À la demande de Nathalie, je vous fais parvenir un résumé de ma vie professionnelle sous forme de témoignage, en plusieurs étapes. D’autre part je vous fais part de mon témoignage concernant l’hospitalisation de Nathalie, de mon point de vue …
Veuillez recevoir... mes salutations les meilleures.
Françoise Ruch
- Tribulations d’une infirmière en psychiatrie
- Les buts et le fonctionnement de ma boutique, et mon nouveau métier
- Mon blog, où je raconte les dysfonctionnements de la population de notre village, et où j’essaie d’ouvrir les esprits au changement
- Mon témoignage sur l’état physique de Nathalie durant son séjour à la Clinique psychiatrique de Bellelay
- Tribulations d’une infirmière en psychiatrie
Tout d’abord il faut savoir que je viens d’une famille totalement dysfonctionnelle et toxique. Mon père me battait et ma mère était possessive à outrance et était maltraitante psychologiquement. Je n’ai eu droit qu’à des obligations et qu’à des interdictions durant les 20 premières années de ma vie.
Une enfance difficile et compliquée dans un milieu malsain. Une adolescence rebelle et sans dialogue. Un départ dans la vie professionnelle complètement raté, car imposé par mes parents toxiques. C’est à 20 que je suis partie de la maison, contre le gré de mes parents, et avec leur surveillance et leur intrusion régulière chez moi, en mon absence pour vérifier, quoi ? je ne sais toujours pas…
Maltraitance physique et psychologique, abus de confiance, abus de pouvoir, vol d’argent…
A 15 ans, après avoir refusé tous les apprentissages qui m’intéressaient, mes parents me forcent à suivre une formation dans une école paramédicale. Ça ne m’intéresse guère d’où ratage complet. Obligation parentale de travailler à l’hôpital et suivre une mini formation d’aide hospitalière.
Bref à 17ans je travaille comme aide hospitalière certifiée en soins généraux. A 19 ans, afin de m’affranchir de la dictature de mes parents je décide de m’inscrire dans une école d’infirmière, contre l’avis parental. La formation en psychiatrie me permet de me former et de prendre mon indépendance … le rêve ! Je passe les examens dans 2 écoles et j’ai le choix : école d’infirmière assistante de Chaux de Fonds ou école d’infirmière en psychiatrie à Bellelay… Bellelay sera mon choix, contre l’avis parental… et je tiendrai tête !
Donc je commence mon école en 1979. J’arrive dans un milieu que je ne connais pas. Ma formation a été source de conflits, d’interrogations diverses sur le sens des choses, de prise de conscience personnelle de mon vécu, de découverte et j’en passe. 3 années riches en émotions diverses et pleines de remises en question. Avec mon vécu, j’étais quelqu’un de facilement manipulable, car dans un premier temps je n’osais pas m’affirmer et refuser les changements inopinés d’horaires ou de postes de travail. Donc il était facile de me refiler tout le travail que les autres ne voulaient pas faire. Il y a eu beaucoup d’abus !
Je découvre avec horreur que la camisole de force est encore en action dans ce milieu. Je l’ai vu à l’œuvre une seule et unique fois, heureusement, car la camisole chimique a rapidement remplacé la camisole de force. La camisole chimique n’est pas beaucoup plus adaptée selon moi. De nouveaux traitements complètement barbares ont remplacé ladite camisole de force. Je me souviens de l’un d’entre eux. Il s’agissait d’emballements froids. Le patient était allongé sur son lit, en sous-vêtement et était emballé dans un drap mouillé, froid. Le drap emballait le patient à la façon « cocon », ne laissant dépasser que la tête. Le patient restait ainsi de 20 mn à 1h selon (selon quoi ? aucune idée…) Pour moi, une torture que j’ai toujours refusé de faire subir à mes patients. D’autre part il y avait encore des traitements aux électrochocs… Là aussi, j’ai refusé tout net de participer à ces horreurs. Le passé des traitements psychiatriques est lourd de non-sens… Il n’y avait pas de dialogue, les gens étaient considérés comme fous, dangereux, et étaient enfermés sous clés à longueur de temps. Le rôle des infirmiers était mal défini. Nous étions à la fois des soignants et des géôliers. C’était bizarre ! Les patients étaient enfermés à clé dans leur division, voire dans leur chambre ! Très peu d’entre eux avaient sortie libre et avaient la possibilité d’aller et venir comme bon leur semblait. La plupart des divisions étaient des divisions fermées.
