénale », relatent Laurence Beneux et Serge Garde…
Interviewé sur « France 2 » le 16 mai 2000, le procureur Yvon Tallec tiendra ces propos hallucinants : « Les photos sont anciennes », « la plupart des enfants ne sont pas français »et « les enfants étaient consentants, ou c’était avec le consentement de leurs parents »…
Dès la publication du premier article de Serge Garde, de nombreux appels parviennent au journal « L’Humanité », de personnes qui demandent à pouvoir visionner le CD-ROM…
Parallèlement, le C.I.D.E., qui a eu vent de cette affaire et qui a déjà une idée assez précise de l’ampleur du phénomène des réseaux pédocriminels grâce à un magistrat français avec lequel il est en contact étroit, est mis en relation avec une membre de l’association Morkhoven en Belgique, Gina Bernaer. Une rencontre a lieu avec le président du comité, Georges Glatz, à Bruxelles. Il est convenu que Gina Bernaer fasse parvenir une copie des CD-ROM au C.I.D.E. par courrier postal.
Ce sera fait environ un mois plus tard, en novembre 1998, mais le colis ne parvient pas à destination. Nouvel envoi, nouvel échec… Il est alors convenu d’agir dans la discrétion la plus totale, via une adresse de réception secrète. Le colis parvient cette fois à destination. Mais quelques heures plus tard, Georges Glatz apprend le décès de Gina Bernaer dans un accident de la circulation. Seule au volant de sa voiture, sur une route rectiligne, de nuit, elle est venue s’écraser contre un pont… La gendarmerie belge ne réussira pas à expliquer pourquoi elle a subitement dévié de sa trajectoire (elle venait de prendre la route, elle n’était pas fatiguée).
On peut noter que Serge Garde a vécu exactement la même « mésaventure » que Gina Bernaer et le C.I.D.E. en matière de courrier postal : « Par deux fois, des courriers contenant une copie du CD-ROM se sont égarés sans que nous puissions obtenir d’explication satisfaisante de leur perte. Cela nous est apparu comme un simple hasard et nous avons fini par nous le faire porter et remettre à Paris », écrit-il.
Côté suisse, les documents informatiques reçus par le C.I.D.E sont transmis tant à la Sûreté du canton de Vaud qu’à la police fédérale à Berne, qui les transmettra à INTERPOL. Alors que le CD-ROM reste inaccessible aux familles en France, c’est finalement à Genève, grâce au procureur Bernard Bertossa sollicité par le C.I.D.E., que certaines familles vont enfin pouvoir avoir accès à ce matériel et le visionner. Le 14 juillet 2000, une dizaine de parents se rendent ainsi à la police genevoise qui a aménagé une salle pour la consultation et mis sur pied une cellule d’accueil et de soutien. Serge Garde, parmi d’autres journalistes, est présent. Mais tous sont évidemment tenus à l’écart de cette séance qui va durer toute la journée.
Parmi les familles conviées à Genève, plusieurs vont reconnaître des enfants et notamment :
1) Les grands-parents paternels d’A. D. Ils reconnaissent A. sur un total de 14 photos. L’essentiel est constitué de prises de vues d’A. nu ou avec ses couches. Sur deux autres, on voit A. dans un appartement, debout, en compagnie d’une personne dont on ne voit que le bas du corps. Il s’agirait de sa nounou C… A. est habillé d’un jean, d’un polo d’une paire de tennis blanches avec une figurine de Mickey sur le côté extérieur et des lignes jaunes le long des lacets et sur la bordure supérieure.
2) Le 15 mai 2000, F. N. consulte le fichier de portraits tirés du CD-ROM de Zandvoort établi par la police néerlandaise, dans les bureaux du C.I.D.E. à Lausanne. Elle reconnaît
- D., photo 57, spécial 2.
- A., demi-sœur de D., photo 5, spécial 2 et photo 4, spécial.
- C., demi-frère de D., photo 234, spécial.
Le couple N. participe ensuite à la séance avec la police genevoise. F. reconnaît D. et sa grande sœur A. à plusieurs reprises.
3) Mme F. K. a aussi participé au visionnement à la police genevoise. Elle a reconnu des personnes sur plusieurs photos. Elle a reconnu les enfants de P. G., ainsi qu’un de ses amis.
4) Lors de la publication du fameux article de Serge Garde dans « L’Humanité » du 24 février 2000, C. L. reconnaît son fils sur une planche photographique en partie caviardée. Elle contacte le journaliste qui lui montre les photos du CD-ROM. Elle reconnaît son fils à plusieurs reprises, notamment sur des photos portant les numéros 79, 80 et 301. Il existe en fait toute une série de 26 photos d’A. ayant pour cote « A. » suivi de numéros (A.21, 8 etc…) A. a également été reconnu par Serge Garde et d’autres personnes , notamment le docteur Christian Spitz, pédiatre à Paris (cf attestation du 11.03.2000).
Ces informations sont transmises à la juge d’instruction Ringot, en charge des dossiers liés au CD-ROM.
Les 18 et 20 juillet 2000, C. L. participe au visionnement du CD-ROM à la police genevoise. Elle reconnaît A. sur deux photographies ayant pour cotes : « news-boys-summ.tree,jpg » et « boys- extra-vesica-07-jpg ».
Les policiers genevois ont pris la déposition de toutes les personnes pensant avoir reconnu des enfants. Les procès-verbaux sont transmis au procureur Bertossa et rejoindront, plusieurs mois plus tard, le dossier d’instruction ouvert en France. Puis : plus rien…
L’affaire des CD-ROM de Zandvoort et le travail d’enquête de Serge Garde donneront lieu également à une grande réunion d’associations de défense de l’enfance le 26 mai 2000 dans les locaux de « L’Humanité » à Saint-Denis, près de Paris. Y participent 14 associations, dont le C.I.D.E. représenté par Georges Glatz. Avec elles : des professionnels de l’enfance en danger, des pédopsychiatres, des psychiatres, des avocats, quelques politiques et des journalistes.
Comme le souligne Serge Garde dans « Le livre de la honte », la rencontre a permis de tisser des liens entre les participants. Elle conduira à plusieurs collaborations entre ces associations ainsi qu’entre elles et certains journalistes. Mais guère plus…
Quant à l’issue judiciaire du dossier des CD-ROM, elle est navrante mais sans surprise. Dans leur conclusion, Laurence Beneux et Serge Garde écrivent :
« Face aux huit mille cinq cents photos, aux quatre cent soixante-dix portraits d’enfants du fichier Ulrich, les pouvoirs publics sont restés fidèles à leur habitude. Etouffer ou amortir. L’oreiller ou l’édredon. On ouvre des instructions judiciaires lorsque l’on ne peut plus faire autrement, en sachant pertinemment que l’on dispose de différents moyens pour édulcorer ou enterrer la procédure. Des moyens qui ont largement fait la preuve de leur efficacité, y compris dans les affaires politico-financières qui en ont largement bénéficié. Soit on saucissonne l’affaire en de multiples procédures qui ne permettront jamais de rendre compte de la magouille dans son ensemble. Ou bien l’inverse. On concentre toutes les plaintes entre les mains d’un unique magistrat instructeur, qui se retrouve investi d’un pouvoir écrasant et considérable sur un dossier monstrueux… »
L’affaire des mères françaises réfugiées en Suisse
Le C.I.D.E. n’a pas cherché à enquêter sur les réseaux pédophiles. Ce sont eux qui sont venus à lui, dès le milieu des années 1990, avec notamment plusieurs affaires dans la région de Nice-Monaco.Elles concernaient au moins trois enfants victimes d’un important et puissant réseau pédophile basé principalement dans le sud de la France. L’une de ces affaires, l’affaire « Kamal », a défrayé la chronique et a été largement médiatisée à l’époque.
Le parcours de ce père, Karim Kamal, est exceptionnel à plus d’un titre. D’abord par l’acharnement et le courage de cet homme dans son combat pour extirper sa fille embrigadée par la mère dans un réseau pédocriminel sur la Côte d’Azur. Malgré de nombreuses expertises et certificats médicaux, Karim Kamal n’obtiendra jamais l’aide de la justice française. Bien au contraire, il subira pressions, menaces, garde à vue arbitraire… Son avocat lui-même, Me Miguel Grattirola, sera en butte aux plus incroyables pressions pour « lâcher » le dossier.
Face à une situation sans issue en France, Karim Kamal s’envole avec sa fille à destination des Etats-Unis, en 1994, pour la mettre à l’abri. Il demande dès son arrivée l’asile politique pour sa fille (âgée alors de cinq ans) et pour lui. Mais la mère, aidée du vice-consul de France, va réussir en deux temps (la première tentative échouera de justesse) un « contre-enlèvement » de la petite, via le Mexique où elle réussit à s’enfuir.
Karim Kamal a été séparé de son enfant depuis lors, sans plus aucune possibilité de la protéger du pire… Piètre consolation et fait tout à fait exceptionnel basé sur les pièces du dossier français : il obtiendra l’asile aux Etats-Unis en 2001.
C’est l’avocat de Karim Kamal, Me Miguel Grattirola, qui prend contact avec le C.I.D.E. vers 1995. Constatant notamment des blocages au sein de la presse française (qui peine à aborder ce dossier), l’homme de loi a l’espoir de faire bouger les choses par la Suisse. Le C.I.D.E. empoigne le dossier et mobilise ses enquêteurs et experts. La presse suisse est alertée. Un article du « Journal de Genève » (très lu dans certains cercles en France) va notamment recevoir un écho certain dans l’Hexagone.
Des témoignages de mères françaises qui se disent prises au même piège pour avoir voulu dénoncer des abus commis sur leur(s) enfant(s) parviennent aux bureaux du comité à Lausanne. Certaines, désespérées, demandent même la protection du C.I.D.E. pour elles et leur(s) enfant(s). Compte-tenu de certains dossiers, il semble effectivement urgent et évident de « mettre à l’abri » quelques-unes d’entre elles et les enfants victimes. Le comité s’y emploie, leur trouve toit et protection.
Mais c’est l’emballement. Le bouche-à-oreille fait son oeuvre, certaines associations françaises vont aiguiller elles aussi certaines mères vers Lausanne. D’autres mamans débarqueront sans même avertir, avec enfant(s) et bagages. Les médias s’emparent du phénomène, la situation est politiquement délicate (une mère déposera même une demande d’asile officielle), le dossier remonte jusqu’au gouvernement suisse à Berne et le tout devient « l’affaire des mères françaises (réfugiées en Suisse) ».
Le président du C.I.D.E., Georges Glatz, qui a par ailleurs à cette époque des fonctions officielles en matière de protection de l’enfance au sein de l’administration du canton de Vaud et qui est également député vaudois, est sous pression.
Dans un article du quotidien « 24 Heures » (15.08.2002), Anne Giroud, cheffe du Service de la protection de la jeunesse (SPJ) du canton de Vaud, raconte : « Au début, M. Glatz les hébergeait chez des amis à lui et chez des militants de son organisation. Mais ils ont été rapidement débordés par le nombre de femmes qui arrivaient accompagnées de leurs enfants. Il a alors commencé à écrire à beaucoup de monde pour trouver des solutions ».
Et le journal d’expliquer que « Le canton de Vaud a mis en place un groupe de travail. Le SPJ est intervenu et a demandé aux femmes de se signaler. Il a débloqué une aide financière ponctuelle. L’optique était qu’elles repartent. La justice de paix a aussi désigné un curateur responsable pour défendre les intérêts des enfants. Jusqu’ici, une dizaine de cas ont été signalés au SPJ. Mais les associations qui les défendent estiment que plus d’une vingtaine de mères sont actuellement en Suisse. »
Au coeur de cette « affaire des mères françaises », il y a systématiquement les mêmes « ingrédients » : une mère (parfois un père) qui met en évidence des abus sexuels commis sur son (ses) enfant(s), des procédures judiciaires qui ne permettent pas d’assurer la protection des enfants concernés mais qui, au contraire, maintient le droit de visite, voire donnent la garde au père (parfois une mère) abuseur et se retourne contre la parent dénonciateur.
Et pourtant, les nombreux dossiers reçus et examinés au C.I.D.E. le prouvent : derrière un certain nombre de ces drames se trouve un groupe de personnes en lien avec une structure pédocriminelle. L’analyse transversale des principaux dossiers réalisée par le C.I.D.E. en 2002 l’a montré (lire au chapitre suivant), de même que l’avait déjà prouvé l’identification d’un certain nombre d’enfants sur les CD-ROM de Zandvoort, lors de la séance mise sur pied à la police genevoise en 2000.
De fait, le C.I.D.E. – qui n’a toujours eu qu’un seul souci, celui de protéger des enfants – a permis à un certain nombre d’entre eux, en organisant leur hébergement en Suisse, d’échapper aux sévices, souvent innommables, subis au sein d’un groupe pédocriminel. Certains, devenus adultes, sont toujours en Suisse – légalement – en 2012.
Dans leur livre « Le livre de la honte – les réseaux pédophiles » Laurence Beneux et Serge Garde racontent (p. 89) comment ils ont été confrontés aux mêmes situations, au fil des nombreux dossiers étudiés :
« Certaines décisions (ndlr : de justice) ne s’expliquent pas. Comment justifier que, face à un enfant qui fait un récit circonstancié, qui présente de nombreux signes cliniques évoquant l’agression sexuelle (…), des juridictions civiles prennent le risque de transférer le droit de garde du parent protecteur (qui n’est pas toujours la mère, précisions-le) vers le parent suspect ? Sans même attendre la fin de l’enquête pénale, dérogeant ainsi au principe que « le pénal tienne le civil en l’état » ? La justification est toujours la même : le parent protecteur donnerait une mauvaise image de l’autre parent, il serait hystérique… et cela nuirait à l’intérêt de l’enfant. Dans quelle mesure la justice nuit-elle à l’intérêt de l’enfant si ce dernier dit vrai ? Si le parent qui dénonce a raison ?
Des dossiers instruits entièrement à décharge, avec des expertises qui se perdent, des pièces qui disparaissent, des juges qui s’ajustent une casquette de psychologue, nous en avons trop vu. Parfois, on constate simplement de la négligence ou de l’indifférence de la part de magistrats surchargés de travail dans des tribunaux sinistrés. Les dégâts sont considérables ».
Et rien n’a changé depuis le début des années 2000, comme le démontrent, ici ou là, des affaires médiatisées ces dernières années sur Internet, mais surtout les témoignages recueillis tout récemment encore par le journaliste français Jacques Thomet, qui s’est intéressé particulièrement à l’affaire d’Outreau (voir plus bas). Il écrit sur son blog : (http://www.jacquesthomet.com/) :
« En pleine écriture de mon livre sur les conséquences funestes d’Outreau pour les enfants victimes de sévices sexuels en France, je suis submergé de témoignages sur les scandaleux refus par des juges de poursuivre les violeurs présumés de mineurs, preuves à l’appui, et je les dénoncerai un à un, comme j’ai commencé à le faire, pour avoir dans certains cas remis l’enfant victime…à son prédateur. » (15.04.2012).
Trois jours plus tôt, il publiait le témoignage d’une mère baptisée « Marianne », qui se termine par cette conclusion désespérée : « Tant que je ne serai pas morte, il continuera à nous faire du mal. Je demande une seule chose, qu’il me tue et qu’il cesse de faire du mal à mes enfants. Je pense qu’à ce moment-là, la France sera à même de protéger mes enfants. »
On pourrait citer encore d’autres exemples récents, dont un dossier parvenu au C.I.D.E. en 2011, celui d’un jeune mannequin employé dans une grande agence parisienne. Un témoignage qui, sous réserve de sa véracité, nous replonge dans le monde des groupes sectaires satanistes.
D’autres affaires dénoncées sur Internet démontrent que ces pratiques se perpétuent sans rien pour les empêcher.
Peut-on établir des liens entre les nombreux dossiers ?
C’est la question que se pose le C.I.D.E. en 2002, face à l’amoncellement des affaires qui parviennent sur ses bureaux à Lausanne. Il décide alors de mandater un journaliste pour tenter d’y répondre. Objectif visé : établir si des liens peuvent être confirmés entre ces différents dossiers par des analyses transversales. Le but est d’étayer la thèse de l’existence de réseaux pédocriminels français (avec connections internationales) à caractère commercial et/ou satanique, de mieux les cerner, mais aussi d’apporter (si possible) des éléments permettant de soutenir des procédures en cours ou à venir dans certains des dossiers examinés.
L’enquêteur réalise dans un premier temps un travail de synthèse informatique de ces dossiers, base indispensable aux analyses à venir. Il entreprend ensuite une opération de recoupement entre les différents dossiers, recueille des témoignages complémentaires en collaboration, notamment, avec un commissaire français à la retraite, mène certaines investigations pour tenter d’identifier des lieux décrits par les enfants. Une partie de ce travail a été faite dans la région parisienne à fin juin 2002.
Après plusieurs mois de travail, l’enquêteur remet un rapport au comité le 15.07.2002. Il a pu établir une liste précise de plusieurs dizaines de liens entre des affaires qui, à l’origine, ne semblaient n’en avoir aucun – ne serait-ce que par les régions parfois très éloignées dans lesquelles elles ont vue le jour. – Ces liens sont établis par un certain nombre de faits, mais surtout par de nombreux témoignages (d’enfants abusés ou d’adultes qui les défendent) tendant à confirmer très clairement l’existence de connections entre la plupart des dossiers.
Mais force est de constater qu’il n’est toujours pas possible de pouvoir prouver de manière irréfutable les liens entre ces différents dossiers (hormis les certitudes quant à l’utilisation d’un certain nombre d’enfants dans des filières de pédophilie à caractère commercial), tout comme il n’est pas possible (malgré les nombreux témoignages concordants des enfants) d’apporter la preuve de l’existence de pratiques sataniques avec tortures et sacrifices d’enfants. Il manque des preuves irréfutables, qui pourraient être notamment du matériel photo et vidéo, que certains témoins ont promis mais jamais transmis…
Cela nécessiterait un travail d’enquête supplémentaire important, que le C.I.D.E. n’est pas en mesure de réaliser, et pour cause : il s’agit d’un travail de police. Celui, précisément, que la police n’a pas fait (ou mal) – quelle(s) qu’en soi(en)t la ou les raison(s). – En fait, seule une structure policière serait à même d’apporter les preuves, sur la base d’informations comme celles qui sont à cette époque en main du C.I.D.E. et d’autres organisations.
Plus personne, aujourd’hui en 2012, ne parle de l’affaire Alègre, ou affaire Alègre-Baudis, devenue un temps l’affaire Baudis.
L’affaire Alègre devient l’affaire Baudis le 18 mai 2003 à 20h00, sur « TF1 ». Alors que personne ne sait encore que son nom est mêlé à l’affaire Alègre, Dominique Baudis, président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) à cette époque, évoque en sueur et face à Claire Chazal « une effarante machination montée de toutes pièces » contre lui.
La France entière apprend alors que le nom de l’ancien maire de Toulouse est associé à celui qui est connu pour être un tueur en série jugé et condamné en 2002 : Patrice Alègre, et que des prostituées le mettent en cause dans des soirées sadomasochistes de la Ville Rose où il est question de viols de mineurs, de meurtres, de trafic de cocaïne et de valises d’argent.
La « bombe » lâchée sur Dominique Baudis va entraîner un déchaînement médiatique et une course au « scoop » conduisant parfois la déontologie journalistique sur d’étonnants chemins de traverse, parfaitement décrits par Gilles Souillés, journaliste à La « Dépêche du Midi », dans son livre-enquête « Affaire Alègre – La vérité assassinée » (éditions Hugo & Compagnie, 2007.)
En fait, tout est parti du travail d’enquête d’un gendarme, Michel Roussel, à la tête de la cellule « Homicide 31″ créée en 2000 pour tenter d’élucider un certain nombre de crimes impunis (une partie des 191 recensés ultérieurement par une association !) et potentiellement liés dans le département. Il va se plonger dans « ce maquis d’enquêtes enterrées, ou sabotées », comme l’écrit Gilles Souillés. « Peu à peu, un autre visage du tueur en série se dessine. Via le profil des victimes, on s’aperçoit que Patrice Alègre a effectivement été très proche des milieux de la prostitution ». Et notamment du proxénète Lakhdar Messaoudène, pour qui Alègre joue, notamment, le rôle de fournisseur de drogue et de « correcteur » des prostituées rebelles.
Progressivement, Alègre va ainsi passer « du psychopathe solitaire à l’homme de main » (sous-titre de l’un des chapitres de l’ouvrage). « En février 2002, le procès avait laissé de lui l’image d’un psychopathe solitaire livré à ses démons. Les réponses biaisées de l’accusé, certes, mais aussi l’organisation des débats avaient contribué à entretenir ce mythe ».
L’affaire va basculer – côté enquêteurs – début 2003, lorsque deux anciennes prostituées (qui seront ultérieurement baptisées « Patricia » et « Fanny » dans les médias) sont retrouvées par les gendarmes et parlent. L’une d’elles dit avoir assisté au meurtre d’une collègue et évoque l’existence d’un système de protection policière en vigueur sur les trottoirs toulousains et bénéficiant directement à Lakhdar Messaoudène et Patrice Alègre. Elle dénonce certains policiers venant régulièrement chercher des enveloppes de liquide. L’autre explique qu’elle a été abusée à plusieurs reprises par des magistrats dont l’un est présenté comme son amant régulier.
Plus encore, les deux femmes évoquent des « soirées spéciales », raconte Gilles Souillés. En termes clairs, des partouzes à connotation sadomasochistes saupoudrées de cocaïne, organisées pour une bonne société toulousaine en quête de sensations fortes, et pour lesquelles le tueur en série aurait servi de pourvoyeur.
Et des noms commencent à émerger au fil des témoignages – dont celui, précisément, de Dominique Baudis – mais aussi de l’ancien substitut toulousain Marc Bourragué (alors à Montauban) ou du procureur général de la cour d’appel Jean Volff.
Aucun nom ne sort encore dans les médias, mais tout le monde sait déjà… Le dossier s’enrichit de nouveaux patronymes, mais la justice n’affecte pourtant pas d’effectifs supplémentaires à la cellule « Homicide 31″ qui en aurait grand besoin.
C’est à ce moment-là que tombe l’intervention télévisée de Dominique Baudis...
Les médias se déchaînent, les informations, détails, nouveaux témoignages s’additionnent dans la plus grande confusion. Un travesti surnommé « Jamel » apparaît sur « TF1 » puis « France 2 », confirmant tout et rajoutant au passage d’autres détails, d’autres noms. Il est désormais question d’enfants enlevés et abusés, de cassettes vidéo pour faire chanter des personnalités.
Depuis sa cellule, Patrice Alègre s’y met à son tour : dans une lettre à Karl Zéro, (« Vrai journal » sur « Canal+ »), il reconnaît les meurtres de la prostituée Line Galbardi (dont parlait Patricia) et d’un travesti dénommé Claude Martinez (qui filmait les ébats de ses partenaires…) Il nomme un policier comme étant le commanditaire du premier homicide et cite Marc Bourragué et Dominique Baudis comme les personnes qui lui auraient demandé de « faire taire » le travesti Claude Martinez.
De péripéties en rebondissements, d’affirmations en dénégations, l’affaire part dans tous les sens. Mais, comme l’écrit Gilles Souillès, « les mensonges et les exagérations délirantes du jeune travesti (Djamel) vont atomiser l’enquête ». Il finit par affirmer avoir tout inventé… Du coup, la parole des ex-prostituées est, elle aussi, mise en doute, « et partant, toute l’affaire vacille ».
Mais le journaliste s’interroge : « Le travesti a-t-il pu être manipulé pour faire diversion ? Et par qui ? S’il s’agit d’un stratagème, il a parfaitement fonctionné ». Djamel mourra peu après en prison « dans des conditions très particulières »… Son avocat n’aura droit à aucune information précise et aucune autopsie ne sera effectuée.
De fil en aiguille, d’article en article, on en apprend tout de même toujours plus sur les nombreuses défaillances de la police et de la justice toulousaine au fil des ans et des meurtres. Ainsi, « Le Figaro » du 18 juin 2003 écrit : « En épluchant les dossiers des homicides commis par Alègre, apparaît une succession de fautes professionnelles des policiers, d’erreurs flagrantes des magistrats et de disparition de pièces cruciales pour l’enquête ».
Gilles Souillés, lui, constate : « Complot, manipulation, montage, règlement de compte : pour Dominique Baudis, Marc Bourragué et Jean Volff, l’apparition de leurs noms respectifs dans le dossier résulte d’une gigantesque conspiration complaisamment relayée par un ou des médias. Mais si leurs avocats dénoncent l’absence de matérialité des faits qui salissent l’honneur de leurs clients, la matérialité du complot brandi comme explication tarde aussi à se faire jour. Par ailleurs, l’affaire Alègre est bien réelle dans les faits : des meurtres non élucidés par la police, des autopsies bâclées, des suicides qui se révèlent être des meurtres, des viols sans auteur, et un tueur en série qui vole des voitures, trafique de la came, porte des armes, castagne sa concubine sans jamais être inquiété. Autant de questions qui n’ont toujours pas de réponse. »
Et plus loin (p. 223) : « Comment peut-on expliquer l’apathie de la justice toulousaine pendant toutes ces années sinon par la connivence de certains acteurs ? (…) Alors justice sous influence ? C’est toute cette omerta, ce monde de connivences et d’arrangements qui remontent aujourd’hui à la surface avec l’affaire Alègre et son cortège de dysfonctionnements. Peut-on attendre de cette justice-là qu’elle aille jusqu’au bout dans l’exhumation d’un passé aussi encombrant ? ».
Pour constater finalement (p. 265) : « Mais la justice est passée. Sans répondre. Fin 2005, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse a confirmé le non-lieu général ordonné par le juge Perriquet, dans le volet « viols et proxénétisme » de l’affaire Alègre ».
(p. 271) : « Le tourbillon médiatico-judiciaire apaisé, une lourde chape de plomb est retombée sur le dossier. (…) »
Comme le souligne l’éditeur en préambule, le livre-enquête de Gilles Souillés déborde largement sur un ensemble de faits qui, au cours des années, a impliqué énormément d’acteurs régionaux et nationaux. (…) Le livre « soulève un nombre important d’interrogations auxquelles la justice n’a pas pu pour le moment apporter de réponses satisfaisantes » et repose « toutes les questions restées sans réponse ».
Depuis 2007, à notre connaissance, la justice française n’a plus progressé sur ce dossier. Patrice Alègre est toujours derrière les barreaux, mais est redevenu un « tueur en série » isolé. Malgré son rôle central démontré dans le milieu des « nuits toulousaines » et ses accointances avec les milieux policiers, judiciaires et politiques.
Il est intéressant de souligner ici que le nom de Dominique Baudis est parvenu jusqu’au C.I.D.E. en 2002 (donc avant que son nom et les accusations contre lui n’apparaissent dans le dossier Alègre en 2003) via l’affaire A. M. (D.), du nom d’un enfant de 11 ans à l’époque, victime d’abus de la part de son père et d’autres personnes au sein d’un groupe.
A. a été reconnu par sa mère sur le fichier de visages tiré des CD-ROM de Zandvoortconsulté auprès de la gendarmerie française en juillet 2000, puis par ses grands-parents maternels sur photos des CD-ROM visionnés lors de la séance avec la police genevoise. Il est donc avéré qu’A. a bel et bien été abusé, et que le/les abuseurs sont ou ont été en contact avec une organisation pédocriminelle.
Or, selon les témoignages de la mère et des grands-parents maternels d’A., recueillis au C.I.D.E., le père de l’enfant aurait dit un jour à sa belle-mère qu’elle ne pourrait de toute façon rien faire contre lui parce qu’il était protégé par Dominique Baudis. Mais pourquoi donc celui qui n’est qu’un « simple » voyageur de commerce bénéficierait-il de la protection du maire de Toulouse ? Et pourquoi en aurait-il besoin ?
Outreau et la parole des enfants
Aujourd’hui, l’affaire dite « d’Outreau » résonne comme l’une des erreurs judiciaires majeures que la France ait connues.
Comme le résumait à l’époque le quotidien « La Voix du Nord », tout débute en mai 2001 avec l’arrestation de dix personnes, mais elle « éclatera » véritablement dans la presse régionale en novembre 2001 et dans le reste de la presse au tout début 2002.
Elle a pour cadre un quartier de la localité d’Outreau, près de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais, et plus précisément, un complexe locatif baptisé « La Tour du Renard ». Au dernier étage, une famille dont les parents sont en détention depuis mai 2001. Les quatre enfants ont été placés. Le père, homme violent, est aussi collectionneur d’ossements. Il avait fouillé, il y a quelques années, la fosse commune du cimetière de l’Est. Les faits ont débuté chez cette famille. Ils filmaient leurs propres enfants, le mari proposait même des cassettes X aux voisins. Il y avait beaucoup d’allées et venues chez eux. La famille s’entendait bien avec son voisin de palier, décrit comme zoophile, et un couple du 4e, également en prison, dont les quatre enfants ont aussi été placés. Au 3e, encore des « amis » dont les quatre enfants ont été retirés à leurs parents. Le premier étage était aussi un lieu de rendez-vous, chez une dame seule. Là, des hommes, qui seront également emprisonnés, abusaient de ses enfants. Mais il y avait d’autres choses curieuses, comme ce chauffeur de taxi qui stationnait souvent au bas de l’immeuble. On sait aujourd’hui qu’il venait généralement « au moment des allocations », et embarquait la famille du 5e et leurs enfants pour la Belgique… On parle aussi de cette voiture d’une boulangère de l’arrière-pays, qui fréquentait le dernier étage… Il y avait aussi le prêtre, l’huissier…
L’affaire a éclaté grâce à l’alerte donnée par un enseignant d’une école du quartier, début 2001. Des élèves de maternelle ont un comportement bizarre. Les services sociaux vont alors enquêter.
Quelques semaines plus tard, six enfants de deux familles du quartier sont retirés à leurs parents. Ils commenceront à parler, au début de l’été.
Une information judiciaire a été ouverte le 22 février 2001. Au total, seize personnes seront mises en examen. Et la garde de 24 enfants entre quatre et douze ans a été retirée à cinq familles plus ou moins impliquées dans l’affaire.
Le journal « La Voix du Nord » écrit alors que « tout semble indiquer que cette vague d’arrestations ne constitue que la partie visible de l’iceberg. »
Le réseau fonctionnait depuis quatre ou cinq ans, selon les enquêteurs. Les enfants auraient notamment servi de « monnaie d’échange » pour annuler des dettes. Et l’affaire, écrit le quotidien, pourrait prendre encore de l’ampleur, s’étendre à toute la région et la Belgique. Elle pourrait aussi concerner le milieu médical.
Depuis l´éclatement de cette affaire, des dizaines de personnes ont été citées et impliquées dans ce qui est présenté alors comme l´une des plus importantes affaires de pédophilie jamais connues en France. Au final, dix-huit personnes sont accusées, l’une d’entre elles se suicidera pendant son incarcération préventive. Toutes les affirmations des enfants concordent, le dossier judiciaire semble parfaitement solide. On se dirige vers un procès qui ne peut aboutir qu’à de sévères condamnations des principaux protagonistes.
Ce procès se déroule devant la Cour d’assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) du 4 mai au 2 juillet 2004. 17 personnes se retrouvent donc sur le banc des accusés.
Mais le 18 mai, coup de théâtre devant le tribunal : l´accusée principale, Myriam Badaoui, met hors de cause les quatorze accusés clamant leur innocence, alors qu´elle les impliquait inlassablement et avec force depuis le début de l’affaire en 2001. Elle fond en larmes en s´adressant à Roselyne G., une boulangère qu´elle accusait jusqu´alors : « Tu n´as rien fait », lui crie-t-elle. « Je suis une malade, une menteuse. J´ai menti sur tout ». Dans la foulée, Myriam Badaoui disculpe les autres accusés, hormis son mari et un couple de voisins qui reconnaissent les faits de viols et violences sur les enfants des deux couples.
Du coup, une autre accusatrice, Aurélie Grenon, appelée à la barre, fait elle aussi son mea culpa : « Ben en fait… quand j´ai accusé ces personnes c´est parce que j´ai entendu Myriam les citer et je sais que c´est pas bien. C´était sur sa demande », déclare-t-elle…
Or l´instruction du dossier, menée par le juge Burgaud, reposait essentiellement sur les accusations avancées par le duo Myriam Badaoui et Aurélie Grenon, ainsi que sur la parole apportée par dix-huit enfants.
Le verdict est rendu le 2 juillet 2004. Sept personnes sont définitivement reconnues innocentes des faits qui leur étaient reprochés. Gérald Lesigne, procureur de la République de Boulogne-sur-Mer et avocat général à Saint-Omer, avait requis leurs acquittements, reconnaissant qu’il s’était lourdement trompé dans ce dossier.
Quatre des 13 accusés qui proclamaient leur innocence sont condamnés à des peines couvrant la détention provisoire qu’ils avaient déjà effectuée, et deux d’entre eux seront emmenés en prison pour effectuer le solde des peines qui avaient été prononcées par cette cour d’assises. Mais quelques jours plus tard, ils retrouveront leurs familles, après une ultime demande de remise en liberté. Six condamnés à tort feront appel de la décision rendue à Saint-Omer.
Les quatre accusés qui avaient reconnu leur culpabilité sont condamnés : 15 et 20 ans de réclusion criminelle pour le couple Badaoui-Delay (les principaux accusateurs) pour viols, agressions sexuelles, proxénétisme et corruption de mineurs ; et 4 et 6 ans de détention pour le couple de voisins.
Le procès en appel de six des dix personnes condamnées en première instance se déroule à la Cour d’assises de Paris en novembre 2005. Dès les premiers jours, l’accusation s’effondre suite aux aveux de la principale accusatrice, Myriam Badaoui. Celle-ci déclare le 18 novembre que les six appelants « n’avaient strictement rien fait » et qu’elle avait menti. Son ex-mari, Thierry Delay, soutient ses déclarations.
Le 1er décembre 2005, c’est un verdict d’acquittement général qui est rendu pour l’ensemble des six accusés.
Le scandale est tel que certains médias évoqueront « un Tchernobyl judiciaire »… Les acteurs judiciaires, avec en tête le juge d’instruction Burgaud, sont cloués au pilori, tout comme les experts, mais aussi les médias et certains politiques.
Une commission d’enquête parlementaire est mandatée en décembre 2005 pour analyser les causes des dysfonctionnements de la justice et envisager des réformes du fonctionnement de celle-ci. Elle n’aboutira à vrai dire qu’à des résultats fort modestes.
Reste donc l’image de malheureux adultes innocents qui ont vécu le martyre, de magistrats et d’experts scandaleusement incapables et… de 18 enfants qui ont donc tous menti sur l’essentiel des faits et accusations (à l’exception des faits pour lesquels quatre accusés ont été condamnés.
Point final. Le silence retombe sur Outreau. Jusqu’en 2011…
Alors qu’une fiction à la gloire des malheureux adultes innocentés, victimes d’une machination infernale, sort sur les écrans, les choses commencent à frémir sur Internet.
Des voix se lèvent enfin pour dénoncer. Dénoncer quoi ? Un invraisemblable enterrement : celui de la parole des enfants.
En 2011, le journaliste français Jacques Thomet, ancien de l’AFP, longtemps correspondant en Amérique latine et célèbre, notamment, pour ses enquêtes autour de l’affaire Ingrid Betancourt en Colombie, reprend toute l’affaire à zéro, autour des enfants et de leurs témoignages, précisément. Il conte au fil des mois l’évolution de son enquête sur son blog, http://www.jacquesthomet.com/
En novembre 2011, alors que Myriam Badaoui vient d’être libérée après avoir purgé dix de ses quinze années de condamnation, il écrit :
« Le scandale de pédophilie à Outreau va rebondir et frapper tous les pouvoirs pour leur appui aux prédateurs. Je prends date ici solennellement (ce qui n’est pas dans mon habitude) pour vous assurer d’un imminent coup de théâtre dans l’affaire des enfants violés à Outreau. Je n’en dis pas plus, si ce n’est que tous les pouvoirs français vont en subir les conséquences, toutes couleurs politiques confondues. (…) Les procès d’Outreau en 2004-2005 ont permis, via une presse complice des avocats de la défense, d’acquitter 13 des 17 accusés. Ils ont été acquittés, mais non pas innocentés, sous la pression médiatique de journalistes qu’il conviendra, le jour voulu, de remettre à leur place, qui ne vaut pas bien cher. »
Sur son blog et dans l’attente de la publication du livre qu’il écrit sur l’affaire d’Outreau, Jacques Thomet dresse un « effrayant bilan » basé notamment sur l’étude des 3.000 cotes (plus de 10.000 pages) du dossier judiciaire.
« Les détails de cette horreur cachée seront révélés dans mon livre à venir sur les conséquences de ce procès inique conclu au profit de prédateurs, aux dépens des mineurs violés, avec pour résultat, depuis 2005, la négation de la parole des enfants victimes dans les prétoires en France.
Au moins 53 enfants ont été la proie d’adultes à Outreau avant les procès de 2004 et 2005 aux Assises (Saint-Omer, puis Paris en appel). Seuls 12 de ces martyrs ont été reconnus comme victimes et indemnisés, à hauteur de 30.000 euros chacun, contre 240.000 euros en moyenne pour les 13 accusés finalement acquittés. Seuls 4 adultes ont été condamnés à des peines de prison, dont Myriam Badaoui-Delay, libérée en septembre 2012.
A cause de ce déni de justice, les drames se sont multipliés en France depuis Outreau, avec des mères désormais privées de leurs enfants violés, que les autorités remettent à leurs prédateurs après leurs plaintes. Il est temps que prenne fin un tel scandale. Ce sera l’axe de mon livre. »
Le journaliste – qui précise qu’il ne remet pas en cause des jugements rendus – n’est pas seul à se lancer dans cette réhabilitation de la vérité judiciaire.
Une experte au procès d’Outreau, (elle a suivi 15 des 17 enfants reconnus victimes dans un premier temps) Marie-Christine Gryson, fait entendre sa voix depuis quelque temps déjà pour défendre celle des enfants d’Outreau (voir son blog : http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson ). Elle a écrit un livre en 2009, « Outreau, la vérité abusée – 12 enfants reconnusvictimes », aux éditions Hugo & Cie.
Serge Garde, le grand enquêteur de l’affaire des CD-ROM de Zandvoort, a recueilli de son côté le témoignage de l’une des victimes d’Outreau, Chérif Delay, aujourd’hui adulte – qui maintient et précise ses accusations. – « J’aurais pu sauver mes frères et les autres enfants si j’avais parlé plus tôt, mais j’étais menacé de mort. J’ai été lâche », crie celui qui avait 15 ans lorsqu’il a témoigné à la barre et a été traité de menteur après le procès.
Le témoignage de Chérif (il s’appelait Kevin à l’époque mais a souhaité changer de prénom) a donné lieu à un ouvrage commun, « Je suis debout : L’aîné des enfants d’Outreau sort du silence », publié par Le Cherche Midi au printemps 2011. Il est également la trame d’un film (avec Jean-Marie Garcia), « Outreau, l’autre vérité », présenté en avant-première début 2012, mais toujours pas sorti dans les salles, à notre connaissance, en octobre de la même année.
Jacques Thomet, lui, espérait publier son livre dans le courant de l’année 2012. C’était compter sans le « lâchage » de son éditeur français, puis de l’éditeur suisse qui s’étaient dit prêts à le publier. A chaque fois, ce sont des avis de droit pris auprès d’avocats qui ont fait reculer les éditeurs.
L’affaire d’Outreau a eu des conséquences incommensurables. Mais la pire est bien la décrédibilisation de la parole des enfants. Pendant des dizaines d’années, de gros efforts avaient été réalisés dans la prise en charge et l’écoute des enfants victimes d’abus sexuels. Aujourd’hui, tout semble à reconstruire. Mais ressort surtout l’impression d’une gigantesque manipulation. On aurait voulu en arriver à ce résultat – réduire définitivement à néant la parole des enfants abusés - qu’on n’aurait pas pu réussir de plus belle manière. Mais quels sont ceux qui auraient eu intérêt à cela ? Et comment y seraient-ils parvenus ? Ce n’est qu’une hypothèse : une gigantesque machination.
Les dossiers du C.I.D.E., en tout cas, permettent d’esquisser une liste de ceux (magistrats, avocats, pédopsychiatres, politiques, etc…) qui, au fil des années, au fil des affaires, oeuvrent inlassablement à minimiser, étouffer, enterrer ; à victimiser les criminels et criminaliser les parents défenseurs ; à décrédibiliser ou écarter la parole des enfants. Pour qui ? Pourquoi ?
Un « détail » encore, dans toute cette affaire d’Outreau : deux des acquittés, le couple Franck et Sandrine Lavier, ont été condamnés en février 2012 à dix et huit mois de prison avec sursis pour « violences habituelles sur deux de leurs enfants ». Ils ont été en revanche relaxés du chef de corruption de mineurs pour lequel ils étaient également poursuivis. Le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a jugé que ces faits de corruption étaient « moralement répréhensibles », mais qu’il n’y avait pas d’infraction pénale. Une vidéo diffusée au cours du procès montrait notamment des scènes d’actes sexuels mimés en présence d’enfants…
L’horreur au quotidien : c’est quoi la pédophilie dont on parle ?
Dans son ouvrage « Viol d’anges – Pédophilie : un magistrat contre la loi du silence » (Calmann- Lévy), la substitut du Procureur française Martine Bouillon précise d’emblée ceci (p 16) : « La définition du pédophile recouvre en réalité une multitude de personnes extrêmement différentes, confrontées à des situations très dissemblables. Si certains vont directement, dès qu’ils reconnaissent avoir des « tendances », consulter un psychiatre ou tout autre thérapeute, d’autres, sans doute les plus nombreux, ne sont recensés nulle part. Ils passent à travers les mailles de tous les filets sociaux, ne sont jamais démasqués, et par définition, on ne saurait dire combien ils sont. En droit, nous appelons cela le « chiffre noir ».
Le tonton qui s’amuse à touche-pipi, le moniteur scout ou l’entraîneur de foot qui profitent des douches pour « faire des choses » avec des adolescents… Pour la plupart d’entre nous, la pédophilie c’est ça et c’est déjà inexcusable. Mais, bon an mal an, la justice s’occupe plutôt bien de ces affaires et condamne les coupables.