A la fin de mes études, une nouvelle folie s’abattait sur les patients… un nouveau traitement… Les groupes de paroles sont devenus obligatoires… Pauvres patients qui ne désiraient pas partager en groupe leur vécu ! Là aussi je me suis opposée à ces traitements obligatoires. J’ai aussi vécu la mise en place de la musicothérapie, de l’art thérapie, de l’ergothérapie, des prises en charge individuelles, des leçons de sport, de la relaxation, de la cuisinothérapie et autres… Le patient psychiatrique était une bête de recherche dans le monde des traitements annexes… On a à peu près tout essayé… tout tenté… Seules quelques thérapies se sont avérées bienfaisantes et apaisantes. Et selon moi, il est totalement injuste, inhumain et contre-productif d’imposer toutes sortes de thérapies au patient sous prétexte de l’occuper… Il faut apprendre à cibler ce qui va convenir au patient, ce qui va le faire avancer dans sa prise en charge. A l’époque, tout relevait du tâtonnement.
L’infirmière était soumise au diktat du médecin et si elle prenait la parole lors d’un colloque, son opinion était rarement retenue.
Il faut savoir aussi que le personnel a été rapidement soumis à l’obligation de participer à des soi-disant formations continues. On nous obligeait de suivre des séminaires, ou l’on devait souvent travailler en groupe, de façon identique à celles des patients. On se retrouvaient en cercle, et l’on devait parler de son vécu ! Je me suis défilée un nombre incalculable de fois… Ce qui me valait les foudres de mes chefs !!! Pour moi, avec mon vécu, c’était juste insupportable de participer à ces séances. J’imaginais aussi la souffrance de certains patients obligés d’y participer.
Les traitements médicamenteux étaient surveillés de près. La prise des médicaments se faisaient en principe au moment des repas, sous surveillance stricte et pour les récalcitrants, on les obligeait à venir prendre leur traitement au bureau infirmier, sous surveillance stricte. De plus, un contrôle de la bouche était systématiquement fait pour vérifier l’absorption correcte des médicaments. En cas de refus de prises de médicaments, l’injection était faite de force. Je me souviens de la fois où, toute jeune élève infirmière, 3 infirmiers mâles ont saisi de force une jeune femme, l’on traînée dans sa chambre d’isolement, l’on couchée sur son lit et maintenue vigoureusement, et l’on m’a obligée à lui faire une injection intramusculaire à travers ses vêtements ! J’ai essayé de protester, mais les 3 infirmiers (vieux…) m’ont donnée l’ordre de le faire et rapidement ! Je me suis exécutée, mais lorsque j’ai retiré l’aiguille de la fesse de ma patiente, celle-ci était complètement recourbée… C’est dire la souffrance physique (en plus de la souffrance psychologique) que ma patiente a dû ressentir… J’ai été mal durant des semaines, j’en était presque traumatisée.
Durant ma formation, j’ai eu la chance d’avoir certains enseignants ouverts sur l’extérieur, enseignants qui nous ont stimulé à avoir un autre regard de la psychiatrie qu’auparavant. Le patient s’appelait client et nous tenions compte de son bien-être physique et psychique. La relation verbale était d’une grande importance. Mais la confrontation des jeunes élèves infirmiers que nous étions, avec nos idées révolutionnaires, face aux anciens infirmiers était difficile et il était quasi impossible d’imposer un changement de comportement infirmier vis-à-vis des patients. Ma classe et moi avons été pionniers en la matière par l’ouverture de la psychiatrie sur l’extérieur en organisant notre 1e kermesse. Cette fête avait pour but l’échange entre la population de la région et les patients hospitalisés, afin d’enlever l’étiquette de « fou dangereux » et de « peur ».
J’ai aussi vécu la période où tout le monde fumait comme des trous… patients et infirmiers… les infirmiers trouvaient l’excuse de fumer une clope en compagnie de leur patient et transformaient ce moment en soi-disant relation individuelle… Une horreur. La fumée était partout, dans le bureau des infirmiers, dans la salle à manger, dans les couloirs, dans les toilettes, dehors… une horreur… Ce n’était guère éthique et ça n’a rien apporté de positif !