Ce dont on parle ici (depuis le début de ce récit) n’a rien à voir. On parle de victimes de tous âges, dès les premiers mois, les premières années de vie… On parle d’abus sexuels les plus extrêmes (comment donc violer un(e) gosse de trois ans ? Et pourtant…), on parle de véritables objets sexuels embrigadés, parfois durant toute leur enfance, dans des réseaux, on parle de tortures, de sadisme, de croyances et donc de rituels sataniques, on parle de sang humain, on parle de meurtres, de sacrifices…
Un exemple, parmi tant d’autres :
En mars 1988, l’industriel italien Alessandro Moncini, membre important de la fameuse loge maçonnique P2 de Licio Gelli, est arrêté en Californie. Il avait été mis sur écoute par le FBI et l’audition d’un extrait d’une conversation téléphonique entre Moncini et un interlocuteur non identifié fut demandée par le juge lors de son procès :
- Moncini : Que puis-je faire à ce petit animal (il évoque une fillette mexicaine) ?
- Interlocuteur : Tout.
- Moncini : Je peux l’enchaîner ?
- Interlocuteur : Bien sûr.
- Moncini : La fouetter ?
- Interlocuteur : Oui.
- Moncini : Je peux lui faire bouffer de la m… ?
- Interlocuteur : Je ne sais pas…
- Moncini : Pisser dans sa bouche ?
- Interlocuteur : Oui, je pense…
- Moncini : Enfoncer des aiguilles dans ses mamelons ?
- Interlocuteur : Oui…
- Moncini : Et si le petit animal vient à être cassé… Je veux dire blessé… ?
- Interlocuteur : Faites disparaître le corps…
- Moncini : Et cela va coûter combien ?
- Interlocuteur : 5’000 dollars.
Alessandro Moncini encourait une peine de prison de trente ans. Il fut condamné à… trois mois fermes pour avoir importé du matériel pédopornographique.
Pourtant d’après les informations reçues par le quotidien italien « La Repubblica », l’affaire impliquait un réseau mondial, comme le rappelle un bloggeur belge (http://intrgalaktiklyon.wordpress.com/2011/07/19/la-franc-maconnerie-a-interet-a-nettoyer-les-ecuries-daugias-maintenant/) :
« L’affaire Moncini s’avéra impliquer un réseau mondial d’esclavage et de meurtres d’enfants, au service d’une aile ouvertement satanique de la jet set aristocratique transatlantique. Au moins l’une de ses conversations s’est déroulée avec Anthony Crowley, un magnat américain du porno. L’on pouvait y entendre Moncini négocier l’acquisition de jeunes filles destinées à être fouettées, enchaînées, sodomisées avant d’être assassinées, durant ce que « La Repubblica » a décrit sous le doux euphémisme de « nuit satanique ».
Richard Lew, le juge qui instruisit le procès, a refusé que ces conversations enregistrées soient admises comme preuves. Une condamnation de Moncini sous le sceau du U.S. Child Protection Act [loi anti-pédophilie américaine] eût pourtant valu à celui-ci une peine de prison ferme pouvant aller jusqu’à 30 ans, ainsi qu’une amende d’un million de dollars. Peut-être le juge Lew a-t-il été sensible aux lettres de recommandation en faveur de Moncini qui lui sont parvenues de près de 40 membres proéminents de l’establishment triestin, et ce compris l’évêque catholique de Trieste et le vice-président de la région de Trieste.
Nullement dépités par la faible réprimande adressée à Moncini par les tribunaux US, deux policiers d’élite de Trieste auraient traversé l’Atlantique à la recherche de preuves d’un cercle extrêmement fermé de pédophiles internationaux, réputé protégé par des loges secrètes dans les plus hautes branches de la franc-maçonnerie internationale (soit les ordres chevaleresques).
Autre exemple : dans le cadre de l’affaire Dutroux, le détective privé belge Michel Thirion est chargé par les parents de Julie et Mélissa (alors portées disparues) de retrouver leur piste. Ses enquêtes (qui se poursuivront après la mort avérée des filles) vont le mener vers une filière de « snuff movies » (films avec mort réelle d’enfants) aux Pays-Bas. Il a raconté à Jean Nicolas et Frédéric Lavachery (« Dossier pédophilie, le scandale de l’affaire Dutroux ») sa rencontre avec un Anglais propriétaire d’une péniche à Amsterdam (p 49) :
« L’Anglais me propose alors ce qu’il a de meilleur : la mise à mort d’enfants. Il s’agit d’embarquer à plusieurs sur sa péniche, de prendre la mer et de se satisfaire sexuellement avec un gosse avant que ce dernier ne soit jeté à l’eau, m’explique l’Anglais ».
Acheter un enfant, le violer, le torturer, l’assassiner… Pour la plupart d’entre nous, et même si nous parvenons à nous faire à l’idée que cela existe, c’est une barbarie incommensurable qui défie toute explication. Dans son livre, Martine Bouillon avance une piste, une tentative d’explication (p 52) : « Maintenant, on s’offre une extase avec l’interdit des interdits, le tabou des tabous, le viol puis le meurtre de l’enfant. Après avoir connu cela, on peut mourir, on a vécu une vie « bien remplie », on a « tout essayé », y compris l’impensable, l’indicible, l’insurmontable. »
Dans les dossiers du C.I.D.E. relatant des faits liés à des pratiques et rituels sataniques, les descriptions sont tout aussi édifiantes, si ce n’est plus…
O., lors des auditions puis devant les caméras de « FR3 » (émission « Paroles d’enfants » mars 1999, voir plus bas), évoque notamment des têtes d’enfants sur des piques, des bras et des mains coupées…
Parmi de nombreuses descriptions en tout genre faites par V. L., qui a passé toute son enfance dans ce milieu, on peut noter par exemple ceci :
« Les enfants étaient aspergés avec le sang d’un chat égorgé, sang mis dans un ciboire sur un autel recouvert d’une nappe. Ils ont coupé les pieds d’un petit enfant au couteau, puis les doigts, et l’ont égorgé. Une autre fois, ils ont arraché le tibia d’une petite fille pour la violer avec et l’ont tuée ensuite. Ils faisaient disparaître les corps en les mettant dans de l’acide et en les brûlant. A la fin des cérémonies, les enfants étaient réveillés à coup de seau d’eau. »
D. N., début 2002, évoque les sacrifices d’enfants et décrit « les mains et les pieds coupés », puis « un tibia arraché et enfoncé dans l’anus de l’enfant »…
Ardèche : dans la « Maison-Rouge », V. se souvient de pots avec des mains coupées (mains d’enfants dans du liquide transparent), sur les étagères dans le souterrain de la maison…
Dans chaque dossier, les actes les plus inimaginables, l’horreur la plus incommensurable, les faits les plus indicibles, les plus incroyables… Incroyables : la fameuse opposition entre « croyants » et incroyants », entre ceux qui finissent par se faire à l’idée que tout cela existe bel et bien et ceux qui n’y parviennent pas ou s’y refusent…
La filière sectaire sataniste
Dans « L’Enfant sacrifié à Satan » (Filipacchi, 1997), Bruno Fouchereau raconte l’histoire de Samir Aouchiche, enfant « survivant » d’un mouvement satanique doublé d’un réseau pédophile international, dont tombe amoureux un homosexuel et pédophile nommé Willy Marceau. Tous deux (et d’autres victimes) témoignent de leurs années noires, le second tentant, mais vainement, pendant toutes ces années et au péril de sa (leur) vie, de sauver et protéger le premier.
Il s’agit de l’Alliance Kripten, alias l’Institut Abrasax, alias Planète Uranus (à moins que ces trois appellations recouvrent plutôt différentes émanations d’une entité supérieure (certains évoquent la Golden Dawn (ou Aube dorée), l’Ordo Templi Orientis ou les Illuminati).
Rapide descente vers l’horreur :
« De 1985 à 1988, Michel et quelques-uns de ses camarades, tous débiles légers ou autistes, eurent à subir les tortures les plus infâmes que des adultes puissent infliger à des enfants ». » (…)
« Lors de ces orgies sadiques (…) On les obligeait à boire un liquide rouge qui leur faisait tourner la tête. (…) Michel affirme avoir assisté à un rituel au cours duquel une petite fille de huit ans aurait été sacrifiée par le feu après avoir été violée ». (p.15).
Mais lorsque Willy Marceau commence à évoquer à Bruno Fouchereau les liens entre Kripten et certains membres de la brigade des mineurs et de la magistrature parisienne (p 22-23), « je ne pus m’empêcher d’être un peu sceptique », écrit l’auteur. « Plus tard, lorsque je rencontrai enfin Samir Aouchiche et qu’il me confirma ces accusations, j’hésitai encore à le croire… Ce sont trois autres affaires de pédophilie – révélées par la presse en janvier 1996 – et l’étude précise que j’en fis par la suite, qui vinrent corroborer les conjectures que seul le témoignage de Samir m’avait permis d’élaborer. L’expérience de Samir n’était pas la seule à révéler cette terrible réalité de notre société. Désabusé et inquiet pour notre démocratie, je balayai alors tous mes doutes.
Voilà les faits qui me firent réagir ainsi : en septembre 1995, le Comité international pour la dignité de l’enfant se vit contraint de dénoncer publiquement le système judiciaire français et plus précisément encore un parquet de la région niçoise. Le C.I.D.E. venait d’enquêter sur plusieurs cas d’enfants victimes d’abus sexuels. (…) Les témoignages de trois d’entre eux, Florian, Laurianne et Aurore, entendus pour des affaires différentes, faisaient état de réunions très similaires où de nombreux adultes venaient pour abuser d’eux sexuellement. (…) Le petit Florian raconta que, dans des villas de Paris et de Nice (…) les adultes tout nus et masqués m’obligeraient à boire un liquide rouge qui me faisait tourner la tête… puis à prendre le zizi des grandes personnes dans la bouche… »
Samir Aouchiche (p 131-133) « ne cesse de se repasser encore et encore les scènes de violence dont il a été témoin pendant les jours et les nuits qu’il a passés dans cette église désaffectée et profanée. Le visage de cette petite fille de onze ans, par exemple. (…) Puis l’homme grimé se jette sur l’enfant et, à l’aide d’un petit scalpel, entreprend de lui lacérer le dos. Des fines et longues blessures – au moins cinq ou six -, le sang ruisselle sur la table, puis dans des rigoles prévues à cet effet. Deux assesseurs recueillent le liquide encore chaud dans des calices pendant que l’homme grimé, après l’avoir saignée, viole la fillette. (…) » La grande prêtresse, surnommée « L’Empereur », boit alors une gorgée puis la coupe est présentée au père de l’enfant qui boit lui aussi. Enfin, tous les autres font de même ».
« Ce rituel fut donné au cours de la première nuit, et chacune des suivantes fut l’occasion d’un autre du même genre. Le second soir, on étouffa rituellement un petit garçon avant de le
sodomiser. (…) Au cours de la troisième soirée, une petite fille dut satisfaire l’appétit sexuel d’un chien… Toutes les cérémonies donnèrent lieu à d’immondes parties de débauche. (…) Pendant ces trois jours, Ondathom n’arrêta pas de filmer et de prendre des photos. Il n’était pas le seul. Un homme brun, barbu, d’une quarantaine d’années, filma tout particulièrement Samir ».
Des dossiers dans lesquels les enfants décrivent des rituels, le C.I.D.E. en a vu passer un certain nombre, effectivement. C’est le cas de l’affaire en Ardèche, déjà mentionnée plus haut. Ce vaste réseau (en lien notamment avec le réseau de V. L. et en relation avec Marc Dutroux) avait deux faces : la première était un circuit commercial de prostitution et vente d’enfants (voire d’organes), et de production de matériel pédopornographique. L’autre était un mouvement satanique avec rituels, sacrifices, magie noire, dans lequel était impliqué un personnage bien placé dans la hiérarchie de l’Eglise catholique.
Des enfants volés, de toutes origines, étaient ainsi cachés dans des souterrains sillonnant les sous-sols du village (en fait, le système ancestral d’adduction d’eau), où ils subissaient des violences sexuelles, étaient battus et torturés, mis à mort. Il est fait état de récupération d’organes. Les restes étaient enfouis dans divers lieux, notamment en forêt.
Concernant les rituels sataniques, les récits des enfants (dont les témoignages ont été recueillis alors qu’ils étaient jeunes adultes) sont précis et détaillés.
"dessins géométriques, de bougies noires. Ils avaient des robes blanches. Il y avait une statue avec trois corps mêlés et trois têtes en bois noir. C’est à ces statues que l’on sacrifiait les bébés et à qui on faisait des prières, à genoux, sur des tapis, et on se prosternait trois fois le front contre le sol. »
« Les sept prêtres sont entrés dans la salle basse avec C. et A., et on a commencé à faire la prière pour Satan. Nous étions sur des tapis et nous avons prié. Quand la prière a été finie, nous sommes allés danser autour d’une table en bois recouverte d’une nappe aux dessins géométriques rouges et blancs. Il y avait une grande statue, deux plus petites, et de la poudre d’os du nouveau-né sacrifié. Nous avons dansé, chanté dans la salle basse qui nous servait d’église. »
Ce ne sont que quelques exemples, parmi les très nombreux, recueillis au fil des dossiers du C.I.D.E.
Et l’Affaire Dutroux ne fait pas exception, loin s’en faut. Les policiers belges ont beaucoup enquêté, justement, sur la composante satanique Abrasax/Kripten, comme le confirment les synthèses des PV d’enquête. Les témoins « X » l’évoquent également avec force détails.
On peut relire encore l’article (cité par Bruno Fouchereau dans son livre p 146) du journaliste belge Alain Guillaume dans le quotidien « Le Soir » du 25 décembre 1996 et intitulé « Dutroux : des victimes sacrifiées sur l’autel du Démon ? » : « Les enquêteurs de Neufchâteau ont basculé dans un univers peuplé de pervers, de sadiques et de psychopathes (…) qui évoluent impunément depuis des dizaines d’années, expliquent les témoins, de beuveries snobs en partouzes, de villes en tortures, de sabbats en assassinats… On s’en rendra compte : les dossiers des juges Langlois et Gérard sont – déjà – bien plus lourds que ce que l’on découvre maintenant. Les chocs à venir seront d’autant plus surprenants ».
Alain Guillaume pensait détenir – et détenait de fait – des informations précises et concordantes, des témoignages suffisants pour oser affirmer que les masques allaient tomber. On sait aujourd’hui qu’il n’en a rien été.
L’existence d’Abrasax (ou parfois Abraxas), où Samir Aouchiche s’est de toute évidence rendu dans ses pérégrinations forcées, est révélée à la Belgique lors de la perquisition effectuée par les policiers et les gendarmes belges le 21 décembre 1996 dans le petit village de Forchies-la-Marche, près de Charleroi. Cette perquisition dans les locaux de l’ordre d’Abrasax était commanditée par la cellule d’enquête de Neufchâteau chargée de l’enquête Dutroux.
Les policiers, écrit Bruno Fouchereau dans son livre (p 151), disposaient de nombreux témoignages précis et concordants faisant état de sévices sexuels infligés à de jeunes enfants à l’occasion de cérémonies sataniques ; certains signalaient même des meurtres rituels… »
Les informations apparues dans la presse belge sont reprises et décrites dans un article du quotidien français « Le Midi Libre », cité dans son livre par Bruno Fouchereau (p 151). L’article est titré « L’hypothèse sataniste horrifie la Belgique ». On peut y lire : « La presse a ainsi évoqué l’existence en Belgique d’une nébuleuse de voleurs d’enfants à l’oeuvre depuis de nombreuses années. Ces enfants seraient soit volés à leurs parents, soit fabriqués sur commande par des familles bien sélectionnées qui les vendraient, dès leur naissance et sans jamais les déclarer, à des sectes sataniques ».
Toute « horrifiée » qu’elle fût sans doute à ce moment-là, la Belgique et ses médias oublieront très vite…
On peut encore lire dans l’article du « Midi Libre » : « Des dizaines de victimes sont tombées dans les filets de ces réseaux, plusieurs sont mortes mais trois autres sont vivantes et témoignent. Les noms de ces victimes, qui ont reçu des menaces de mort tout comme des enquêteurs et certains journalistes, sont gardés secrets. Certains journaux déclarent les avoir rencontrées, terrorisées parce qu’elles avaient vécu. Ces victimes ont été entendues fin novembre 2012 par le procureur chargé du dossier Dutroux. Elles lui ont confié qu’elles avaient subi les pires sévices au cours de ces cérémonies secrètes et qu’elles avaient été contraintes de torturer de jeunes enfants… »
Le grand public est évidemment largement dubitatif – et on le comprend – à l’évocation de sectes sataniques pratiquant des rituels et des sacrifices. On se croit plongés en pleine fiction (et elles sont nombreuses sur le sujet !)
Pourtant, toute la hiérarchie catholique bruisse de rumeurs satanistes, jusqu’au Vatican.
En 2010, le Père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican, publie les « Confessions-Mémoires de l’exorciste officiel du Vatican », entretiens avec le journaliste Marco Tosatti, aux Editions Michel Lafon. Possessions et rites sataniques, confrontations directes avec les démons, sectes du Mal implantées au coeur de Rome… le père Gabriele Amorth raconte ses années de combat avec les puissances infernales.
Un vaticaniste italien célèbre, Paolo Rodari, avait déjà publié, quelques mois plus tôt, un article sur la présence de satanistes au coeur même du Vatican, sur la base du témoignage de ce même Père Gabriele Amorth. « Je sais bien que certains lecteurs vont penser que tout cela est du « sensationnalisme », mais ces révélations viennent de l’un des meilleurs « spécialistes » mondiaux du démon, Don Gabriele Amorth, l’exorciste de Rome », écrivait-il alors.
Dans cet entretien l’exorciste confirme : oui, des sectes sataniques sont implantées jusqu’au Vatican. Oui, il y a des prêtres, des prélats et même des cardinaux qui en font partie. Oui, le pape est au courant…
Dans un message posté sur le site Internet de « l’Osservatore Romano » en avril 2012 et relatant les déclarations du père Gabriele Amorth, Guillaume de Thieulloy s’interroge : « L’une des raisons de l’omerta par laquelle les plus hautes autorités de l’Eglise ont trop souvent « traité » les scandales pédérastiques ou pédophiliques tient peut-être aussi à ce que certains prélats pratiquant eux-mêmes le satanisme ont partie liée avec ces réseaux sordides… »
Et une nouvelle affaire fait l’objet, depuis l’été 2012, d’un blog détaillé et particulièrement sérieux dans le récit et la chronologie des faits, entre Lyon et le Var, entre pédophilie, satanisme et (peut-être) pratiques vaudoues : http://secte-vaudou-satanique-lyon.overblog.com/  ;
On y retrouve d’étranges similitudes avec plusieurs affaires du C.I.D.E., tant dans les faits décrits par les enfants, qu’au travers de la descente aux enfers policière et judiciaire dont sont victimes les deux parents qui tentent – vainement – de soustraire deux enfants (mais il semble y en avoir beaucoup d’autres) des griffes de ce groupe criminel.
Une chose est sûre : dans pratiquement tous les récits revient la présence de personnes qui filment et/ou photographient. Pour satisfaire ultérieurement les participants, sans doute, mais également dans un but clairement financier, commercial, bien souvent. La composante satanique, rituelle, est très régulièrement doublée d’une composante pédopornographique. Le supplice des victimes, déjà abusées, torturées, détruites dans leur chair et leur âme, est ainsi prolongé, « gravé » pour longtemps sur des supports qui passeront sous combien de regards, qui généreront combien de centaines de milliers d’euros, de dollars ou de francs suisses ?
A la lecture de nombreux récits similaires, et compte tenu de cette composante « commerciale », on en vient à se demander si les rituels sataniques (ou pseudo-sataniques dans certains cas), ne sont pas simplement destinés au « décorum » et répondent avant tout à des pulsions qui – bien au-delà du sexe – relèvent fréquemment du sadisme le plus écoeurant, voire de la torture ou de la barbarie les plus cruelles. N’est-ce pas cela avant tout – et comme le pense Martine Bouillon -que recherchent les participants ? Des « émotions fortes », toujours plus fortes, par lassitude des précédentes et nombreuses expériences, par une sorte de nécessaire progression pour satisfaire leurs pulsions bien plus que par des croyances qui nous semblent d’un autre temps ?
Bruno Fouchereau nous met en garde (p 154) : « Juger cette interactivité entre satanistes occultistes et pédophiles aussi simplement serait une erreur. Les sectes offrent bien plus qu’un décorum aux ébats de leurs membres : elles justifient leur perversité par un discours et une idéologie qui relève de la mystique. (…) Les sectes aident les pervers criminels non seulement à assouvir leurs désirs, mais surtout à s’accepter et à se revendiquer comme tels. Ainsi s’organisent des réseaux puissants d’hommes et de femmes soudés autour d’une même mystique de la perversion et du mal ».
Dans sa conclusion, et au travers d’un rapide mais précis historique du satanisme, Bruno Fouchereau donne son explication à ce qu’il désigne comme le « néosatanisme » et sa démocratisation (p 193) :
« Avec cette démocratisation du néosatanisme, on constate un phénomène de perversion de la sexualité. On voit apparaître comme une doctrine de la salissure qui semble viser à maintenir la sexualité dans une sorte d’insatisfaction permanente. Une doctrine qui fait le bonheur de la pornographie. Car il s’agit d’expérimenter et d’explorer systématiquement toute perversité et anormalité. Cette espèce de politique de la surenchère dans la perversion conduit naturellement à l’horreur, au cannibalisme, au meurtre, à la pédophilie… Ce que l’on peut appeler une satanisation de la sexualité, et qui passe par une publicité et un discours qui vante ces pratiques, vise à déprécier tout ce que l’homme considère en bien de son intimité et de ses qualités humaines, jusqu’à l’annihiler en tant qu’individu. Cette déshumanisation de l’acte sexuel (…) remplace l’amour que l’on peut éprouver pour l’autre par une recherche obsessionnelle de la satisfaction par la réalisation de fantasmes de plus en plus extrêmes. Dans ce contexte, on comprend toute l’utilité des jeux de rôle comme ceux auxquels était contraint de participer Samir : ils permettaient une déshumanisation totale des perversions sexuelles mises en scène. Ce n’était plus l’individu mais le personnage inventé pour le jeu qui agissait. »
Des réseaux ancestraux
Ce monde parallèle, ces pratiques secrètes, ces rituels barbares, ces orgies sexuelles existent au moins depuis de nombreux siècles, comme le montrent les enquêtes de ceux qui se sont essayés à cette « remontée du courant » historique.