Durant mes stages en hôpital de soins généraux, je me suis trouvée confrontée à un autre fonctionnement de la part du personnel médical. Les patients étaient plus considérés comme des cas, voire des No, et je me suis opposée plusieurs fois à l’infirmière responsable et au médecin, car ceux-ci ne tenaient pas compte du confort émotionnel et psychique du patient. Confort tout autant important à mes yeux d’élève infirmière en psychiatrie que le confort des soins physiques. Cela m’a valu des rapports de stage peu élogieux sur ma relation à la hiérarchie !
Une fois mon diplôme en poche, en 1982, j’ai suivi un parcours professionnel atypique. Mon école d’infirmière en psychiatrie m’avait permis de prendre de l’assurance et m’avait permis de panser une partie de mes blessures d’enfant. J’avais beaucoup appris sur moi à travers les relations de confiance établies avec mes patients. J’ai alors proposé un projet innovant de création d’atelier d’ergothérapie occupationnelle pour les divisions de gériatrie. A l’époque, rien de tel n’existait à Bellelay, et peut-être même en psychiatrie ! Les patients gériatriques étaient « parqués » en rang d’oignons dans les couloirs, et ils y attendaient la pause thé, le dîner, les 4h et le souper. D’un premier temps, on m’a prise pour une hurluberlue… Que pouvait-on faire de ces personnes âgées dégénérées? d’après mes supérieurs, il n’y avait rien à en tirer… J’ai insisté, j’ai étayé mon projet, j’ai argumenté et j’ai obtenu le droit d’ouvrir mon premier atelier d’ergothérapie occupationnelle avec les patients de gériatrie. Je suis même allée discuter budget directement avec le directeur administratif de l’époque. Ca m’a valu la jalousie et les ragots de mes autres collègues qui ont créé la rumeur que j’étais la maîtresse de l’administrateur ! …
Bref, j’ai installé mon atelier en donnant de ma personne. J’ai dû négocier et argumenter fermement mon idée, j’ai repeint moi-même les boiseries du local, celle-ci sont passé du gris sale au rose pastel, au grand dam de mes supérieurs qui ne comprenaient pas ma démarche ; j’ai décoré les fenêtres de jolis rideaux au crochet créés par mes soins, en privé svp… La critique a été vive… on ne met pas de rideaux dans un hôpital ! J’ai essayé tant bien que mal, avec les moyens du bord d’apporter un peu de vie et de joie à cette pièce si triste. J’ai dû écumer les galetas afin de rassembler tables et chaises. J’ai récupéré divers petits bibelots pour meubler l’endroit… Je suis allée voir le jardinier des lieux afin qu’il me fournisse de jolies plantes pour égayer les lieux. J’ai dû prendre contact avec des fournisseurs de matériel créatifs et la lingerie de l’établissement. J’ai dû établir un budget, tellement petit et difficile à respecter que j’ai dû improviser et chercher des solutions pour obtenir du matériel à moindre coût ! J’ai beaucoup récupéré et transformé… la débrouillardise quoi ! Un boulot que j’ai assumé seule, dans un temps record ! 1 mois ! J’ai dû informer et préparer psychologiquement les 2 divisions concernées par mon projet, et en avant toute. Résultat des courses ? Tout le monde a critiqué mon audace dans la décoration de la pièce, tout le monde m’est tombé dessus à bras raccourcis et les 2 divisions concernées ont saisi l’opportunité de se débarrasser de leurs patients et m’ont confié jusqu’à 16 personnes en même temps, pour moi seule ! L’horreur, j’étais seule contre tous !!! La réalité a été très dure à assumer et dès que je protestais sur la quantité de personnes à m’occuper en même temps, j’avais l’équipe infirmière contre moi.
Pas un infirmier ne comprenait les buts de mon travail. Les médecins non plus d’ailleurs ! Je me sentais bien seule. Mais j’ai persévéré, sûre du bien-fondé de mon projet !