On retrouve Bruno Fouchereau (p 154 et suivantes), dont l’enquête « a permis de déterminer que ces structures étaient parfois très anciennes. »
Et de remonter le « courant » belge : le Club Eukaristia une organisation nommée Kumris dans les années 1940, émanation du plus ancien Club Eukaristia, qui se revendiquait de l’Ordre du Temple et qui organisait des séances de magie sexuelle pour la haute société du royaume ainsi que pour de nombreux collaborateurs et S.S. belges.
Sans entrer ici dans des détails inutiles, Bruno Fouchereau rappelle deux grandes périodes du satanisme : le Moyen-Âge, où les textes fondateurs ont été rédigés par des prêtres franciscains et dominicains chargés de l’Inquisition ; et la fin du XIXe et le début du XXe siècle, lorsque Paris fourmillait de sociétés secrètes, d’occultistes et de lucifériens comme Gérard Encausse, alias Papus, médecin et occultiste français cofondateur de l’Ordre Martiniste, dont certaines branches, au moins, pratiquent des rituels sexuels avec tortures et sacrifices d’enfants, et dont certaines investigations du C.I.D.E. laissent à penser que plusieurs enfants ont sans doute été victimes.
Ainsi, V. L., l’une des victimes prises en charge par le C.I.D.E. au début des années 2000, est de toute évidence – de par l’ampleur du réseau qu’elle décrit, les liens qu’elle établit avec de nombreux autres dossiers, les faits dont elle parle (filière pédophile commerciale et mouvance sataniste) – au « cœur » d’une sorte de vaste toile d’araignée en France, et plus largement dans une partie de l’Europe. Elle parle elle-même spontanément de sa « secte » en évoquant les Martinistes.
Il s’avère effectivement, après enquête, recoupements, recueil de témoignages, qu’il s’agit vraisemblablement de l’une des branches des Martinistes, mouvement issu et inspiré de la franc-maçonnerie et des Rose-croix, qui s’est structuré à la fin du XIXème siècle avant de se scinder en différents courants, dont certains à caractère clairement satanique. D’autres enfants dont s’est occupé le C.I.D.E. et dont V. L. a du reste croisé la route, ont eux aussi, visiblement, été les victimes des Martinistes.
Le curieux triangle de l’Yonne
Un autre regard historique intéressant est porté par Catherine Derivery et Philippe Bernardet dans leur livre « Enfermez-les tous ! Internements : le scandale de l’abus et de l’arbitraire en psychiatrie » (ouvrage développé plus loin). En annexe (p 302 et suivantes), les deux auteurs reviennent sur le contexte historico-géographique régional de l’affaire dite des « disparues d’Auxerre » (ou « disparues de l’Yonne »). Ils relèvent dans un premier temps l’étrange triangle d’une quinzaine de kilomètres à peine à l’intérieur duquel se déroulent plusieurs grandes affaires de pédocriminalité qui ont défrayé la chronique dans les années 1980-1990 (Emile Louis, les époux Dunand et leur pavillon d’Appoigny, etc…), « un véritable mouchoir de poche » autour d’Appoigny, près d’Auxerre, mais « desservi par toutes les voies de communication possibles ». Ils notent également que les divers lieux historiques d’importance de ce triangle (ancien château de Seignelay aujourd’hui détruit, l’abbaye de Pontigny, le haras de Hauterive, le château de Guilbodon et diverses localités) sont tous reliés par un vaste réseau de souterrains. « L’actuel canton de Seignelay enferme ainsi, à lui seul, l’essentiel de l’affaire des disparues d’Auxerre », écrivent-ils.
Curieusement encore, la région concentre une étonnante liste d’établissements divers, construits grâce aux fonds européens : une immense boîte de nuit, la plus grande ferme équestre de toute l’Europe, réservée aux enfants, le château de Régennes, devenu un luxueux centre psychothérapique, la petite localité de Gurgy, réhabilitée sur fonds européens… « L’Europe a décidément investi beaucoup dans ce secteur, notamment dans l’enfance et le handicap », ajoutent Catherine Derivery et Philippe Bernardet. Et d’esquisser un lien pointant vers Jean-Pierre Soisson, député-maire d’Auxerre à l’époque, qui « se dépense sans compter au Parlement de Strasbourg. » Ils notent encore que « cette petite localité de Gurgy s’est, quant à elle, investie dans le secours aux enfants martyrs des orphelinats roumains, de l’époque de Ceaucescu ; orphelinats qui ont largement alimenté les réseaux de la pédocriminalité européenne. L’un d’entre eux mène en France, où l’on perd la trace des enfants roumains kidnappés dans la rue ».
Remontant l’Histoire de France, les auteurs soulignent les rapports étroits avec la localité (et l’ancien château) de Seignelay : « Le lien entre cette localité et le pouvoir central est, en tout cas, objectivement attesté par l’histoire nationale dès le XIVe siècle. »
Et de rappeler parallèlement (sur la base de l’ouvrage de Philippe Erlanger, « Monsieur, frère de Louis XIV », Perrin, 1998) que sous Louis XIV déjà, alors que régnaient débauche et pédophilie à la cour, le roi instaure – dans la foulée de l’affaire des poisons en 1667 – la lieutenance de police, qui constitue un important dossier sur de nombreux membres de la haute aristocratie, tout particulièrement sur l’entourage de Monsieur, frère du roi.
On y apprend ainsi que Mme de Montespan était accusée d’être devenue la maîtresse du roi en récompense des messes noires et autres sorcelleries auxquelles elle s’était livrée : « L’entourage de Monsieur vécut des heures d’angoisse, dans la crainte que, développant l’instruction sur les messes noires, à l’occasion desquelles de jeunes enfants peuvent, parfois, être sacrifiés, la Chambre ne s’intéressât de plus près aux amateurs de parties fines ».
Le Roi-Soleil fut effrayé de voir sa cour « devenue une petite Sodome », comme l’écrivit dans ses mémoires le marquis de Sourches.
Or les luttes de pouvoir sans merci qu’abrite Versailles passent par tous les chantages, complots, mensonges et pressions possibles. Et ceux qui s’adonnent aux débauches de toutes sortes sont, à l’époque comme aujourd’hui, des proies faciles et précieuses dont on ne manque pas de se servir…
On apprend encore par Philippe Erlanger que, dans l’organisation de ces débauches, se trouve notamment Antoine Morel de Volonne, maître d’hôtel de Son Altesse, « qui, selon la Palatine, était athée et sodomite, en tenait école, vendant garçons comme des chevaux, et allait au parterre de l’Opéra pour faire ses marchés ».
Lorsqu’on connaît le rôle d’intermédiaire joué par le comte de Beuvron (capitaine des gardes, issu de la famille normande d’Harcourt, étroitement liée à Pontigny et Seignelay) dans l’organisation de la débauche dans l’entourage du frère de Louis XIV et la vie de garnison, comment ne pas s’imaginer, écrivent Catherine Derivery et Philippe Bernardet, « que cette région de Seignelay a pu, à cette époque, servir de vivier pour fournir la cour en jeunes et adolescents ? »
Et de conclure : « Toute l’affaire des disparues d’Auxerre et du pavillon d’Appoigny se situe ainsi sur les terres de l’ancien marquisat de Seignelay, intrinsèquement lié aux principaux personnages de l’Etat, de Charles VI à Louis XIV. Curieusement, ce site se trouve étroitement mêlé à l’entourage douteux du frère du Roi-Soleil, souvent composé de membres des gardes du corps du roi et autres cadets ; entourage qui organisa la corruption du pouvoir central en usant de poisons, messes noires, réglant orgies et débauches sur fond de pédophilie, corrompant ainsi le pouvoir par le sexe dans ce qu’il a de plus sordide. »
Ces pratiques en matière de corruption, à l’efficacité éprouvée, font visiblement toujours recette aujourd’hui…
On peut noter au passage, comme le relève Sophie Coignard dans « Le rapport omertà 2002″ (Editions Albin Michel 2002), que Marylise Lebranchu, fraîchement nommée garde des Sceaux en 2000, diligente une enquête sur les dysfonctionnements de la justice dans l’affaire des disparues de l’Yonne. Mais la ministre, « à peine le rapport rendu, a pris une décision trop peu commentée : elle l’a classé sans suite ».
Police et justice savent
On l’a vu dans le chapitre consacré à l’affaire Dutroux-Nihoul, certaines autorités belges ont tout fait pour que la thèse du réseau pédocriminel soit balayée. Les personnes qui s’y sont employées n’ont pas ménagé leurs efforts, récompensés in fine par le verdict au procès d’Arlon. Pourtant, on l’a vu aussi, les policiers et magistrats qui on travaillé honnêtement et sérieusement ont pu dessiner les contours d’une vaste nébuleuse, s’étendant bien au-delà du Royaume. Mais on les a bâillonnés, on les a écartés...
Un haut responsable policier français dénonce du reste « leur incapacité à remplir leurs missions » en préface du livre « L’histoire vraie des tueurs fous du Brabant » paru en octobre 2012 (La Manufacture de Livres.), consacré à cette affaire qui a défrayé la chronique dans les années 80 et dont on a beaucoup reparlé en marge de l’affaire Dutroux.
« La légitimité d’un Etat se mesure à sa capacité d’assumer avec efficacité ses missions régaliennes », écrit Julien Sapori, commissaire central de Maubeuge (nord), cité par « l’AFP ».
« Or, depuis une trentaine d’années, l’histoire judiciaire de la Belgique est une succession d’échecs », ajoute le commissaire citant cette affaire mais aussi celle du Belge Marc Dutroux.
Julien Sapori stigmatise « l’incapacité des forces de l’ordre et de la justice du « plat pays » à remplir convenablement leurs missions », la qualifiant de « consternante ».
En France aussi, malgré – là-aussi – tous les efforts (souvent efficaces) de certaines autorités, de certains représentants de la magistrature, de certains politiques, on sait parfaitement que police et justice… savent !
Dans son livre publié en 1997, Bruno Fouchereau cite (p 146) le juge Cochard, ancien directeur de la gendarmerie nationale, ancien magistrat de la Cour de cassation de Paris, ancien secrétaire du Procureur de la République de Paris, qui « a, de son propre aveu, fait récemment une conférence réservée aux magistrats pour les mettre en garde contre l’influence croissante des réseaux de pédophiles en France. Une conférence qui fut reçue avec une aimable indifférence ».
Dans l’émission « Paroles d’enfants » de mars 1999 (FR3), la substitut du Procureur Martine Bouillon aura cette phrase qui va faire du bruit (et qui sera officiellement démentie par la suite !) : « Je sais et je peux vous dire qu’en région parisienne, j’ai effectivement eu connaissance de charniers d’enfants. Je pèse mes mots. Je n’en dirai pas plus parce que qu’il y a une instruction en cours ».
Plusieurs associations et personnalités engagées dans la lutte contre la pédophilie se retrouvent, en mai 1997, au siège principal d’INTERPOL à Lyon, pour une séance de coordination. Au cours de celle-ci, les interlocuteurs de l’organisation de coopération policière internationale reconnaissent clairement être au courant de l’existence de réseaux pédophiles en Europe. Les deux représentants du C.I.D.E. présents à cette réunion en témoignent…
On peut noter, à propos d’INTERPOL, que l’organisation a joué, au moins à plusieurs reprises, le rôle de « courroie de transmission » au niveau européen en matière d’alerte face aux crimes d’origine satanique. Ainsi Bruno Fouchereau cite dans son ouvrage « L’Enfant sacrifié à Satan » :
« Scotland Yard a fait encore récemment, en janvier 1996 à Lyon, une conférence dans les locaux d’INTERPOL, visant à alerter les polices européennes de la multiplication des crimes rituels. Le juge Sengelin, doyen des juges d’instruction de Mulhouse enquêtant sur l’enlèvement d’une petite fille en 1990, a été informé par ces mêmes policiers de Scotland Yard, qu’ils avaient saisi un lot de snuff movies dans lesquels on assistait à des meurtres d’enfants. Ces enfants, dont au moins quinze d’origine européenne, ont été tués devant la caméra après avoir subi viols et tortures ». (p. 21).
On peut souligner au passage que le juge Sengelin a étroitement collaboré avec le C.I.D.E. sur certaines affaires entre la fin des années 1990 et le début des années 2000. Son point de vue et ses informations ont été précieux.
La loi du silence ou omerta
« Il existe en France une loi qui n’a jamais été votée par le Parlement, encore moins publiée au « Journal officiel ». Et pourtant, c’est peut-être la seule qui soit vraiment respectée dans ce pays : la loi du silence. »
Ainsi débute l’avant-propos de Sophie Coignard et Alexandre Wickham, dans leur ouvrage « L’omerta française » (Albin Michel, 1999.) Mais ici, la loi du silence n’est pas imposée par une mafia, écrivent-ils. « Pas de terreur orchestrée par une poignée de parrains à la Sicilienne. Ce serait trop simple. Dans notre démocratie, l’omerta fonctionne le plus souvent de manière tacite. Mais elle régit dans le moindre détail tout ce dont il est impossible de parler ».
Les deux auteurs s’en prennent « au club des étouffeurs qui verrouille le système, à une machine judiciaire répressive, unique au monde, et à toute les belles âmes qui protègent les Français des vérités qui ne sont, paraît-il, pas bonnes à dire. »
Ils évoquent toutes les affaires gangrénant, peu ou prou, la vie publique, mais dont on parle si peu ou si mal, en premier lieu dans les médias, et dont si peu arrivent à des condamnations judiciaires. Ils décryptent le système, démontent les mécanismes, décortiquent les manipulations et expliquent les silences. Et parmi la panoplie de petites ou grandes affaires, on trouve la pédophilie, forcément. En qu’en disent-ils, justement ?
« Car, dans la culture politico-administrative de la France, la pédophilie est un de ces non-sujets efficacement couverts par l’omertà médiatique ». (p 98).
Un exemple tiré de cet ouvrage, édifiant :
En 1992, un prof de maths de Bergerac est accusé d’abus sexuels sur deux de ses élèves et dénoncé par le père des victimes au recteur de l’établissement. L’enseignant n’est pas suspendu mais simplement muté, et sa hiérarchie n’envisage pas sérieusement d’engager une procédure disciplinaire. Le père s’impatiente et médiatise l’affaire. Fraîchement élu ministre de l’Education nationale, François Bayrou demande alors un rapport à l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale. Le rapport, confidentiel, est remis au ministre début 1994. Ses rédacteurs encouragent fortement l’Education nationale à sanctionner rapidement les coupables de tels actes. Pour les victimes, mais aussi pour ne pas laisser croire à l’opinion que le service public essaie de dissimuler les agissements de fonctionnaires dévoyés.
Que fait François Bayrou ? Rien… Un projet de lettre-circulaire, notamment, ne verra jamais le jour. Mais surtout, le ministre balaie les avertissements de ses propres amis politiques. L’un de ses conseillers l’avertit : « Attention à ces histoires de pédophilie. Il faut faire quelque chose ».
Réponse du ministre centriste chrétien : « Je ne vois pas vraiment l’intérêt de salir l’Education nationale. Et puis, tu imagines la réaction des syndicats ? »…
Le prof, au moins, sera condamné par la justice pénale…
Mais si la presse s’intéresse beaucoup aux « pédophiles solitaires », qui font les grandes heures des pages de faits divers, elle s’intéresse beaucoup moins et plus rarement aux réseaux pédocriminels, aux abus commis en groupe – de notables la plupart du temps -.
Il y a bien sûr quelques rares et heureuses exceptions comme les articles de Laurence Beneux et Serge Garde dans leurs journaux respectifs ou l’émission « Paroles d’enfants » sur « FR3 ». Sinon, peu ou pas d’enquêtes.
Des informations sortent pourtant, ici et là, dans la presse. Mais sans plus, sans suite apparente, sans même parfois qu’on comprenne pourquoi elles sont publiées.
Ainsi cet article du quotidien « Le Parisien », daté du printemps 1997, et cité par Eric Raynaud dans son livre « Les réseaux cachés des pervers sexuels » (Editions du Rocher, p 78) :
« Un lourd secret mine la vie politique française, depuis une quinzaine d’années. Il tourne autour de réunions sexuelles avec mineurs qui, selon nos informations, se seraient déroulées à Saint- Père, une petite commune de la Nièvre. Certains hommes politiques connus y auraient côtoyé des leaders d’extrême droite, chacun se protégeant mutuellement avant de se faire chanter. »
Il faut savoir qu’Eric Raynaud, dans son ouvrage, s’intéresse tout particulièrement à cette région de France qui cumule curieusement de nombreuses affaires de pédophilie dont celle de l’ancien instituteur Jacky Kaisersmertz, mais surtout les affaires Glengross et Doucé qui ont, chacune, des ramifications au plus haut niveau de l’Etat.
Mais revenons à l’article au conditionnel et « selon nos informations ». C’est tout ? C’est pourtant l’amorce d’une bombe, de toute évidence. Mais la mèche semble bien humide… Eric Raynaud, qui veut en savoir plus, obtient de rencontrer le journaliste, qui lui raconte alors :
« J’enquêtais sur cette nébuleuse quand j’ai été victime d’une tentative d’enlèvement et/ou d’assassinat, en rentrant un soir à mon appartement. »
Le journaliste déposera plainte, mais l’enquête policière (pour autant qu’il y en ait eu une) n’aboutira jamais… Courageux mais pas téméraire, on le comprend, il renoncera à son enquête journalistique. Pourquoi publier cet article succinct, alors ? « J’ai tenu à laisser une trace, au cas où cela servirait à quelque chose un jour… »
En 1997 également, c’est une substitut du Procureur de la République écoeurée, Martine Bouillon, qui prend la plume comme un cri de la colère et du coeur. Elle écrit « Viol d’anges - Pédophilie : un magistrat contre la loi du silence » (Calmann-Lévy), un ouvrage qu’elle rumine depuis longtemps : « Je porte ce livre en moi depuis vingt ans », précise-t-elle dès la première page.
Martine Bouillon a participé à de nombreux colloques sur la maltraitance des enfants. Elle sera également invitée le 27 mars 1999 aux côtés de Georges Glatz, président du C.I.D.E., sur le plateau de l’émission de « FR3 » « Paroles d’enfants » d’Elise Lucet à l’occasion d’un reportage qui fera beaucoup de bruit et suscitera la polémique : « Viols d’enfants : la fin du silence ? ».
Son thème : « Que vaut la parole d’un enfant face au système judiciaire français lorsqu’il est confronté à des actes de violence sexuelle ? ».
L’émission est basée sur un an et demi d’enquête de la journaliste Pascale Justice, pour reconstituer le parcours et le drame de plusieurs enfants victimes, et tenter de comprendre pourquoi la loi du silence s’est peu à peu imposée… On y retrouve les témoignages bouleversants de J. et O. A. (Pierre et Marie dans l’émission), deux enfants abusés et maltraités au sein d’un réseau pédosatanique, avec rituels sacrificiels, via le père, à Paris et ailleurs. Leur mère, après avoir perdu toutes les batailles judiciaires en France pour les protéger, se réfugiera en Suisse avec eux – et avec le soutien du C.I.D.E. – pour les mettre à l’abri. Ils vivent toujours en Suisse aujourd’hui.
« Viols d’enfants : la fin du silence ? » suscitera beaucoup d’émotion, et aussi une importante polémique sur la rigueur de son contenu – avec la réaction notamment de la Fédération des mouvements de la condition paternelle (F.M.C.P.), qui parlera dans une lettre ouverte de « l’absence de discernement, la partialité manifeste » de l’émission. Rien de très surprenant pourtant, lorsque l’on sait le rôle pour le moins suspect de certaines organisations de défense des pères (en France et au niveau international), en lien ou soutien (direct ou indirect, avéré ou très fortement suspecté) avec des réseaux pédophiles (plusieurs dossiers du C.I.D.E. et diverses informations concordantes le montrent.)
L’émission vaudra également un certain nombre de courriers au C.I.D.E. – notamment une lettre anonyme pour dénoncer des faits qui se seraient déroulés dans les sous-sols d’une école maternelle de la banlieue parisienne. – Mais comment vérifier ? Un enquêteur du C.I.D.E. s’est certes rendu sur place. Mais que faire, comment faire ? Seule la police aurait eu des moyens d’investigation propres à confirmer ou infirmer les accusations.
Suite à l’émission, les choses ne bougeront pas du côté des diverses autorités françaises. Ou plutôt si : la loi du silence évoquée dès l’entrée en matière d’Elise Lucet, va se mettre en marche, précisément, et si bien fonctionner que le soufflé retombera très vite. C’est une tactique éprouvée dans maints domaines.