Et en contrepartie, j’ai vu des patients s’épanouir, se mettre à parler de nouveau, à échanger avec leurs voisins de table, à chercher le dialogue, à être moins agressifs, et finalement à demander d’eux même pour participer aux différentes activités proposées. Un changement si probant, que la direction a décidé d’engager des ergothérapeutes professionnels (les) afin de créer d’autres ateliers, dans d’autres divisions ! L’arrivée en masse de 4 personnes a beaucoup perturbé les différents services concernés. Et moi y compris. Aucun (e) de ces ergothérapeutes n’avait d’expérience en psychiatrie. Ils venaient tout droit de l’étranger, avec un bagage de soins généraux. Leur acclimatation n’a pas été évidente, tant du point de vue des mœurs et des habitudes de la région, que du point de vue relationnel psychiatrique. Et moi, ils m’ont mise à l’écart, car je n’étais qu’une petite infirmière, sans formation ergothérapeutique. Au bout de quelques mois, l’infirmier chef de l’époque m’a changé de service, j’ai dû laisser derrière moi un job et des patients que j’adorais. J’ai dû aussi laisser mon atelier si chèrement acquis ! J’ai passé de la gériatrie aux admissions, et j’ai dû partager ma place de travail avec une ergothérapeute qui se prenait pour ma cheffe… Je me suis mis l’équipe infirmière à dos, car j’ai osé contrer leur façon de voir le traitement ergothérapeutique. Pour l’équipe infirmière, seule l’ergothérapeute avait son mot à dire. Ils ne me considéraient pas comme ergothérapeute et je n’étais plus crédible en tant qu’infirmière. Autant dire que je n’avais aucune valeur professionnelle aux yeux de personne. Ce qui devait arriver, arriva. Une veille de Noël, j’ai été convoquée dans le bureau de l’infirmier chef. Une autre infirmière qui s’occupait de l’animation dans le service externe était convoquée elle aussi. Nous avons passé toute les deux un sale quart d’heure, plein de griefs non fondés nous ont été dits… Ils ont inversé nos postes de travail. Elle et moi, nous nous sommes opposées à ce changement, mais rien n’y a fait ! A moi, on m’a répondu sèchement : si vous n’êtes pas d’accord, la porte est là ! (merci et joyeux Noël en perspective pour nous 2…) La période d’adaptation qui a suivi a été difficile vu les circonstances… Pour moi, cela faisait le deuxième changement d’atelier et la troisième adaptation en 4 ans …
J’ai eu la chance de retrouver en ma chef de service, une ancienne collègue qui avait apprécié mon travail en tant que stagiaire infirmière ! J’ai eu très vite carte blanche et j’ai pu profiter de développer, déménager, installer un nouvel atelier. La confiance était totale de la part de ma responsable. Du point de vue de l’équipe, ce fut tout autre. Certains membres comprenaient mon travail, et approuvaient mon mode de fonctionnement. Quant aux autres ce fut échec et mat ! Ils ne voulaient que me surcharger et exigeaient un maximum de prises en charge. Chose impossible à faire quand on est seule. Là aussi, j’ai dû gérer jusqu’à 18 personnes en même temps ! Et quand j’ai argumenté le fait de l’impossibilité de gérer autant de monde en même temps, incompréhension de l’équipe … et du médecin responsable du service. Aucun soutien de personne ! Des tensions sont apparues avec certains membres de l’équipe. Il a fallu tenir bon et imposer ma façon de voir les choses, pour le confort des patients dont je m’occupais, et pour un minimum de confort personnel.
En 1991, naissance de mon premier enfant, et arrêt de travail, n’ayant pas trouvé de solution de garde pour mon fils. 1993, naissance de mon 2e fils. S’en est suivi 10 ans de non travail professionnel. 10 ans de travail de maman. Etant hyperactive, manquant de contact, la sphère professionnelle m’a rapidement manqué. J’ai très rapidement organisé des cours de créativité diverses dans plusieurs associations, et j’ai fait du bénévolat. Après 8 ans à la maison, l’envie de reprendre une activité professionnelle me taraudait. Durant 2 ans, j’ai postulé en tant qu’infirmière en psychiatrie, en gériatrie, en ergothérapie occupationnelle ou comme animatrice dans divers hôpitaux, homes, structures diverses, etc … Mais, rien, le désert… On ne voulait plus de moi ! J’étais grillée… J’étais hors circuit professionnel depuis trop longtemps et trop atypique dans mon parcours professionnel et de vie… Alors me vient l’idée d’ouvrir ma boutique.