On peut également avoir une petite idée de ce qu’ont dû être les pressions venant « d’en haut » sur la chaîne publique française avec ce seul constat : l’émission ne figure pas dans les archives consultables de l’INA (archives audio-visuelles françaises)…
Une émission pour rien ? Vite oubliée ? Nous l’avons pensé pendant un certain nombre d’années. Elle avait suscité de l’émotion, des réactions sur le moment. Mais on sait combien le citoyen- téléspectateur et les journalistes (dans un même fonctionnement) passent très vite à autre chose, à une autre actualité, à d’autres émotions…
C’était sans compter la globalisation version Internet : l’émission vit (revit) aujourd’hui en vidéo sur la toile, elle est en bonne place sur YouTube ou Dailymotion (il suffit de taper « Paroles d’enfants » ou « Viols d’enfants : la fin du silence ? ». L’émission a même droit à sa page sur Wikipédia !
Cette émission est aujourd’hui encore unique en Europe francophone, elle a valeur de référence pour comprendre ce que vivent les enfants embrigadés dans des réseaux pédophiles à caractère satanique, et aussi pour commencer à décoder – un peu – le silence assourdissant qui entoure ces affaires.
En renfort de l’omertà qui règne, il y a ce que Laurence Beneux et Serge Garde nomment, dans leur ouvrage, la « stratégie de l’édredon »… Après la publication du premier article sur l’affaire des CD-ROM de Zandvoort en février 2000, puis l’émission-choc de « FR3 », en mars de la même année, les deux journalistes sont surpris de constater combien le « soufflé » médiatique retombe vite (p 41) :
« Quinze jours plus tard, on ne parle plus de pédosexualité et de réseaux. Et nous commençons à mieux identifier ce que nous appellerons la stratégie de l’édredon. Choisissez-en un, bien gonflé de bonnes plumes. Baptisez-le « justice ». Vous lui assenez plusieurs coups. Dans l’immédiat, cela vous fait un bien immense, et vous pouvez vérifier, à sa surface, les marques que vous lui avez infligées. Mais les heures passent et vous voyez l’édredon retrouver sa forme et sa mollesse initiales. Il ne s’est rien passé, il ne se passera rien. Mises en causes par des enquêtes journalistiques, les institutions concernées, justice et police, mais aussi les services de protection de l’enfance, se comportent comme des édredons. Elles encaissent les coups sans la moindre réaction et attendent que les médias parlent d’autres choses. »
Et que dire de l’autocensure – celle, très souvent, de la « grande presse », mais aussi celle de la police et de la justice – . Dans « Le livre de la honte-les réseaux pédophiles », le magistrat français Gilles Sainati, secrétaire général du Syndicat de la magistrature, constate que la justice française ne sait pas enquêter sur les réseaux, mais surtout :
« En plus, en matière de pédophilie, on se heurte à un autre problème : dès que l’on s’approche de l’Etat, de la notabilité, d’hommes politiques, même pas forcément directement concernés, une autocensure sévit. On n’y va pas, on s’arrête aux gens retrouvés tout de suite ».
Tout le monde se tient par la barbichette…
Dans un certain nombre de gros dossiers en mains du C.I.D.E., comme dans ceux qui ont défrayé (un temps) la chronique, on retrouve en première loge au palmarès des pédocriminels des politiciens, des magistrats, des avocats, des membres des forces de l’ordre, de la noblesse (surtout en Belgique), des grandes familles de l’économie, des ecclésiastiques…
Dans leur livre « Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux », Jean Nicolas et Frédéric Lavachery posent un regard encore plus « global » : « De fait, on verra plus tard les témoins X citer à plusieurs reprises des personnages installés au sommet des organisations internationales, ayant pour objet de définir les stratégies économique, financière, politique et militaire du monde, très sensibles aux thèses et idées des Américains. Le groupe de Bilderberg, la Commission trilatérale, le forum économique de Davos et même l’OTAN ont eu, ou ont encore en leur sein, des individus présentés dans les récits recueillis à Neufchâteau comme étant des tortionnaires d’enfants. »
Jean Nicolas et Frédéric Lavachery décrivent les partouzes qui se déroulaient dans les années 70 dans différents bars belges, surveillés par la sûreté de l’Etat, et qui réunissaient aussi bien hommes politiques, magistrats ou journalistes que criminels de droit commun… Ils évoquent ainsi celles du bar liégeois « Le Macho ». Le propriétaire des lieux filmait les ébats comme l’évoque un rapport confidentiel de la P.J. de Liège daté de 1983 que les coauteurs citent p. 127 : « On y avait l’habitude de prendre des photographies scabreuses, voir obscènes, ou tourner des films ou enregistrements vidéo, et ce afin de pouvoir faire pression sur les personnes qui se sont laissées entraîner dans de telles situations. Il arrive même qu’on incite les filles à enivrer certains clients pour les amener dans des situations équivoques afin d’en prendre photographie (…). Le patron se serait même vanté d’avoir, dans un coffre en banque, différents documents, photos, films ou K7 vidéo lui permettant de faire chanter (…) différentes personnes. »
« En somme, tout le monde filmait tout le monde », constatent Jean Nicolas et Frédéric Lavachery, qui poursuivent : « D’abord les propriétaires par perversité ou sens de la prudence afin de se prémunir au cas où ; ensuite la sûreté de l’Etat pour enquêter sur les habitués de ces lieux de débauche ».
De fait, dans les grands dossiers belges des années 70 jusqu’à l’affaire Dutroux, de nombreux noms de politiciens, magistrats, hommes d’affaires connus et puissants reviennent régulièrement.
Parmi eux, celui qui, après avoir déjà eu de nombreuses casquettes politiques, est Premier ministre belge en 2012 : Elio Di Rupo. Et si l’on peut citer son nom aujourd’hui, c’est parce que de nombreux documents officiels attestent (au minimum) de ses penchants. Et cela, depuis fort longtemps.
Dans leur livre « Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux », Jean Nicolas et Frédéric Lavachery citent (p 176) un extrait d’un autre ouvrage à propos de l’assassinat de Simon Poncelet, fils du procureur Poncelet de Tournai : « La pédérastie en Belgique de Saint-Tropez à Charleroi », par P. S. Candidus, éditions Scaillet, Charleroi, 1998.
On y apprend (p 125) que Le Parquet de Tournai, dirigé par le procureur Poncelet, s’est fort intéressé aux activités de la famille Di Rupo, à propos de la rue du Onze Novembre et de quelques autres tiroirs montois. Le dossier montera jusqu’au cabinet du ministre de la Justice, Monsieur Wathelet. Le nom de Di Rupo a été aussi cité dans l’affaire des négriers du bâtiment et dans les enquêtes sur la pédérastie. Le comité P [la police des polices] avait reçu en son temps de solides dossiers. Le procureur Poncelet avait mis « les pieds dans le plat ». Les affaires seront classées au Parquet général sous la rubrique INOP (Infractions non opportunes). Mais Simon Poncelet, qui travaillait à Mons, avait nécessairement entendu quelque chose. (…) Nous avons ici une bonne raison d’éliminer Simon Poncelet.
Et un peu plus loin, p 276 : Un rapport de la brigade nationale de la gendarmerie du 9 octobre 1996 insiste à son tour sur les rapports intimes qui seraient survenus entre Di Rupo et de jeunes garçons. On y parle également d’un protégé du vice-Premier ministre, retrouvé mort depuis. Ce document est suivi d’un rapport de la B.S.R. de Bruxelles, du 3 décembre 1996, portant le numéro de référence 3766118068/96, qui évoque des relations sexuelles entre Di Rupo et des garçons âgés de seize à dix-huit ans. Un texte où se trouve une phrase étonnante : « Vu la notoriété de M. Di Rupo, nous ne poursuivons pas ».
Enfin, p 277 : « Un âge que, à les en croire, deux policiers communaux de Mons ont paraît-il pu déterminer, en août 1989, à deux reprises, lorsqu’ils ont surpris Elio Di Rupo dans sa voiture en bordure du lac du Grand-Large de Mons en compagnie d’un garçon de douze ans et d’un autre de treize ans. (…) « Les gamins avaient le bas de leur corps dénudé », a affirmé l’un des policiers devant les caméras de la télévision allemande, l’ARD ».
Très clairs aussi, ces quelques passages (il y en a d’autres !) de la synthèse des PV d’audition de l’affaire Dutroux : 117.528 24/11/96 BILLE G2 RUL
INITIAL BR.37.66.117528/96
Contact avec RULENS Jean-Michel (04/11/62)
RULENS a été interviewé par RTBF et RTL mais pas encore sur antenne
Il a fait une déclaration à la police de Namur mais craint qu’elle ne soit pas transmise
Il a participé à 04 partouzes dans la région de LIEGE A l’époque (il y a 15-16 ans) il était mineur
GRAFFE et DI RUPO ont assisté à ces partouzes
Il était payé pour ses participations
Etaient aussi présents : Serge PASQUET (27/09/69) et Michael (fils de Christian VAILLANT)
117.721
01/12/96
BILLE
G5
RUL
INFORMATIONS : albums photos
Selon un informateurs il existe un album photos avec DI RUPO, GRAFFE et des mineurs lors de partouzes
Cet album serait détenu par un transexuel appeler CHANTAL ex LUC 26-28 ans de la région de JAMBES
PASQUET Serge connait LUC
Demande d’historique du tél. de PASQUET : 081/30.35.10
100.130
02/12/96
Cell NEUF
RENKIN L3 67 7
FER
INITIAL NE.45.NE..100130/96
Activités sectaires ou sataniques au château VALMONT MERBES LE CHATEAU
Propriétaire château = FERBUS Pierre (07/01/42)
Homosexuel – banquier BBL
DI RUPO et GRAFFE auraient été vus lors des soirées
Une victime a décrit un lieu lors d’un débat télévisé – la description ressemble au château VALMONT
Domiciliés au château : ISAERT Christian (10/03/50) – gardien BEROUDIAUX Dominique (30/04/54)
BOSQUION David (02/10/75)
Trois accès au château mais deux ont été entravés
Un rapport de la Police de LOBBES reprend les mêmes informations concernant GRAFFE Jean-Pierre
Dans la propriété il y aurait une croix de 05 mètres
28/10/96
PJ BXL ANTIPINE
MARNETTE STRUYS
N1
Il s’agirait d’activité sataniques
Un rapport de la BSR de THUIN contient des informations
approchantes (N)325 du 22/11/96)
Le château est à 2.3 km du domicile de MARTIN (SARS)
Le château est à 2 Km de l’endroit présumé où DR aurait eu un accident
AUDITIONS de TRUSNACH Oliver (14/07/74)
CR HASSELT from PR le 23/10/96 = premier contact
Audition le 24/10/96 : STRUYS et ANTIPINE
Fréquente le milieu homosexuel depuis ses 15 ans
Premières relations avec VANGELI Gavriilakes de GENK
A 17 ans : relations avec
François-Xavier de BEUKELAERT
Vincent HOTIAT (cabinet DE GALAND)
Jean-Pierre GRAFFE
Elio DI RUPO
Patrick HUART (fondation OUWENDIJCK)
François LAGNEAU
Jacques MORTELMANS (Consul des Seychelles)
Après sa déclaration du 22/10/96 MORTELMANS, a tél à sa mère
Il l’a appris via le Gd qui l’a auditionné
Il a tél à MORTELMANS qui lui a dit de penser aux gens qu’il connait et de ne pas leur faire du tort
Il pense que c’est SOUVERIJN Roger qui a averti MORTELMANS
RUBENS Nicolas = amant de DI RUPPO depuis qu’il a 13-14 ans
Le chauffeur de DI RUPO le ramenait à LIMELETTE
Une fois par semaine : rencontre entre GRAFFE – DI RUPO et
RAYMAECKER (Gouverneur Bq Nat) dans un appart de BXL
Relations sexuelles avec mineurs dont RUBENS
Autre victime : Olivier de LASNES (tél 633.42.75)
PR
HASSELT
22/10/96
DURWAEL
N2
INFORMATION
Contactée le 22/10/96 à 14.10 par MARNETTE
TRUSGNACHT a fait des déclaration pouvant cadrer dans le dossier BR.37.11.824/96 ouvert à Bruxelles en cause de DI
RUPO
TRUSGNACHT arrêté dans HA.20.42.102767/96
MARNETTE a eu une info le 21/10/96 disant que des K7 en cause de DI RUPO pourraient être retrouvées
La déclaration de TRUSGNACHT a été actée par Gd HASSELT le 22/10/96 à 10.50 dans le cadre d’un nouveau dossier HA.90.42.103825/96
Aucune caste n’est épargnée, et même la famille royale de Belgique revient régulièrement dans les témoignages avec un nom cité tout particulièrement : le prince Albert, qui a succédé à son père Baudouin sous le nom d’Albert II.
Jean Nicolas et Frédéric Lavachery citent ainsi dans leur livre (à propos du dossier Pinon) ces pièces officielles (p 191) : « Il existe aussi un P.-V. du 16 juillet 1981 où Danièle Beresovsky relate les propos de Christine Doret, laquelle évoque comme participants à des « partouzes », outre Mme Pinon, « le Prince Albert de Belgique ». Ou le P.-V. 15.268 du 18 juillet 1981 dans lequel André Pinon avance que Doret « a affirmé avoir participé en personne à ces partouses, et elle a cité les mêmes noms. Elle a précisé que les épouses des gens cités ne participaient pas à ces parties. Elle a dit, et cela a été enregistré, que le Prince Albert aurait dit à Agneessens de ne pas s’en faire, tant pour l’affaire Crockaert, que pour l’affaire des mineurs, et qu’il serait « couvert ».
Comment mettre en doute aussi le sérieux de Patrick Moriau, vice-président de la commission d’enquête parlementaire Dutroux-Nihoul, qui « fut le premier à mettre les pieds dans le plat en stigmatisant les « méga-protections » de Nihoul « dans l’entourage du Palais Royal ».
Dans les archives du C.I.D.E. on retrouve cette information qui pourrait paraître futile dans un autre cadre : en 1999, le comte Louis de Jonghe d’Ardoye fait remonter jusqu’au Conseil d’Etat belge une demande un peu particulière : il veut changer de nom et abandonner son titre nobiliaire… Pourquoi ? Il s’en explique dans son mémoire
« Albert de Saxe Cobourg Gotha a une morale qui ne correspond pas à celle qu’il recommande à ses sujets (…) La dignité de la fonction royale, dont le Roi est le premier serviteur, est bafouée par celui qui en a accepté la charge. (…) Une loyauté nobiliaire acquise n’as dès lors de sens à l’égard d’un Roi dont la prestation de serment est entachée d’un passé trouble utilisé par la criminalité pour sa pérennité. »
Poli, mais ferme…
Ces accusations contre la famille royale, et Albert en particulier, ont été maintes fois démenties, on a fait pression sur les témoins, certains se sont rétractés. Mais comment ne pas croire Michel Nihoul lui-même, piégé par Jean Nicolas et Frédéric Lavachery (« Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux » p. 123 et suivantes) avec l’aide de la télévision allemande ARD en novembre 2000 ? Ayant réussi à convaincre une relation d’affaires crapoteuses de Nihoul, Jacques Genevois, de les aider dans cette aventure, ils réussissent à enregistrer une conversation entre les deux personnages et un troisième comparse à l’aide d’un micro caché sur Jacques Genevois. Nihoul, porté à la confidence, raconte les partouses qui se déroulaient au bar « Le Dolo » à Bruxelles. Les coauteurs du livre décrivent :
« Bavard, Nihoul livre même de multiples détails, expliquant qu’on y pratiquait le trafic de drogue, que la came circulait librement, que les partouzes se révélaient assez violentes, et que, si la présence d’enfants lors de ces ébats n’était pas régulière, elle était en revanche garantie si nécessaire !
En verve de confidences, Nihoul n’hésite pas à citer, parmi les participants à ces drôles de réunions, le prince Albert de Belgique et l’ancien vice-Premier ministre libéral Jean Gol. (… ) Il insiste aussi sur la présence d’un nombre important de policiers et de gendarmes dans ces lieux, ainsi que sur le rôle comme fondateur du club, d’un homme politique belge, aujourd’hui ministre du gouvernement wallon, qu’il prétend passionné de petits garçons ».
Les deux auteurs évoquent de toute évidence ici, et sans le nommer, Elio Di Rupo…
La machine à étouffer toute enquête, toute info « Les actes de décrédibilisation ont touché tous ceux qui dénonçaient les scandales à répétition, journalistes, hommes politiques et citoyens actifs dans la lutte anti-corruption, anti-dysfonctionnements, anti-pédophilie », déplorent Jean Nicolas et Frédéric Lavachery dans leur livre « Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux ». Et ils savent de quoi ils parlent…
« Si nous-mêmes avons été concernés en premier lieu tout au long de notre travail, les campagnes orchestrées dans le même but furent légion, par exemple, contre Patrick Moriau, le vice-président de l’ex-commission d’enquête parlementaire Dutroux-Nihoul. Contre également Marcel Vervloesem, de la petite ville flamande de Morkhoven, qui avait découvert des fichiers énormes d’images pédophiles insoutenables avec leur réseau d’échange (ndlr : l’affaire des CD-ROM de Zandvoort notamment). Contre aussi les gendarmes Patrick De Baets et Aimé Bille, les enquêteurs de Neufchâteau qui tentaient d’aller jusqu’au bout de l’enquête Dutroux et de ses dossiers annexes. Et enfin contre le juge d’instruction Jean-Marc Connerotte, qui avait le tort de croire à un certain moment, comme le procureur de Neufchâteau Bourlet, qu’il pourrait aller loin… »
Et de dénoncer dans la foulée « que la mollesse, pour être polis, d’une grande partie de la presse belge a facilité ce travail de sape. Après la première période d’euphorie, celle où l’on voyait des magazines aussi anodins du point de vue politique que « Télé-Moustique » ou « Ciné-Revue » montrer la voie d’un journalisme libre et libertaire, la grande presse a emboîté timidement le pas… avant de se rendormir aussi vite. Habitude du ronron rédactionnel, conformisme de la pensée peu propice aux désirs de faire bouger le système, connivences avec les élus ou les magistrats pour avoir des informations, l’accès de fièvre investigateur est rapidement retombé. Et quand, sur ce terreau déjà peu propice aux poussées d’indépendance, sont tombées des pluies de pressions, tout est rentré dans l’ordre »…
Les auteurs soulignent encore un peu plus loin que « le commissaire Massart lui-même, ancien responsable de la sûreté de l’Etat (ndlr : belge), accuse dans son livre « Les dés étaient pipés » Gérard Rogge et son équipe (ndlr : de la RTBF) d’avoir souvent réalisé des émissions qui apparaissent comme une manipulation de l’opinion sur… une chaîne de service public ».
De fait, quasi tous les journalistes, membres d’associations de lutte contre la pédophilie, avocats, magistrats ou policiers qui ont tenté d’affronter les réseaux pédocriminels se sont heurtés à une machine formidablement efficace et ont dû faire face à d’incroyables pressions, accusations, ou opérations pour les décrédibiliser, les faire renoncer, les faire taire.
La valse des cadavres
Ce qui impressionne notamment à la lecture des enquêtes sérieuses autour des grandes affaires touchant aux réseaux pédophiles comme l’affaire Dutroux en Belgique ou l’affaire Alègre à Toulouse et bien d’autres, c’est le nombre de cadavres qui jalonnent les dossiers.
Dans « Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux », Jean Nicolas et Frédéric Lavachery font le même constat :
« Il y a plus pénible encore que la servilité ou l’envie moutonnière des médias d’aller toujours dans le sens du vent soufflé par les autorités : c’est la succession de cadavres qui parsèment le dossier Dutroux et les histoires de pédophilie en Belgique. Sans en conclure à l’existence d’un complot meurtrier ou d’une mafia qui assassine à tour de bras tous ceux qui pensent mal ou peuvent se montrer gênants, force est de noter l’existence de toutes ces fins tragiques ».
Et les deux coauteurs d’entamer, contexte à l’appui, une longue liste : le procureur de Liège en charge du dossier Dutroux Hubert Massa (suicide sans raison apparente) ; Piro, propriétaire de bars à filles (assassiné juste après avoir dit son intention de faire des révélations sur les morts de Julie et Mélissa) ; Grégory Antipine, superflic de la police judiciaire de Bruxelles affecté à la cellule d’enquête Nihoul (suicide sans raison apparente. Il enquêtait notamment sur le dossier Di Rupo) ; les époux Tagliaferro, membres de l’entourage criminel de Dutroux (lui fut empoisonné peu après la découverte des corps de Julie et Mélissa ; son épouse dira « qu’il en savait trop » avant de décéder elle-même tragiquement dans un incendie chez elle (suicide, conclura l’enquête) ; Jean-Pol Taminiau, exploitant de bar à partouzes et proche du milieu des trafiquants de voitures de la nébuleuse Dutroux (il voulait parler, on ne retrouvera que son pied gauche dans un canal)…
Mais la disparition qui suscite la plus vive émotion au C.I.D.E., également citée par Jean Nicolas et Frédéric Lavachery, c’est bien sûr celle de Gina Bernaer, membre de l’association Morkhoven de Marcel Vervloesem, et dont la fin malheureuse dans un accident de voiture a déjà été évoquée plus haut.