Par l’ouverture de ce petit commerce, je retrouvais la possibilité de contact qui me manquait tant et en plus je pouvais partager ma passion pour la créativité… Le support matériel étant un allié imparable pour entrer en contact avec les gens.
- Les buts et le fonctionnement de ma boutique, et mon nouveau métier
Depuis 2003, année d’ouverture de mon 1er commerce, j’ai mis en avant le côté relationnel avec mes clients. Le côté créatif, les cours donnés n’étaient que le support à la relation. Du coup j’ai créé une nouvelle profession : infirmière sociale.
Mon tout premier magasin était minuscule, à peine 18m carrés. Je l’ai installé seule, avec les quelques sous que j’avais économisé en participant et en organisant des marchés artisanaux. J’y travaillais déjà selon les mêmes principes qu’actuellement. J’y donnais même des cours…
Après 2 ans d’activité, l’envie de prendre un local plus spacieux s’est fait sentir. Le budget ne suivant pas, je me suis associée à une amie couturière. Donc déménagement à la Grand Rue cette fois (sur Tavannes) et location d’un local de 35m carrés. Les 2 premières années se sont bien passées, et nous avons pris l’option de nous associer à une troisième personne. Cela permettait à chacune d’entre nous d’avoir des horaires allégés et plus de disponibilité pour nos familles respectives. Au bout d’une année, la couturière et moi avons remarqué que notre autre associée ne respectait pas les horaires mis en place. Elle se permettait de fermer boutique à son gré… Difficile de fidéliser les clients dans ces conditions-là, et difficile de faire tourner la boutique financièrement. Gros clash et demande de départ à notre 3e associée.
Nous restons alors à 2 à nous partager le quotidien du magasin. Ce fichu magasin avait le gros inconvénient d’être une étuve en été et un congélateur en hiver… Après 4 ans dans ces locaux infernaux, on prenait la décision de déménager et du coup d’agrandir notre boutique. Un nouveau local de 63 m carré a été loué, juste 20 mètres plus loin. Le bonheur, de l’espace, des clients fidèles et réguliers, des contacts et un travail intéressant, jusqu’au jour où… Mon associée ayant eu un gros drame familial (son fils de 30 ans est devenu paraplégique suite à un accident de hockey), elle a commencé de déprimer, ne s’est plus investie comme auparavant dans son travail, s’est mise à fermer notre commerce avant l’heure. Les clients ont commencé de râler, et lorsque j’ai voulu évoquer le sujet avec elle, elle a pété les plombs. Elle m’a envoyé valser en me disant que les clients me fuyaient, que tout était de ma faute, que j’étais autoritaire et perverse dans mon comportement. Je m’en suis pris plein la tronche… Elle a refusé tout net de se remettre en question et m’a laissé tomber dans des circonstances difficiles. En 2 mois, je me suis retrouvée seule, avec un grand commerce à gérer, des charges lourdes pour une seule personne, 2 ados en plein apprentissage avec des horaires impossibles, une mère fraîchement veuve qui me téléphonait 10 fois par jours ou qui débarquait n’importe quand au magasin comme à la maison, un mari toujours absent, et une montagne de mobilier et de marchandise ne m’appartenant pas à gérer… L’horreur… Cela n’a pas suffi à ma peine, mon propriétaire de l’époque a vendu son bâtiment. Et… cerise sur le gâteau, à un étranger qui ne prends pas les femmes en considération, qui les humilie, qui les traite comme des moins que rien. A peine a-t-il eu les clés du bâtiment qu’il a voulu me mettre à la porte. Pensez que je m’y suis opposée fermement. Il est revenu à charge plusieurs fois et s’est confronté à mon refus ferme. Ne supportant pas que je lui tienne tête, il a alors réquisitionné mon arrière boutique pour 3 semaines, le temps disait-il de faire des travaux de rénovation. En fait, j’ai été 6 mois dans les travaux, sans rien pouvoir obtenir, ni local ni dédommagement… et de surcroit en trans formant le reste de l’immeuble il m’a fait des dégâts considérables dans mes rayons car le plafond a coulé (réfection de chappe), dans ma vitrine, sur mon store de vitrine et je passe sur la poussière, le bruit, les odeurs, l’inconfort de mon travail, la suppression de mes toilettes, le fait de travailler finalement à mi temps (car sans wc…), le stress, les dossiers à remplir pour obtenir des dédommagements, les preuves à chercher, le temps perdu en absurdités, téléphones, démarches diverses et autres… Il m’a fallu rendre 2 dossiers et assister à 2 séances de l’autorité de conciliation. Au final, je n’ai obtenu que des peanuts et les yeux pour pleurer. Il m’a fait perdre plus de 30'000.- en plus de tout le reste ! Je n’en pouvais plus. J’étais épuisée…
Après 13 ans d’activité, et plein d’ennuis (avec mon associée dépressive, avec un changement de propriétaire) je décide de tout arrêter après avoir enchaîné des confrontations avec les autorités de conciliation et mon nouveau propriétaire. Je repostule alors dans les différents hôpitaux, homes, services et structures diverses du coin ! Refus de toutes parts. Trop vieille, la dame. Trop chère, trop libre (plus d’enfants à charge), trop d’expérience de vie aussi… Trop atypique comme parcours professionnel ! Trop de compétences pas validées. Aucune entreprise régionale n’est entrée en matière suite à mes postulations. A certains endroits, ils ont préféré offrir le poste à un chômeur non qualifié… C’est dire… J’ai alors pris la décision de fermer boutique et d’ouvrir un atelier-mercerie dans un lieu en plein développement, dans un bâtiment ancien magnifique, et de créer une petite structure différente, accessibles à la population comme aux touristes de passage. Mon projet fut mis par écrit, soumis aux propriétaires dont je reçu l’approbation. Une fois le contrat de bail signé, le mise en place faite, il fallut commencer de développer ma présence sur les lieux (Ancienne fondation Bellelay, entrée dans la cour intérieure, 1er étage, et non visible …) J’ai alors demandé l’autorisation (eh oui, je suis de la vieille école…) aux propriétaires de marquer ma porte d’entrée par une grande décoration extérieure. NON me fut répondu. A ma question pourquoi ? on m’a simplement dit : c’est un bâtiment protégé ! Point final. Grosse déconvenue… J’ai alors insisté pour déposer de grands panneaux publicitaires sur la place de parc. La réponse fut NON. Et rezut !!! Comment développer mon projet dans de telles conditions ? Ils savaient que je voulais organiser des cours, et aussi des cours en extérieur, devant ma porte d’entrée et créer une jolie terrasse à cet effet… Eh bien NON, interdit ! Un de mes autres projets était d’organiser des ballades thématiques sur le thème des arts du fil, et de rendre ses ballades attrayantes par une leçon de Land Art mixé aux arts du fil … Que nenni… rien de tout ça ne put être mis sur pied. Et lorsque j’ai demandé l’appui de la fromagerie pour la vente de mes produits, la réponse à elle aussi été négative. On ne mélange pas la créativité et le fromage (ils vendaient aussi des articles touristiques tels que stylos, casquettes, etc…) En dernier recours, je me suis approchée d’un guide du musée pour lui demander son soutien. Il était juste censé signaler ma présence à ses visiteurs lorsque le groupe touristique était en attente de la visite guidée… Bien… raté aussi… j’ai même entendu un touriste demander : qu’y a-t-il là-haut ? et la réponse du guide : rien, que du fil… Je vous avoue que j’ai vu rouge ! J’ai alors demandé une entrevue aux propriétaires, entrevue qui s’est mal passée car ils m’ont dit textuellement que la fromagerie avait la priorité ! et que je n’avais pas droit à faire de la publicité ! Je n’étais pas traitée de la même façon, je n’étais pas sur pied d’égalité avec la fromagerie ! Ce fut la goutte d’eau de trop. Déjà que j’avais remarqué et vérifié que l’on venait en mon absence dans mes locaux, que l’on déplaçait mes affaires exposées, le soir ou en mon absence, que mes toilettes étaient régulièrement utilisées et non nettoyées… J’ai décidé de tout arrêter de ce projet stérile ! Dès le lendemain, j’ai envoyé ma dédite ! Redéménagment… donation de la plupart de mes meubles et de ma marchandise à des associations car pas de place d’entreposage chez moi… Perte nette de l’affaire : 25'000 francs… Les yeux pour pleurer ! En 2 ans, à cause de propriétaires malhonnêtes et malfaisants, j’ai perdu plus de 55'000 francs !!!