Et la liste n’est pas finie… Jean Nicolas et Frédéric Lavachery évoquent encore les morts suspectes de Simon Poncelet, inspecteur de la P.J. de Mons et fils du Procureur du Roi, à Tournai (exécuté lors d’une permanence nocturne à la P-J. alors qu’il enquêtait sur un trafic de voitures impliquant probablement la mouvance Dutroux) ; le gendarme Vanesse, protecteur présumé de Nihoul (Nihoul était son informateur officiel), Lelièvre et Dutroux, trouvé décédé dans d’étranges conditions peu après une garde-à-vue de trois jours ; Jean-Marie Houdmont, témoin qui allait « tout dire » sur le rapt de la petite Elisabeth Brichet de Namur, victime d’un accident de voiture (encore un…) alors qu’il se rendait chez le juge d’instruction ; José Steppé, empoisonné après avoir menacé de révéler une série de dossiers pédophiles...
Comment pourrait-il y avoir autant de disparitions liées de près ou de loin à cette affaire (…) si celle-ci était juste l’action d’une petite bande de malfaiteurs ? s’interrogent Jean Nicolas et Frédéric Lavachery. Et de préciser que, à propos de ces disparitions subites et diverses, des gendarmes évincés de l’enquête avancent le chiffre de… 90 !! !
Alors que les réseaux pédocriminels dont on parle depuis le début de ce récit ne sont que très rarement évoqués ou reconnus par les milieux policiers, judiciaires et les médias, il est une sorte de « réseaux » dont on entend en revanche parler fréquemment : ce sont les « réseaux sur Internet », ou cybercriminalité pédophile…
Les médias publient régulièrement, sur la base d’informations policières ou judiciaires, des dépêches (plus rarement des articles) sur des opérations internationales avec l’arrestation, souvent, de dizaines de personnes dans de nombreux pays. En voici quelques exemples recueillis sur quelques mois en 2012 :
Autriche : arrestation de 20 personnes suspectées de pédophilie (médias) VIENNE, 09 sept 2012 (AFP) – Vingt Autrichiens suspectés d’appartenir à un réseau international de pédophiles, ont été arrêtés par la police judiciaire fédérale autrichienne (Bundeskriminalamt), avec l’aide des autorités américaines, annonce le quotidien autrichien « Kurier », dans son édition à paraître lundi. (…)
L’opération a permis de mettre la main sur près de 1.600 supports électroniques contenant des dizaines de milliers de documents à caractère pédophile. Les 20 Autrichiens, uniquement des hommes, sont âgés de 20 à 64 ans.
L’action menée par la police autrichienne s’inscrit dans une opération internationale baptisée « Gondola » et menée par les autorités américaines du Département de la sécurité intérieure (ICE). Pour le moment, 32 personnes qui ont été arrêtées dans le cadre de cette opération, se trouvent en prison, notamment en Australie et aux Etats-Unis, selon les informations du « Kurier ».
France : centaine d’arrestations dans une opération anti-pornographie infantile
LILLE, 15 juin 2012 (AFP) – Une centaine de personnes ont été interpellées et entendues en qualité de témoins jeudi sur l’ensemble de la France dans le cadre d’une vaste opération anti- pornographie sur internet.
L’enquête est menée depuis plusieurs mois par la section de recherche de la gendarmerie d’Amiens (nord), qui avait découvert des centaines de photos et de vidéos à caractère pédopornographique sur un site hébergé à l’étranger. (…)
USA : 190 interpellations lors d’une opération anti-pornographie infantile
WASHINGTON, 8 juin 2012 (AFP) – La police américaine a interpellé 190 personnes et porté secours à 18 enfants au cours d’une opération anti-pornographie infantile qui l’a menée aux Etats- Unis, mais aussi en Espagne, Grande-Bretagne, Argentine et Philippines, a-t-elle annoncé vendredi.
L’Agence d’immigration et des douanes américaine (ICE) a indiqué dans un communiqué que la plupart des arrestations avaient été effectuées en mai aux Etats-Unis lors de « l’opération Orion », mais que certains suspects avaient été arrêtés dans quatre autres pays. (…) L’opération Orion visait les personnes « qui possédaient, recevaient, transportaient, distribuaient, faisaient de la publicité ou produisaient des photos ou vidéos de pornographie infantile », indique l’ICA. (…)
L’ICE, qui fait partie du département à la Sécurité intérieure, a procédé de septembre 2010 à septembre 2011 à 1’455 arrestations dans le cadre d’enquêtes contre la pornographie infantile.
INTERPOL démantèle un trafic d’images pédophiles sur internet LYON, 22 mai 2012 (AFP) – Une cinquantaine de pédophiles présumés ont été identifiés par INTERPOL et plusieurs arrêtés lors d’une vaste opération ciblant des groupes utilisant les réseaux sociaux pour s’échanger des images pédophiles, a annoncé mardi l’organisation policière internationale.
Lors de cette opération au nom de code « Laminar », lancée par INTERPOL en octobre 2010 à l’initiative de la Nouvelle-Zélande, 12 enfants de moins de 13 ans ont été identifiés et mis hors de danger, dont trois au Royaume-Uni et un en Nouvelle-Zélande, a souligné dans un communiqué l’organisation basée à Lyon
En octobre 2010, la Nouvelle-Zélande avait alerté la cellule d’INTERPOL spécialisée dans les crimes contre les enfants, après avoir découvert qu’un grand nombre d’images pédophiles étaient échangées via les réseaux sociaux, notamment Facebook, Socialgo et groups.
Cette vaste enquête coordonnée par INTERPOL, avec notamment l’aide des services américains de l’Immigration, a permis d’identifier près de 80 groupes s’échangeant des images et des vidéos, dont certaines inédites, mettant en scènes des actes de pédophilie sur des enfants de moins de 13 ans, accompagnés de commentaires et de récits détaillés. (…)
Opération dans 141 pays contre des pédophiles sur internet VIENNE, 04 juil 2012 (AFP) – Une opération policière mondiale anti-pédophilie dans 141 pays a permis, à partir d’informations fournies par la police luxembourgeoise, d’identifier des centaines de pédophiles sur internet, a annoncé mercredi matin la police judiciaire fédérale autrichienne (Bundeskriminalamt). Baptisée du nom de code « Carole » et entamée il y a près d’un an, l’opération policière a permis dans la seule Autriche l’identification de 272 personnes qui ont diffusé sur l’internet des vidéos et des photographies à caractère pédophile.
Il s’agit de la plus importante opération policière contre des réseaux pédophiles sur internet jamais réalisée en Autriche et, sans doute, dans le monde.
L’UE et les USA unis contre la pornographie infantile
COPENHAGUE, 21 juin (Reuters) – L’Union européenne et les Etats-Unis ont annoncé jeudi leur intention de coopérer plus étroitement dans la lutte contre la pornographie infantile sur internet.
« Il s’agit d’un phénomène odieux qui, malheureusement, progresse dans le monde entier, avec des enfants de plus en plus jeunes et c’est quelque chose que nous devons combattre parce que ce sont les plus vulnérables qui y sont exposés », a déclaré Cecilia Malmstrom, commissaire européen aux Affaires intérieures, lors d’une conférence de presse.
L’initiative a pour but de regrouper les instances de décision du monde entier pour identifier les victimes, leur venir en aide et faire en sorte que les responsables rendent compte de leurs actes, indique la Commission européenne dans un communiqué.
« Internet ne connaît pas de frontières et nous devons faire de même pour régler ce problème », a quant à lui souligné le Danois Morten Bodskov, lors de la réunion semestrielle entre ministres de la justice américain et européens, à Copenhague.
(John Acher, Jean-Philippe Lefief pour le service français)
On interpelle donc, puis condamne souvent, de nombreux « consommateurs » de pédopornographie sur Internet (mais qui n’abusent pas forcément des enfants). On arrête et condamne parfois aussi, dans le cadre de la même opération, ceux qui ont réalisé le matériel proposé sur la toile, et qui, donc, ont abusé des enfants qui figurent sur ces vidéos ou photos. On arrête et condamne enfin parfois, aussi, les « organisateurs », ceux qui permettent la mise en relation des « consommateurs » et l’échange de matériel sur Internet.
Et il faut souligner ici les très gros efforts réalisés ces dernières années, notamment grâce à une collaboration policière internationale toujours plus efficace. Les résultats, aujourd’hui, sont au rendez-vous.
Reste qu’on parle encore très peu des enfants victimes de cette cybercriminalité, même si certaines opérations ont permis d’en sauver quelques-uns parmi les dizaines, les centaines de milliers de victimes qui se retrouvent sur du matériel pédopornographique.
Mais surtout, ces « cyber-réseaux d’échange », sortes « d’amicales » de pédophiles ou d’amateurs de pédopornographie, aussi condamnables soient-ils évidemment, ne sont pas les réseaux pédocriminels dont on parle dans ce document. Ou du moins, ils n’en sont sans doute parfois qu’une filière (on pourrait presque dire filiale commerciale) forcément intéressante sur le plan financier.
En revanche, les réseaux pédocriminels que l’on évoque depuis la première page réussissent de toute évidence à échapper systématiquement à tout démantèlement et donc à toute condamnation judiciaire. Parce qu’ils sont protégés, parce qu’ils sont puissants, parce qu’ils « tiennent » et font chanter d’autres puissants, parce qu’ils pulvérisent victimes et plaignants grâce à des stratégies bien rôdées, machiavéliques.
La psychiatrie comme usine à laminer les accusateurs
Les nombreux dossiers de mères françaises qui se sont adressées au C.I.D.E. le montrent : la psychiatrie – et en particulier l’internement psychiatrique – est un instrument régulièrement utilisé pour « faire taire » le parent accusateur.
Dans un livre publié en 2002 et intitulé « Enfermez-les tous ! Internements : le scandale de l’abus et de l’arbitraire en psychiatrie », Philippe Bernardet (sociologue et juriste, chargé de recherche au CNRS) et Catherine Derivery (journaliste et écrivain), brossent un portrait hallucinant de la psychiatrie française et de l’une de ses dérives : l’explosion du nombre d’hospitalisations psychiatriques forcées. Ils démontent l’implacable engrenage de l’enfermement administratif que la France est le seul pays européen à pratiquer. Ils expliquent comment la manipulation de la psychiatrie par l’administration, mais aussi leur connivence, rend cela possible.
Citons deux passages qui permettent de comprendre rapidement le contexte et la situation :
P. 209 : « En France, l’utilisation répressive de la psychiatrie n’est plus à démontrer. En 1997, elle a d’ailleurs été sanctionnée par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe dans l’affaire G. L. Chaque année, plusieurs centaines de personnes se retrouvent internées, au lieu d’être jugées pour des crimes ou des délits qu’elles ont commis, certaines le sont même après avoir purgé leur peine. D’autre le sont à la suite d’une mise en cause pénale, sans même que l’on se soit assuré qu’elles en étaient réellement les auteurs. Parfois encore, des personnes sont hospitalisées contre leur gré, à l’issue d’une ordonnance de non-lieu, sans que l’on soit même certain qu’un crime ou un délit ait été réellement commis ! »
P. 163 : « La loi de 1838, modifiée par celle de 1990, qui régit encore aujourd’hui l’internement psychiatrique, était (…) une loi de sûreté réservée aux aliénés. Puisque ceux-ci étaient en état de démence au moment de leurs actes, ils demeuraient pénalement irresponsables et la qualification pénale de leurs actes disparaissait.
Par glissement subreptices, ce qui, de 1838 à 1990, justifiait l’internement ordinaire (la fréquence plus ou moins grande d’actes de démence) est devenu motif d’internement en UMD*, cependant que l’internement a été généralisé à tout gêneur censé souffrir du moindre trouble mental aussi insignifiant soit-il. La contrainte n’a ainsi cessé de se banaliser tout au long du XXe siècle, et l’intolérance vis-à-vis de tout ce qui perturbe l’ordre social de s’accroître. La normalisation a fait son oeuvre- l’ancien fou du village se promène aujourd’hui derrière les grilles d’un CHS*, neuroleptisé pour le cas où. De 6000 internements en 1838, on est ainsi passé à plus de 50’000 hospitalisations sous contrainte officiellement enregistrées chaque année et à 600’000 admissions annuelles en psychiatrie. »
UMD* : unité pour malades difficiles.
CHS* : centre hospitalier spécialisé.
Et parmi les nombreux témoignages recueillis dans cet ouvrage, figurent – inévitablement, serait- on tenté de dire – des exemples de mères qui tentaient de protéger leur(s) enfants(s) d’abuseurs sexuels liés à des groupes plus larges : à des réseaux.
Il y a bien sûr l’affaire « des disparues d’Auxerre », retracée dans ses grandes lignes (p 115 et suivantes), et qui révèle des structures organisées d’enlèvement, d’abus, de tortures d’enfants sur des dizaines d’années dans cette région. Deux « prédateurs » ont bien été condamnés, Emile Louis et Claude Dunand. Mais les enquêtes n’aboutiront pas beaucoup plus loin que la piste de ces deux criminels « isolés ». Ou alors, elles seront stoppées net. On retrouve, ici aussi, notre lot de cadavres sur la route de la vérité, dont celui du fameux gendarme Jambert, suicidé de deux balles dans la tête…
Mais une autre affaire, suivie pendant plusieurs années par Philippe Bernardet et qui aboutira aussi sur les bureaux du C.I.D.E., permet au chercheur d’aiguiller le lecteur plus précisément sur la piste des réseaux : l’affaire M. (nommée Victoire Aymé dans l’ouvrage).
Dans le cas de cette famille, écrit Philippe Bernardet, « un fonctionnement bureaucratique autoritaire a conduit à écarter purement et simplement la mère de la prise en charge institutionnelle, rendant possibles les pires abus. Une fois encore, la psychiatrie est au coeur de ce détournement du service public de la protection de l’enfance. (…) Ainsi, au lieu de venir en aide à Mme Aymé et à ses enfants, on les a broyés. Pourquoi ?
C’est ici que l’hypothèse de l’existence de réseaux à des fins inavouables prend toute sa consistance. Des journalistes – comme Laurence Beneux et Serge Garde dans leur Livre de la honte – ont déjà largement défriché ce terrain. Nous apportons ici notre pierre à l’édifice en livrant des éléments laissant penser que certains réseaux pourraient bien utiliser les services de psychiatrie infanto-juvénile de diverses façons, peut-être, d’ailleurs, à l’insu de ceux qui les dirigent ou qui y travaillent. »
Et d’expliciter dans les pages suivantes les curieuses coïncidences ; le rôle pour le moins trouble d’une compagnie de taxis ; un vice-président du conseil général de la ville concernée condamné à la même époque pour pédopornographie avec 56 autres personnes, ou encore l’envoi du fils de Mme M. dans plusieurs fermes équestres, dont le centre « Cheval pour tous » de la région de Climont, près de Colmar, qui se verra fermée avec l’arrestation en 2002 de son directeur François Superi pour viols et sévices sur les enfants.
Des mères que l’on fait passer pour « folles », que l’on interne, que l’on sépare de leurs enfants de manière, de toute évidence, totalement arbitraire : de nombreux dossiers du C.I.D.E. témoignent aussi de cette pratique couramment utilisée pour parvenir à les faire taire.
Les « fausses allégations »
Dans « Le livre de la honte – les réseaux pédophiles », Laurence Beneux et Serge Garde décryptent de manière détaillée (p. 107) ce qu’ils décrivent comme une véritable campagne, orchestrée depuis plusieurs années, autour d’un concept nouveau, celui des « fausses allégations ».
« Selon ses concepteurs et partisans, en cas de séparation d’un couple, une mère aurait tendance à inventer des violences sexuelles dans le seul but d’accabler son ex-conjoint. Pour que ses accusations soient mieux prises en compte, elle manipulerait son enfant avec suffisammentd’efficacité pour qu’il se plaigne, sans raison réelle, d’avoir été abusé.
L’hypothèse pose comme une évidence que ce phénomène est suffisamment répandu pour devoir alerter les magistrats et les prier de de plus être dupes des mères accusatrices et de leurs rejetons menteurs par procuration maternelle. »
Et les deux journalistes de dénoncer, exemples à l’appui, l’apparition de cette nouvelle notation de « fausses allégations » :
« Accusation mensongère, faux témoignage, voire témoignage induit… Ces expressions existent et correspondent à des actes précis que la justice sait condamner. Pourquoi aurait-elle besoin de cette nouvelle notion, les « fausses allégations », qui ne répond à aucun besoin judiciaire ? (…) Alléger ? C’est mettre en avant, c’est prétexter. Ce n’est jamais innocent puisque c’est toujours pour se défendre ou se justifier. Autrement dit, par la magie des mots, le parent qui porte l’accusation devient, ipso facto, présumé coupable, capable de dire n’importe quoi pour faire triompher sa cause. »
Et de donner en exemple de ceux qui répandent cette notion, celui du docteur Paul Bensussan, psychiatre et expert auprès de la cour d’appel de Versailles. Il défend (ou devrait-on dire « répand » ?) cette thèse dans un ouvrage publié en 1999, « Inceste, le piège du soupçon » (Belfond).
Interviewé dans un article de « Libération » le 2 mars 2001, le psychiatre s’interroge : « Sait-on qu’aujourd’hui des centaines de fausses allégations sont portées à connaissance des parquets ? »
Or, il n’existe aucun chiffre officiel sur ces « fausses allégations », comme le reconnaîtra le docteur Bensussan interrogé en mai 2000 par Serge Garde et Laurence Beneux.
Les journalistes citent dans leur livre (p. 114) une autre référence incontournable pour justifier la non-prise en compte de la parole de l’enfant : Elle « nous vient du Canada en la personne d’Hubert Van Gijseghem, fréquemment sollicité en tant que conférencier dans le cadre de la formation des magistrats français. Il formule l’une de ses idées-clés en ces termes : « Les fausses allégations sont aussi délabrantes que les vraies ».
Mais certains, au sein de la justice, rejettent pourtant clairement cette théorie, à l’instar de Jean-Pierre Cochard, président de chambre honoraire à la Cour de cassation à l’époque du livre de Laurence Beneux et Serge Garde, et également à la tête d’un observatoire baptisé les « Equipes d’action contre le proxénétisme » (p 115).
A propos des fausses allégations, il souligne que « ce concept ne veut pas dire grand-chose.
Poser le problème ainsi, c’est manifestement tendancieux. »
Il est intéressant d’indiquer encore – et c’est encore Jacques Thomet qui le relève sur son blog -que les études faites par une série d’universités américaines sur des milliers de cas de viols recensés sur des enfants, montrent que les mères menteuses en cas de viol présumé du père représentent au maximum 6% des cas…
Justice incompétente, dépassée, manipulée ?
Jean-Pierre Cochard donne son point de vue sur la justice face à ces affaires (p 117 et suivantes) : « Dans une affaire délicate d’agression sexuelle, prétendue ou avérée, on se retrouve devant une superposition de magistrats : le juge pénal, je juge d’instruction, le parquet, le juge des enfants et le parquet des mineurs, sans parler de l’intrusion du juge des affaires familiales. Dans les trois quarts de ces affaires, compte tenu des règles de compétences territoriales et de la mobilité des familles, on constate très souvent une succession de juges saisis, dans le temps et dans l’espace.
De plus, les magistrats restent peu de temps dans leur fonction. D’où un enchevêtrement de procédures invraisemblable. Cela correspond à la justice du Moyen Âge ».
Autre souci pour Jean-Pierre Cochard, l’importance prise par les experts dans ces procédures. (…) « Les experts outrepassent souvent leur fonction, et on les laisse outrepasser. L’hégémonie médicale dans le domaine du judiciaire devient insupportable. Il faut que la magistrature reprenne son emprise dans le domaine de sa compétence ».
Le magistrat déplore également le rôle de la médiatisation dans ces affaires, qui entraîne notamment et par réaction certains dogmatismes au sein de la magistrature :
« Ainsi, la thèse trop souvent développée par des magistrats spécialisés, qui consiste à dire qu’un jeune enfant, dans ses allégations d’agressions sexuelles, ment dans la plupart des cas. Notamment dans le cas où cet enfant appartient à un couple déchiré, dans le cadre d’une procédure de divorce. Cette affirmation donnée par des magistrats, spécialisés et connus, est irresponsable. Et je pèse mes mots. Ce même dogme repris par des policiers, spécialisés et connus, est inadmissible. Dans la recherche de la vérité, particulièrement dans ce domaine, il n’est pas concevable qu’on puisse affirmer gratuitement que la vérité ne sort jamais de la bouche des enfants. Mais de l’autre côté, il est aussi inadmissible que des associations spécialisées, avec la meilleure des volontés du monde, voient partout des pédophiles. La vérité est relative. »
Jean-Pierre Cochard, dans sa lecture des comportements judiciaires, avance un autre phénomène permettant d’expliquer partiellement les choses :
« Aujourd’hui, le viol est poursuivi et sanctionné sévèrement, ce qui est tout à fait normal. En revanche, dans le domaine de l’enfance, le tabou reste entier et conduit à ne pas admettre ou à vouloir ne pas trop savoir. Ce négationnisme relatif existe encore, et là ce n’est pas joint à des carences judiciaires liées à une insuffisance de moyens ou à des formations insuffisantes. Il s’agit de tabou. La pédophilie ? On ne doit pas en parler. Et cela se concrétise incontestablement par des classements sans suite, trop rapides. Des classements, sans suite, de débarras.