S’ensuivit alors une longue année de pause forcée, à ruminer mes échecs (pour tant soit peu que ce soit des échecs), j’ai repostulé à plusieurs endroits en tant qu’infirmière, animatrice, responsable d’atelier chez Regenove, chez Caritas, dans des ateliers protégés, dans les homes, dans les hôpitaux, etc… Rien ! Néant ! on ne me voulait toujours pas ! Et pour la plupart, je répondais à une annonce parue dans les journaux !
Après avoir fait beaucoup de développement personnel durant cette année spéciale, ne supportant plus de rester « inerte » à la maison, sans contact extérieur, après une dure année de pause forcée, en manque de contacts et de projets, je me suis mise à la recherche d’un nouveau local ou commerce dans la région. C’est sur Tramelan que j’ai déniché la perle rare, idéalement placé, petit mais pas trop, pas trop cher car dans son jus de l’époque. Cette ancienne laiterie-fromagerie a été installée en mercerie et boutique cadeaux créatifs, et son côté vintage fait tout le charme du lieu. Le fait d’ouvrir ma boutique sur Tramelan m’a permis de retrouver mon ancienne voisine et amie Nathalie, et de renouer avec elle.
Donc, depuis novembre 2018, je fonctionne à nouveau comme infirmière sociale dans ma nouvelle mercerie-boutique cadeaux créatifs. On pourrait presque appeler mon commerce : Mercerie Sociale.
J’ai voulu créer un magasin atypique, ou le contact et l’écoute sont privilégiés. Et il se trouve que la population en a justement besoin… étonnant, non ? J’ai voulu créer un endroit hors du temps, une bulle d’oxygène, remplie de poésie, de couleurs, de rêverie, bref un lieu décalé où il fait bon s’y rendre juste pour dire bonjour comment ça va… et flâner un instant entre mes minuscules rayons. Un cocon rempli de compassion, d’empathie, de douceur, de dialogue et j’en passe.
Les clients qui fréquentent ma boutique sont de tous âges et de toutes catégories sociales. Je vois clairement dans leurs comportements qu’ils sont stressés, mal dans leur peau, aigris, formatés à une pensée unique, incapables de s’ouvrir au monde et à d’autres fonctionnements que le leur. Triste réalité ! Mais au bout de 10 mois d’activité, je remarque aussi que la population a besoin de voir de belles choses, de dépaysement, d’une bouffée d’oxygène, de contact, d’échanges verbaux, d’échanges de menus services, etc… Et je peux dire que le pari est relevé. Une frange de la population a pris confiance et s’adresse à moi pour de menus services. D’autres passent juste pour dire bonjour et voir s’il y a des nouveautés, s’en mettre plein les yeux comme ils disent. Et j’ai entendu un nombre incalculable de : wouah, c’est beau, on ne s’attendait pas à ça de l’extérieur, ça fait un bien fou de venir chez vous ! On y est toujours bien accueilli et vous avez toujours le sourire !
(mine de rien… c’est plaisant à entendre !!!)
Je ne pousse pas les clients à acheter, je veux juste leur offrir un peu de bonheur, un peu de quiétude, un peu d’écoute, de dialogue et de dépaysement. D’ailleurs … financièrement, je tourne tout juste, j’arrive juste à payer mes factures, je n’arrive même pas à payer le plein d’essence de ma voiture et il ne me reste même pas quelques sous d’argent de poche… C’est dire… Il faut être folle pour persévérer dans un projet tel que celui-là, sans aucune aide financière ! Mais si j’arrive à transmettre ce petit grain de folie à ma clientèle… il se pourrait que les gens de la région recommencent à réfléchir, reviennent à de meilleures relations, recommencent à comprendre les choses simples et basiques, recommencent à ouvrir leur esprit … Cela en vaut la peine.