Et de déplorer dans la foulée la surcharge récurrente des tribunaux de province où, parfois, les juges submergés de dossiers ne peuvent faire face :
« Ce n’est pas un prétexte, c’est une réalité. Ou bien ils font de l’abattage, ou bien ils se débarrassent des dossiers, en multipliant les classements sans suite. Parce qu’ils n’ont pas le temps de saisir. »
Internet et la manifestation de la vérité
Sur les nombreux sites ou blogs (sérieux, moins sérieux, lamentables…) qui traitent de ces affaires, qui dénoncent les manipulations, les scandales, on tombe en permanence sur des infos qui ne sont plus disponibles, des liens caducs, une vidéo supprimée… Quant ce n’est pas tout simplement l’adresse du site qui se retrouve bloquée et qu’il faut relancer sous une autre url…
Pourtant, depuis l’essor de la toile, impossible de tout faire disparaître : chaque info censurée, bloquée, retirée, renaît en permanence ailleurs… On a vu précédemment ce qu’il est advenu de l’émission « Paroles d’enfants » (FR3), qui a littéralement ressuscité et trouvé une nouvelle vie sur la toile.
Internet devrait donc être un précieux allié de ceux et celles qui cherchent à démontrer la réalité d’une affaire, d’un réseau, d’une injustice. Mais il faut bien mettre un sérieux bémol à cela : l’avènement du tout et n’importe quoi sur la toile.
Nombre de sites personnels et de blogs reprennent et « copient-collent » des infos trouvées ailleurs sur le web (sans aucune vérification, évidemment), se reprennent et se recopient entre eux, partent dans tous les sens dans un enchevêtrement d’infos tombées d’on ne sait où, de délires portés par la subjectivité, l’émotion (quand ce n’est pas la bêtise pure et simple) de leurs auteurs, décrédibilisant du même coup toute information véridique au départ, toute affaire bien réelle mais qui devient, par son « cyber-traitement », bonne à jeter à la poubelle de l’information.
Comment, en effet, trier les infos sérieuses, vérifiées, des « post » anarchiques de ces sortes de chevaliers blancs du net qui s’improvisent momentanément pourfendeurs de la pédophilie et des réseaux ?
Il n’est pas question, ici, de « donner une leçon » de journalisme citoyen sur la toile, mais de faire comprendre combien ce type d’intervention peut être préjudiciable aux victimes d’une affaire pédocriminelle que d’autres intervenants (plus responsables) s’efforcent de dénoncer, témoignages et preuves à l’appui.
Comment, aussi, trier l’info de l’intox ?… Car ceux qui manipulent s’en donnent évidemment aussi à coeur-joie sur Internet, sachant pertinemment que – même si des accusations justes sont publiées, même si des affirmations exactes sont écrites – elles se mêleront inévitablement à la marée d’infos non vérifiées, recopiées, délirantes ou simplement fausses. Avec pour résultat un bouillon d’où rien ne ressort ou ne peut ressortir.
Et quand on parle d’intox, il faut également souligner ici le très gros soupçon que l’on peut avoir à propos de certains sites ou blogs évoquant des cas ou affaires pédocriminels. De toute évidence, une partie de ceux que l’on retrouve sur la toile existent, précisément, pour décrédibiliser, ridiculiser, balayer une information dérangeante… Une manipulation, une de plus.
Mais tellement efficace !
Le doute, le rejet, le déni face aux horreurs décrites
Il faut bien l’avouer : pour qui ne s’est pas « immergé » dans ces affaires, comment croire à l’existence de telles horreurs ? Comment imaginer que la barbarie humaine, malgré tout ce que l’on sait d’elle, puisse atteindre de telles extrémités lorsqu’il s’agit d’enfants ?
Tous ceux qui ont enquêté peu ou prou sur ces dossiers ont passé par les mêmes sentiments d’incrédulité tout d’abord, de doutes maintes fois, de désespoir et d’impuissance souvent.
Bruno Fouchereau écrivait déjà, en 1997 (P 145) : « Depuis le début de mon enquête sur la secte satanique de l’Alliance Kripten, une phrase que j’ai entendue dans des dizaines de bouches revient sans cesse à ma mémoire. Les hommes et les femmes qui la prononcèrent furent tous témoins ou victimes des camps d’extermination nazis et des goulags soviétiques. Cette phrase, nous l’avons tous entendue au moins une fois : « C’était tellement horrible, une telle abomination, que nous ne pouvions pas y croire, que cela ne pouvait pas être vrai… » Et pourtant cela était vrai !
« Lorsque Samir me raconta son histoire et que je commençai mon enquête, régulièrement, il me revenait à l’esprit cette réflexion : « Tout cela ne peut être vrai, c’est bien trop horrible, bien trop incroyable ! »
On retrouve le même sentiment – sincère ou feint – chez des policiers ou magistrats confrontés à l’abominable.
Ainsi, dans le cadre de l’affaire A. (un dossier examiné en détail par le C.I.D.E.), la juge d’instruction rejette en mai 1998 une demande de l’avocate de Mme A., Me Catherine Lardon Galote, la justifiant ainsi :
« Attendu en effet que si on ne peut nier l’existence des sectes en France, ni leur emprise grandissante, il apparaît en revanche inimaginable que dans le cadre de ces groupements, il puisse y avoir, ainsi que le déclare O., des têtes d’enfants au bout de piques qui brûlent, une tête et des mains d’enfant coupés et des bocaux sur une table contenant des mains d’enfants. Attendu d’autre part, bien que J. ait déclaré au cours de la confrontation que des femmes mettaient aussi leur zizi dans sa bouche et dans ses fesses, cela est à l’évidence matériellement impossible. Par ces motifs, rejetons les demandes d’investigations supplémentaires… »
De deux choses l’une : ou bien cette magistrate agit sciemment en vue d’éviter toute enquête supplémentaire afin de protéger des personnes ; ou bien elle ne peut effectivement pas « humainement » imaginer de telles scènes de barbarie et en rejette purement et simplement toute possibilité. Mais elle agit alors non pas en magistrate dénuée d’a priori, mais en personne submergée par ses émotions.
Dans l’émission « Paroles d’Enfants » de mars 1999 (FR3), dont le reportage fait lecture de ces conclusions, la substitut du Procureur Martine Bouillon donne une première explication dans le débat qui suit : « On vient de comprendre que la pédophilie existait, on ne peut pas encore comprendre qu’il existe encore pire que la pédophilie – dirais-je – simple. Et il y a des gens qui résistent encore de toutes leurs forces et de tout leur intérieur. Et visiblement, le juge d’instruction (en question), celui-là résiste et résistera toujours…
Quoi qu’il en soit, son rejet des allégations de J. s’agissant d’un zizi de femme dans la bouche montre au mieux sa méconnaissance des possibilités infinies en matière de jeux et jouets sexuels, voire de travestisme…
Eric Raynaud, dans l’épilogue de son livre « Les réseaux cachés des pervers sexuels » (une enquête qui l’a conduit d’un pédophile apparemment isolé à toutes les grandes affaires en lien avec l’Yonne, d’Emile Louis à Claude Dunand, des pasteurs Glengross à Doucé), explique le choc psychologique de ce travail d’enquête et des révélations auxquelles il a mené :
« J’avoue que j’ai dû me poser des questions, à un moment donné. Trop d’infos, trop de coïncidences, trop de situations tordues, trop de rapports directs ou indirects avec les plus hautes sphères. Trop de choses et de situations assez incroyables, aussi, notamment du côté de l’appareil judiciaire, qu’il m’était difficile d’assimiler sereinement et avec le recul nécessaire "
Tous ceux qui ont été confrontés à ces dossiers sont passés par là. Le C.I.D.E. aussi. Mais plus le temps passait, plus les dossiers s’accumulaient et se cumulaient, plus l’incrédulité s’éloignait. Face aux faits, aux témoignages d’un dossier à l’autre, d’une région, d’un pays à l’autre, le doute n’est tout simplement plus permis.
On a vu dans le premier chapitre consacré à l’affaire Dutroux que deux thèses vont s’affronter jusqu’au procès, baptisées par la presse celles des « croyants » et des « non-croyants » – autrement dit, ceux qui croient en l’existence d’un vaste réseau et ceux qui penchent pour le prédateur isolé.
Lorsqu’ils publient leurs articles sur l’affaire des CD-ROM de Zandvoort, Laurence Beneux et Serge Garde vont se retrouver confrontés au même « glissement » sur le terrain de la foi. Ils témoignent dans leur livre (p 64) :
« Face à l’enquête que nous avions effectuée, nous avons vite constaté la montée d’une contre-offensive qui visait à amener le débat sur le terrain de la foi. On y croit ou non. (…) Nous n’avons pas cherché à élaborer une thèse, encore moins une croyance. Nous avons exposé des faits. Ils doivent être examinés et servir en tant que tels. (…) On ne peut croire ou pas au CD- ROM. Il existe. En le regardant, on voit des enfants violés. C’est ainsi. »
Pourtant, la grande majorité de la presse, de la justice, des politiques nient régulièrement et avec obstination l’existence de structures de type réseau pédocriminel.
Un autre exemple, édifiant, est rappelé par Laurence Beneux et Serge Garde (p. 65) : celui du « procès de Draguignan », en 1997. C’était la première fois en France que la loi sur le tourisme sexuel était appliquée. Elle permet de condamner plusieurs individus pour avoir abusé sexuellement de mineurs à l’étranger. Problème : cette affaire, précisément, a été « réduite », si l’on peut dire, à une affaire de tourisme sexuel. Or, comme le substitut du Procureur de Draguignan lui-même l’a souligné dans son réquisitoire : « Les investigations diligentées dans le cadre de cette information permettaient de mettre à jour l’existence d’un réseau organisé de pédophiles agissant tant en France qu’à l’étranger ».
Effectivement, l’enquête a permis d’établir un vaste réseau mêlant des Français et des Belges, et couvrant de nombreux pays (Thaïlande, Roumanie, Philippines, Maroc, Pays-Bas…) Mais la France aussi faisait partie de leur territoire de chasse, soulignent les deux journalistes évoquant des enfants étrangers ou français échangés, violés, filmés, photographiés et envoyés à ces fins aux quatre coins de la France.
L’instruction permettra ainsi, au cours du démantèlement du réseau, de récupérer deux mineurs roumains, qui seront placés sous protection. Mais ils ne témoigneront pas au procès : entre temps, l’administration chargée de leur sécurité les a… perdus !
Le procureur Etienne Ceccaldi confirmera même un autre fait hallucinant à Laurence Beneux et Serge Garde : l’un des accusés habitait le Palais de justice de Paris où il avait l’habitude de se servir dans les scellés. Autrement dit, il réintroduisait dans le circuit des documents pédosexuels déjà saisis par la police ! Il a même été établi que des documents vidéo avaient été tournés dans les murs du Palais de justice…
Pire : pendant le procès, sont diffusés des films insoutenables, des « snuff movies ». La projection sera arrêtée après 20 minutes, témoigne le procureur Ceccaldi devant les caméras de « Canal+ » : « La vision d’enfants torturés à mort, et tout cela à des fins mercantiles, est proprement insoutenable », conte-t-il. Comment donc, alors, avec toutes les preuves matérielles d’un vaste réseau organisé et ses nombreuses ramifications internationales, parvient-on à la seule condamnation de faits relevant du tourisme sexuel, sans que personne ne réagisse ?
Parmi les victimes dont le C.I.D.E. a recueilli les témoignages, V. L. a pourtant vécu la même chose : elle a décrit en détails le vaste réseau dans lequel elle a baigné toute son enfance, cité de nombreux noms, lieux, faits au moins aussi insoutenables. Ses parents seront condamnés à des peines exemplaires en 2001, mais « seulement » pour avoir prostitué leurs filles. Le réseau dénoncé ? Pshitttt… Disparu. Inexistant…
2002-2012 : le massacre des innocents continue….
Quel événement, quel déclic, qui (et comment ?) pourrait faire aujourd’hui tomber le rideau, les masques, et révéler au grand jour l’existence, la réalité, toute la vérité sur ces réseaux pédocriminels ?
En 1997 déjà, dans son livre, Martine Bouillon semble ne se faire aucune illusion : « Le problème de fond est qu’on ne parviendra pas à démanteler les réseaux tant qu’ils toucheront des personnages et des milieux trop puissants pour qu’on puisse s’y attaquer. De telles organisations sont infiniment plus fortunées et protégées qu’on ne l’imagine. (…) De temps en temps, surgit une partie émergée de l’iceberg : c’est l’affaire Dutroux, manifestement un tout petit membre d’un réseau considérablement plus vaste. Car Dutroux n’est qu’un pourvoyeur d’enfants, un rabatteur, et tout le monde a compris que, derrière lui, se cachait toute une structure. On ne sait pas de quelle ampleur, on n’arrive pas à la pénétrer, parce que certains « couvrent ».
Lorsqu’il écrit son livre sur Samir Aouchiche en 1997, Bruno Fouchereau, au-delà de ses doutes, de ses moments de désespoir, y croit encore. Il écrit (p 146) : « Il aurait été plus simple de rejeter cette vérité. Il aurait été facile de ne pas trop « y regarder » et ainsi de ne pas faire le constat des preuves accablantes. Si nous avions choisi de détourner le regard, qui aurait pu nous jeter la pierre ? Ce péché-là est bien trop répandu. Tout d’abord dans la police et la justice qui, depuis des années, n’ont qu’un mot d’ordre au sujet de la prostitution enfantine : « Les réseaux de pédophiles n’existent pas. Et les assassinats rituels d’enfants sont des fantasmes. Si cela existait, nous serions au courant !… » Mais cela existe, l’interminable cortège des révélations de l’affaire Dutroux nous le rappelle quotidiennement. Et ceux qui veulent croire que la France, paradis de vertu, sortira indemne de l’enquête des policiers belges – qui ont dores et déjà mis en évidence le réseau international dont faisait partir Dutroux et son complice français Bernard Weinstein - s’illusionnent tristement. « Les faits sont têtus ». Et nous en sommes réduits à constater que l’horreur, hier comme aujourd’hui, est là juste à côté de nous ».
Au moment où Bruno Fouchereau écrit ces lignes, on n’en est malheureusement qu’au début des nombreux rebondissements policiers et judiciaires de l’affaire Dutroux qui mèneront au procès et au verdict de 2004, avec la négation précisément de l’existence de tout réseau. Le journaliste pensait évident en 1997 que toute l’affaire, la vraie, avec ses ramifications aux plus hauts niveaux de la société belge et à l’échelon international, allait être déballée sur la place publique. Las ! Il se fourrait profondément le doigt dans l’oeil.
Force est de constater que rien ne bouge, rien ne se passe, quelles que soient les informations, les enquêtes, les témoignages au fil des nombreux livres écrits sur la question, au fil des (moins nombreux) documentaires, émissions ou reportages TV (comme la fameuse émission d’Elise Lucet sur « FR3 »).
Dans leur livre « Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux », Jean Nicolas et Frédéric Lavachery constatent (p. 142) :
« En tout cas, pas de doute, aux quatre coins de l’Europe, des notables comme des voyous, des membres de l’élite comme des truands se retrouvent pour participer à des orgies. (…) Et quand elles mettent en scène des enfants, alors là il s’agit d’un crime. Mais comment faire cesser ce massacre des innocents quand tant d’intérêts financiers, politiques ou individuels paraissent en jeu ? Que faire quand, face à une internationale de la dépravation, la justice ou les enquêteurs disposent de peu de moyens ou quand certains de leur membres peuvent avoir intérêt -directement responsables, pris au piège par des connivences ou victimes eux-mêmes de pressions ou de chantages – à faire trébucher les investigations ? »
De quoi démoraliser, démotiver, désespérer tous ceux (journalistes, avocat(e)s, médecins, membres d’associations…) qui ont croisé un jour ces réseaux et ont tenté de faire éclater la vérité, ne serait-ce que sur une seule affaire !
Nombre d’entre eux et d’entre elles ont abandonné, baissé les bras, rendu leur tablier, écoeuré(e)s… D’autres y croient encore, s’accrochent à ce qui est devenu pour certain(e)s le combat d’une vie. Certains, comme Jacques Thomet, passent par des moments de désespoir absolu. Il écrit ainsi sur son blog le 1er novembre 2012 :
« Sportif dans l’âme, je reconnais ma défaite. Les pédophiles, d’une puissance inimaginable dans tous les secteurs de la société, sont les plus forts. Vingt mois d’enquête n’auront servi à rien malgré les preuves accumulées, qu’aucun éditeur n’a daigné publier. Et pourtant, quelles bombes elle contenait ! Je regrette d’avoir suscité des espoirs que je suis incapable de conforter, et c’est là une triste désolation, pour toutes les victimes et pour moi. Mon site prend fin ici. A d’autres de prendre le relais, dont je ne me sens plus digne. »
Il a, depuis, « repris du poil de la bête » et poursuit ses enquêtes aux dernières nouvelles…
Mais que faire alors ? Que proposer pour que les pédophiles ne soient plus les plus forts ? Cette idée, sans doute, qui travaille le C.I.D.E. et d’autres avec lui : des Etats généraux sur les réseaux pédocriminels. Une sorte de mise à plat et une synthèse des connaissances, avec des représentants de toutes les parties concernées, avec ceux qui ont enquêté, ceux qui ont instruit, ceux qui ont écouté, soigné, défendu les victimes ; une réunion qui permettrait d’associer toutes les forces, les compétences, et lancer des pistes pour tenter d’abattre ne serait-ce que quelques pierres du mur et espérer – qui sait ? – faire tomber un jour ce mur de la honte : celui à l’abri duquel oeuvrent tranquillement, aujourd’hui et demain encore, les réseaux pédocriminels.
C.I.D.E., novembre 2012.
ANNEXES
1) Bibliographie
« Dossier Pédophilie – Le scandale de l’affaire Dutroux », Jean Nicolas et Frédéric Lavachery, Flammarion, 2001.
« Le livre de la honte – les réseaux pédophiles », Laurence Beneux et Serge Garde, le Cherche Midi, éditeur, 2001.
« Affaire Alègre – La vérité assassinée », Gilles Souillés, éditions Hugo & Compagnie, 2007.
« Outreau, la vérité abusée – 12 enfants reconnus victimes », Marie-Christine Gryson, éditions Hugo & Cie, 2009.
« Je suis debout : L’aîné des enfants d’Outreau sort du silence », Chérif Delay et Serge Garde, Le Cherche Midi, 2011.
« Viol d’anges – Pédophilie : un magistrat contre la loi du silence », Martine Bouillon, éditions Calmann-Lévy 1997.
« L’Enfant sacrifié à Satan », Bruno Fouchereau, éditions Filipacchi 1997.
« Confessions-Mémoires de l’exorciste officiel du Vatican », entretiens du Père Gabriele Amorth avec le journaliste Marco Tosatti, aux Editions Michel Lafon.
« Enfermez-les tous ! Internements : le scandale de l’abus et de l’arbitraire en psychiatrie », Catherine Derivery et Philippe Bernardet,
« Monsieur, frère de Louis XIV », Philippe Erlanger, Perrin, 1998.
« L’omertà française », Sophie Coignard et Alexandre Wickham, Albin Michel, 1999.
« Le rapport omertà 2002″, Sophie Coignard, Albin Michel, 2002.
« L’histoire vraie des tueurs fous du Brabant », Michel Leurquin, Patricia Finné, Julien Sapori, La Manufacture de livres, 2012.
« Les réseaux cachés des pervers sexuels », Eric Raynaud, Editions du Rocher, 2004.
« La pédérastie en Belgique de Saint-Tropez à Charleroi », P. S. Candidus, éditions Scaillet, Charleroi, 1998.
« Les Dés étaient pipés. Conspirations à la Sûreté de l’Etat », Victor Massart, éditions Quorum, 1997.
« Inceste, le piège du soupçon », Paul Bensussan, Belfond, 1999.
2) Le Comité international pour la dignité de l’enfant (C.I.D.E.) en dates et actions :
Depuis 1991, date de sa fondation, et jusque dans le milieu des années 2000, le C.I.D.E.
(http://cide.ch/) a mené à bien de nombreuses opérations.
1991-92 : Démantèlement d’une agence de voyages
Alerté par un journaliste, le C.I.D.E. s’est penché sur le cas d’une agence zurichoise, dont l’activité essentielle était de favoriser le tourisme sexuel pour pédophiles. Après enquêtes tant en Suisse qu’en Thaïlande, plainte pénale a été déposée en février 1992. L’agence en question a été exclue de la Fédération suisse des agences de voyages et a dû déposer son bilan peu après.
1992 : Libération de 153 jeunes Birmanes Dans le nord de la Thaïlande, plusieurs dizaines de jeunes femmes birmanes étaient retenues prisonnières et forcées à la prostitution dans des maisons closes. Plusieurs témoins ont affirmé que ces prisonnières étaient purement et simplement abattues lorsqu’elles tombaient malades. A la suite d’une longue et difficile enquête, le C.I.D.E. a envoyé au gouvernement thaïlandais un rapport avec la liste nominative des victimes à libérer. En juillet 1992, on apprenait officiellement la libération de 153 prisonnières à la suite d’une vaste opération de police.
1993 : Soutien financier à un programme thérapeutique. En Suisse romande, le C.I.D.E. a permis d’apporter un soutien financier à un programme thérapeutique lié à la problématique des abus sexuels.
1993 : Soutien financier aux enfants de Manille, Le C.I.D.E. a apporté un soutien financier à une association philippine qui vient en aide aux enfants emprisonnés à Manille.
1993 : Prix des Droits de l’Homme pour le C.I.D.E.
Les lecteurs du journal français « LA CROIX L’ÉVÉNEMENT » et du quotidien suisse « LA LIBERTÉ » ont attribué au C.I.D.E. le 12ème Prix des Droits de l’Homme. Choisi parmi six dossiers candidats, le C.I.D.E. a remporté ce prix avec plus de 1300 voix. Un chèque de 100’000 FF a été remis à son fondateur.
1993 : Dénonciation pénale d’un ressortissant argovien Pour constituer le dossier de cette dénonciation pénale pour trafic d’enfants et pédophilie, le C.I.D.E. s’est appuyé sur une émission de « TF1 » et une émission de « Temps Présent », puis a envoyé aux Philippines un enquêteur qui a recueilli de nombreuses pièces à charge qui ont été transmises à la justice suisse.
Le ressortissant argovien a été arrêté par les autorités genevoises et condamné en 1996 à 5 ans de réclusion. Le C.I.D.E. a fourni un avocat à la victime pour la défense de ses droits.
1994 : Création d’un réseau d’avocats. En Suisse, mais aussi à l’étranger, quelques avocats se sont engagés bénévolement à se tenir à la disposition du C.I.D.E. pour défendre les victimes des violations des droits de l’enfant. Plusieurs actions ont pu être ainsi réalisées.
1994 : Enquête en Russie dans des prisons pour enfants. Lors d’une mission effectuée dans la région de Saint-Pétersbourg, une journaliste suisse et un médecin français, mandatés par le C.I.D.E., ont découvert de graves violations des droits de l’enfant dans des orphelinats et des prisons pour enfants :
- sous-alimentation et hygiène déplorable dans des orphelinats/mouroirs ;
- espérance de vie très limitée pour des enfants dits atteints de maladies mentales, d’où un taux de mortalité excessif ;
- condamnations en disproportion avec les fautes commises ; ostracisme, sévices sexuels fréquents dans des prisons surpeuplées.
Depuis 1994 le C.I.D.E. soutient sous forme de parrainage une association locale russe basée à Saint-Pétersbourg, qui agit auprès de ces enfants.
1994 : Enquête au Mali sur le sort d’enfants emprisonnés. Au Mali, dans la prison centrale de Bamako, de graves violations des droits de l’enfant ont été mises à jour par une équipe d’enquêteurs du C.I.D.E. Ceux-ci ont découvert que des abus sexuels sont perpétrés sur des mineurs en détention par d’autres détenus qui en ont la garde. Par ailleurs, bon nombre d’enfants emprisonnés n’ont pas accès aux soins indispensables auxquels ils ont droit.
Le C.I.D.E. a interpellé le gouvernement du Mali ainsi que plusieurs instances internationales pour dénoncer ces violations des droits de l’enfant.
1995 : Affaire « Nice-Monaco ». Cette affaire « Nice-Monaco » met en cause au moins trois enfants qui ont été victimes d’un important et puissant réseau pédophile basé principalement dans le sud de la France. Les enquêteurs et tous les experts du C.I.D.E. ont été mobilisés. Il est apparu de graves dysfonctionnements de la justice française. Les échos parus dans la presse internationale ont fait état de ces dysfonctionnements et des tissus de protection dont bénéficient parfois certains réseaux pédophiles.
1995-97 : Cassettes par centaines. A la suite de la découverte, à Zurich, d’un stock de cassettes vidéo pornographiques mettant en scène des enfants, le C.I.D.E. a pu mettre à la disposition de la justice de ce canton un important dossier relevant les très graves agissements d’un ressortissant allemand qui a été arrêté en Tchéquie. Grâce à la collaboration avec d’autres ONG et une enquête minutieuse, il a été possible de mettre en parallèle d’autres agissements délictueux de cet individu, notamment aux Philippines où il a abusé de plusieurs mineurs.
1995-98 : Pédophiles suisses au Sri Lanka. Le C.I.D.E. met fin aux activités de deux pédophiles suisses sévissant au Sri Lanka. Toute la presse a évoqué le cas de ce millionnaire industriel zurichois qui était accusé d’avoir abusé dans ce pays d’environ 1500 jeunes mineurs ! Grâce à une enquête d’une année et au dossier complet fourni par le C.I.D.E. qui prouvaient sa culpabilité dans environ une dizaine de cas, ce pédophile a pu être expulsé du Sri Lanka et condamné en Suisse à une peine de 4 1/2 ans de détention.
En 1996 toujours, le C.I.D.E. a également fait arrêter un enseignant valaisan. Sous couvert d’aide humanitaire, ce dernier hébergeait un jeune Sri Lankais dont il abusait. Propriétaire d’une grande villa au Sri Lanka, lui aussi y consommait de jeunes garçons. Il a également été condamné à six ans de prison.
1996 : Actions en faveur de modifications législatives.
En novembre 1996, le C.I.D.E. demande des changements dans notre législation en intervenant auprès de tous les Conseillers nationaux et auprès de tous les Conseillers d’Etat pour que la simple possession de cassettes vidéo pornographiques mettant en scène des mineurs tombe sous le coup de la loi. Depuis, notre législation a changé et considère comme illicite non seulement la transmission ou la vente de telles cassettes mais également leur détention.
1997 : SOS Algérie. Devant la multiplication des horreurs perpétrées en Algérie contre des victimes innocentes, notamment des femmes et des enfants, le C.I.D.E. lance une pétition adressée au Conseil fédéral pour demander que le gouvernement suisse offre ses bons offices et mette sur pieds une conférence internationale. La pétition recueille des milliers de signatures et est transmise au Conseil fédéral. « Devant de tels massacres, il est important que la clameur de l’indignation soit portée jusqu’aux plus hautes autorités
1997 : Le C.I.D.E. est invité à INTERPOL. Plusieurs associations et personnalités engagées dans la lutte contre la pédophilie se retrouvent en mai 1997 au siège principal d’ INTERPOL à Lyon pour une séance de coordination.
1999 : Rapatriement du Brésil de deux enfants kidnappés. Le C.I.D.E. vient en aide à une maman à qui on avait attribué la garde de ses deux enfants. Ces derniers avaient été kidnappés par leur père sur une piste de ski au Brassus et emmenés au Brésil. Après une longue et minutieuse enquête menée en collaboration avec le Mouvement suisse contre l’enlèvement des enfants, des informations capitales ont été transmises aux autorités. Celles-ci ont conduit au retour de Mathias et Jonas auprès de leur mère.
2000 : Dénonciation de la banalisation de la pédophilie par la chanson. Le chanteur, le parolier et le pédophile. Luc Plamandon, parolier de « Notre-Dame de Paris », vient d’écrire pour Garou une chanson sulfureuse. Considérant qu’elle contribue à banaliser la pédophilie, une Neuchâteloise veut la faire interdire d’antenne. Elle est soutenue par le C.I.D.E.
2000 : Dénonciation de sites pédophiles. En avril 2000, le C.I.D.E. a dénoncé 33 sites à caractère pédophile auprès de la brigade des mineurs et des moeurs de la police vaudoise ; après enquête, celle-ci a transmis aux autorités fédérales les informations nécessaires pour que ces sites soient dénoncés auprès des autorités des pays étrangers concernés. Depuis cette date, le C.I.D.E. a encore dénoncé une soixantaine d’autres sites à caractère également pédophile.
2000 : Rapatriement d’Égypte d’une enfant kidnappée. Le C.I.D.E. vient en aide à une maman à qui on avait attribué la garde de sa fillette. Celle-ci a été kidnappée par son père à l’occasion d’un droit de visite en avril 1999 et emmenée en Égypte. Après plusieurs jours de négociations avec le père sans résultats positifs, celui-ci est arrêté à Lausanne à la sortie d’un restaurant. Cette fois, c’est un juge d’instruction qui mène la négociation et le père obtient d’être libéré s’il donne les éléments nécessaires pour faire revenir l’enfant en Suisse. Sarah est arrivée en Suisse Dimanche 16 avril 2000 avec sa mère et le délégué du C.I.D.E., dépêchés au Caire.
2001 : CD-ROM pédophiles. L’examen minutieux de plusieurs dossiers français a permis de découvrir des similitudes étranges entre des lieux, des agresseurs, des victimes et des intervenants.
Des familles et des victimes, qui ont pu visionner le CD-ROM pédophile remis à la police genevoise par le C.I.D.E., ont pu reconnaître des visages d’enfants et d’agresseurs. Des instructions sont en cours. Nous suivons ces dossiers attentivement.
2002 : Soutien du C.I.D.E. à la Fondation éthique familiale. En juillet 2002 le C.I.D.E. a effectué un versement de CHF 5’000 au profit de la Fondation éthique familiale. Cette institution, créée en juin 2002, a mis sur pied une structure unique en Suisse : la Consultation interdisciplinaire de la maltraitance intrafamiliale (CIMI). Elle s’occupera globalement de l’entité familiale en difficulté au lieu d’en traiter chaque membre comme cela se fait ordinairement.
2002 : Analyse transversale. Le C.I.D.E., ayant en sa possession de nombreux dossiers dans lesquels les enfants relatent des abus commis dans le cadre de réseaux, décide d’engager un journaliste spécialisé dans l’investigation afin de mener une analyse transversale de ces différentes affaires. Cette enquête a été d’une grande utilité, car elle nous a permis d’établir des liens entre certaines de ces affaires.
A l’heure actuelle ces liens ne constituent pas des preuves permettant la réouverture de ces dossiers mais le C.I.D.E. dispose désormais de nombreuses informations détaillées et précises que notre Fondation continuera à exploiter avec pour objectif l’arrestation des pédocriminels.
Cette enquête a pu être menée grâce au soutien de l’association AIG, Action Innocence Genève.
2002 : Soutien à une victime d’un réseau de prostitution enfantine. Le C.I.D.E. apporte son soutien, aide financière et logistique, à une jeune femme victime pendant son enfance d’un réseau de prostitution enfantine. L’enquête se poursuit après la condamnation du père et de la mère à respectivement 12 et 16 ans de réclusion criminelle pour viols et actes de barbarie. Elle s’est réfugiée en Suisse, pendant plusieurs mois, suite aux menaces dont elle a fait l’objet de la part des membres du réseau qu’elle a dénoncé.
L’association Action Innocence Genève a également contribué au soutien apporté à cette jeune femme.
2003 : Affaire « Malaisie ». Après avoir pris connaissance du cas de deux fillettes enlevées par leur père de la Suisse vers la Malaisie en 1993, le C.I.D.E. a appuyé leur mère dans ses démarches juridiques. Malgré la condamnation en Suisse du père pour kidnapping et séquestration aggravée, le lieu où se trouvaient les fillettes durant ces 10 ans n’a jamais été révélé. Les interventions de la Chancelière de l’Ambassade de Suisse à Kuala Lumpur, le Procureur de Genève et de l’Office Fédéral de la Police ont été déterminantes pour le rapatriement de ces enfants en Suisse, fin septembre.
2004 : Jeunes Filles menacées de mort. Deux jeunes filles ont alerté leur entourage pour un cas de maltraitance aggravé par des menaces de mort de leurs proches. Le C.I.D.E. a été sollicité dans ce cas pour trouver une solution juridique ainsi que pour offrir une aide pour protéger ces deux jeunes filles.
3) Un article de l’hebdomadaire suisse « L’Hebdo » publié le 12.12.1996 :
Le système Glatz, pourchasseur de pédophiles
Que faire face aux abus sexuels envers les enfants ? L’avis de Georges Glatz, qui dirige une organisation internationale spécialisée dans la lutte contre ce fléau. Malades, pervers, criminels, les pédophiles défraient la chronique des tribunaux à un rythme accéléré. Fin novembre s’ouvrait à Colombo le procès d’un industriel zurichois. Début décembre, un Valaisan était arrêté à Sion. La semaine passée la justice vaudoise condamnait un enseignant à deux ans de prison. Ces trois hommes, familiers du Sri Lanka, assouvissaient depuis des années leur perversion sur des enfants de ce pays. Les abus sexuels contre des enfants de chez nous ne sont pas en reste, il suffit pour s’en convaincre de consulter les agendas de nos tribunaux de district. Les deux premières des trois affaires précitées doivent d’être sorties de l’ombre à une organisation ayant son siège à Lausanne, le C.I.D.E. (Comité international pour la dignité de l’enfant), que dirige son fondateur Georges Glatz, 50 ans. Ancien journaliste à la radio et à la télévision romande, candidat malheureux au Conseil d’Etat lors du scrutin de septembre, il est aussi depuis quatre ans délégué cantonal vaudois à la prévention des mauvais traitements envers les enfants. Il porte donc deux casquettes de même nature et complémentaires.
- Dans quelles circonstances avez-vous créé le C.I.D.E. ?
- Cela remonte à un « Temps présent » (émission de la Télévision suisse romande) que j’avais entrepris en 1992 sur le tourisme sexuel et la prostitution des enfants. Nous avions repéré une agence touristique suisse, Partner Travel, qui vendait des voyages en Thaïlande plus que suspects. La TV avait finalement décidé d’abandonner le projet, la direction estimant que sa réalisation prendrait trop de temps. C’est après cette expérience avortée que j’ai décidé de créer le C.I.D.E., en commençant avec le cas de cette agence, en collaboration avec « L’Hebdo » par un reportage en Thaïlande. Partner Travel a cessé depuis lors ses activités.
- Vous opérez en traquant les pédophiles, ceux qui pratiquent le tourisme sexuel. Comment vous y prenez-vous ?
- Notre but est en effet de repérer les adultes qui violent la dignité de l’enfant, que ce soit en Suisse ou ailleurs, d’établir des preuves, de les dénoncer à la justice, helvétique ou autre. Notre action s’arrête où commence celle de la justice.
- Peut-on dire que par ces méthodes le C.I.D.E. se substitue à la police ?
- Non, car nous agissons sur des terrains où elle n’est pas toujours en mesure d’opérer, notamment envers la pédophilie sévissant dans les pays lointains, qui lui échappe grâce au laisser-faire dont elle bénéficie sur place.
- Qui opère sur le terrain ?
- Le C.I.D.E. est reconnu d’utilité publique mais ses moyens sont artisanaux. Nous n’avons pas de quoi rétribuer des enquêteurs permanents. Nous opérons souvent en association avec des journalistes. Ce genre de collaboration a plusieurs avantages : elle nous coûte un minimum, le journaliste est motivé, son journal également et l’information sensibilise le public au problème. Nous travaillons aussi, notamment en Europe, avec des détectives privés mais c’est cher et rares sont ceux qui peuvent nous offrir bénévolement leurs services. Dans les pays du tiers monde, nous opérons de plus en plus souvent avec des associations locales, comme Peace au Sri Lanka ou Virlanie aux Philippines. Nous avons aussi constitué un réseau bénévole d’avocats et de juristes, suisses et étrangers, avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.
- Le système Glatz, en somme. Est-ce par ces moyens que vous avez pu dénoncer l’industriel zurichois en cours de jugement au Sri Lanka ?
Oui, c’est un bon exemple et il est de taille dans la mesure où cet homme a assouvi ses pulsions sur des centaines de jeunes garçons de ce pays. Son cas nous a été signalé par une association locale qui n’était pas en mesure de le dénoncer étant donné les appuis dont il bénéficiait au Sri Lanka où il avait créé plusieurs entreprises. Nous avons envoyé deux enquêteurs, des journalistes suisses se faisant passer pour un couple. Ils ont enquêté sur place et recueilli des témoignages d’enfants qu’ils nous ont remis. Nous avons dénoncé le cas à Peter Blaser, chargé de la traite des êtres humains à l’Office fédéral de la police, qui a saisi les autorités sri-lankaises, lesquelles ont chargé du dossier un magistrat qui s’est rendu en Suisse et s’en est retourné avec un mandat d’arrêt. L’homme a été incarcéré, libéré sous caution – mille francs suisses alors qu’il est multimillionnaire – il y a eu en sa faveur des manifestations d’ouvriers et de mères de famille, et le procès, qui devait s’ouvrir fin novembre à Colombo, a été reporté à février 1997. De sorte que c’est un dossier que nous continuons de suivre car il est hors de question pour nous de laisser s’évaporer une affaire aussi grave. S’il échappe à la justice sri-lankaise, la justice suisse devra se charger de son cas, la loi le lui permet.
- Le C.I.D.E. est aussi à l’origine de la récente arrestation du pédophile sédunois. Comment l’avez-vous repéré ?
- Cela s’est passé plus soudainement. C’est une voisine qui a alerté le C.I.D.E. après avoir remarqué qu’il vivait avec un mineur de 13 ans dont elle le soupçonnait d’abuser sexuellement. Nous nous sommes assurés du bien-fondé de ses soupçons, nous avons enquêté sur ses activités au Sri Lanka où il n’est pas exclu qu’il faisait partie du réseau de complices qui y retrouvaient le Zurichois.
- Sur quels dossiers brûlants travaillez-vous actuellement ?
- Nous sommes débordés et devons faire des choix. Nous sommes sollicités pour une dizaine de cas chaque mois. Nous avons plusieurs enquêtes en cours conduites par des détectives privés, concernant des propagateurs de cassettes pornos opérant en Suisse. Je ne peux pas être plus précis car je risquerais de leur donner des indices. Nous sommes toujours très actifs dans les pays propices au tourisme sexuel où nous avons des programmes d’assistance à des associations locales. Nous en avons un également en Russie avec une association qui s’occupe d’enfants détenus dans des prisons épouvantables.
- Vous dites que vous manquez de moyens propres à l’association. Quels sont-ils et qui pourrait vous aider davantage, les pouvoirs publics suisses ou une institution internationale ?
- Nous tournons avec un budget de moins de 100 000 francs par an, qui nous vient de dons divers. Pas moyen de rétribuer un collaborateur permanent. Cinq personnes travaillent au siège de l’association à Lausanne, bénévolement ou rétribuées en occupation chômage pour des durées limitées. Il faudrait d’abord un coordinateur permanent, moi ou quelqu’un d’autre, et idéalement quelques collaborateurs à temps plein, stables et rétribués correctement, pour prospecter, enquêter, étendre notre action, assurer le suivi des dossiers, la correspondance, les relations avec nos partenaires.
- La pédophilie et les abus sexuels à l’égard des enfants existent depuis toujours mais on n’en a jamais autant parlé qu’aujourd’hui. Pourquoi ?
Vaste question. L’affaire Dutroux y a contribué pour une bonne part ainsi que la récente Conférence de Stockholm à laquelle ce drame a donné un grand impact. Le développement du tourisme sexuel a conduit à des révélations qui ont touché le public. Les abus sexuels à l’égard des enfants dans nos contrées ont fini également par sortir du silence. Les langues se délient, notamment dans les familles. Au Service vaudois deprotection de la jeunesse plusieurs cas sont signalés chaque semaine alors qu’il était question tout au plus d’un cas par mois il y a dix ans. Les tribunaux de district traitent régulièrement de délits sexuels contre des enfants dont la justice n’était autrefois saisie que rarement.
- Le phénomène a-t-il plus d’ampleur qu’autrefois ?
- J’ai tendance à le croire. L’expansion du tourisme vers les pays pauvres a rendu la pédophilie peu coûteuse et d’autant plus accessible qu’elle est trop souvent impunie. L’éclatement des familles dans nos pays contribue certainement au développement de ces perversions : quand le pervers est le beau-père de l’enfant ou le compagnon de sa mère, il y a moins de barrières que s’il est son géniteur, les statistiques le montrent. Les messageries dites roses, la télématique, Internet jouent un rôle de plus en plus considérable, des études ont été faites à ce sujet. Quant au trafic des cassettes pornographiques, il dépasse de très loin les fonds cachés des sex-shops.
- On parle de réseaux internationaux de pédophiles. Est-ce exagéré ?
- Pas du tout. Ils se développent et se déploient à des fins diverses : trafic d’enfants, organisation de séances pornos collectives, protection mutuelle, diffusion de revues et de cassettes. Pour les tourner ces cassettes, il faut des acteurs, fillettes et garçonnets. C’est un vaste marché. Elles sont habilement faites : impossible de détecter le moindre signe permettant d’identifier le pays où elles ont été tournées, et si les enfants sont filmés ostensiblement, leurs partenaires adultes sont toujours masqués d’une façon ou d’une autre. L’abaissement de la majorité sexuelle à quatorze ans a des défenseurs dont il ne faut pas sous-estimer le poids. Ces réseaux bénéficient de protection grâce à la présence en leur sein de personnes influentes. Des congrès de pédophiles se sont tenus à Vienne, à Turin. Oui, en Europe, cela paraît incroyable.
- Etes-vous écouté en haut lieu, ici en Suisse ?
- Oui. Nous avons une excellente relation avec Peter Blaser, notre principal interlocuteur à Berne, avec qui nous projetons la création d’une banque de données. La justice suisse, plus indépendante qu’ailleurs, est moins exposée aux pressions. La prescription des délits sexuels contre les enfants est désormais de dix ans ans au lieu de cinq. Le conseiller national vaudois Jean-Charles Simon a déposé une initiative parlementaire destinée à étendre la répression de la pornographie enfantine aux détenteurs de cassettes alors que la loi actuelle ne vise que leurs auteurs et leurs propagateurs. Le Conseil d’Etat vaudois vient de proposer deux mesures fédérales visant à renforcer les moyens de détection des délits commis par des pédophiles dans les pays propices au tourisme sexuel. Le C.I.D.E. a pris une part active dans ces propositions.
- Celle de l’exécutif vaudois vise à la création d’une organisation chargée d’opérer dans les pays concernés. Le C.I.D.E. par exemple ?
- Ce n’est pas à moi de le dire, mais il est vrai que c’est exactement ce que nous faisons et nous avons une expérience reconnue en Suisse et à l’étranger. ·
Propos recueillis par Pierre-André Krol
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