Je pense qu’en persévérant dans cette voie, je peux ouvrir les esprits (ou du moins les entrouvrir), et provoquer une prise de conscience, une évolution de la mentalité très fermée de toutes ces sectes qui nous entourent. Des récalcitrants ? il y en aura toujours… Mais je vais faire de mon mieux afin d’ouvrir l’esprit de cette population si mal dans sa peau, afin qu’elle puisse à nouveau réfléchir par elle-même et prendre de bonnes décisions afin de se sentir mieux, fonctionner normalement quoi.
Voici l’exemple d’un client. Un samedi matin, 2 messieurs âgés débarquent dans mon commerce, le sourire aux lèvres. Adorable ! 2 messieurs âgés dans ma mercerie sociale ! mais que font-ils là ? D’entrée, ils engagent la discussion, ils sont charmants et un brin taquins ! L’un d’eux a une demande spéciale. Il cherche pour sa femme qui est malade, du coton pour empoigne-marmite. Je trouve les pelotes désirées, le monsieur paie et les deux amis s’en vont. Cela fait environs 6 semaines de cela. Depuis, le monsieur qui m’a acheté du coton pour sa femme est revenu souvent. Il emporte à chaque passage de quoi satisfaire son épouse. Il m’a récemment confié que sa femme est handicapée, qu’elle ne peut presque plus marcher, qu’elle a été hospitalisée plusieurs mois en institut spécialisé et que son seul plaisir est encore de tricoter… Et il fait plaisir à sa femme en venant lui acheter du coton à empoigne-marmite, afin qu’elle puisse s’occuper. C’est beau, non ? Lors de sa dernière visite, je lui ai demandé s’il a lui aussi un hobby… Il m’a dit rénover la maison de ses parents… et penser qu’il n’aurait jamais le temps de terminer ! Charmant, ce monsieur, et l’esprit ouvert ! C’est juste magnifique de rencontrer des gens comme lui !
- Mon blog
Depuis que j’ai ouvert ma petite boutique sociale sur Tramelan, j’ai aussi ouvert une page blog sur Face Book, en plus de ma page privée. Sur cette page nommée Atelier de l’Arantèle, j’y propose le mardi, le mercredi et le jeudi des idées créatives, des tutos, des diy, des informations sur les différentes techniques des arts du fil et autres. Le samedi, je mets en évidence le travail d’un artiste. Le vendredi, chaque vendredi, j’écris un Billet d’humeur ! Dans ces billets d’humeur, je ne cite jamais de noms, je garde l’anonymat des personnes concernées, et c’est bien normal ! Ce billet d’humeur raconte les anecdotes du quotidien de mon petit commerce, mettant en scène mes clients et leurs comportements inadéquats. Il y a des histoires croustillantes parfois… insolites… voire même incroyables ! Je mets clairement en avant le comportement inadéquat de mes clients, et la population qui me suit attend avec impatience ce fameux billet ! Il faut dire que souvent, j’ai des histoires incroyables à raconter. Et la population n’en revient pas de ce qui peu se passer dans ma petite boutique. J’ai souvent des retours directs en boutique ou en mp de gens qui se disent choqués du comportement inadéquat de certaines personnes. Dans les informations basiques que j’ai transmis dans mon billet d’humeur, il y a cette situation incroyable concernant mes horaires d’ouverture. La population a l’esprit tellement bloqué que certains ne comprenaient absolument pas la signification de l’accolade : } C’est dire le niveau de réflexion des gens ! J’en ai fait plusieurs billets d’humeur tellement cette incompréhension est incroyable et à répétition. Il y eu plein de situation rocambolesques et surréalistes qui ont pris possession de mes locaux. La plus folle de toutes fut la mésaventure policière racontée le 13.7.18 Situation totalement absurde, irréelle, entre le rire et les larmes…
Je pense sincèrement que mes billets d’humeur peuvent avoir une fonction d’ouverture d’esprit envers la population. Si le cœur vous en dit… leur lecture est tout public.
Quant à ma page privée, elle ne contient que des articles stimulants l’esprit, si possible à connotation positive, et dégageant une réflexion sur notre mode de vie… Voilà… les choses sont posées…
Ci-joint, quelques billets d’humeur…
- Mon témoignage sur l’hospitalisation de Nathalie (juillet 2018)
Vous êtes au courant de cette aventure incroyable qu’a vécu Nathalie dernièrement. Par ces quelques lignes je tiens à témoigner de l’impact physique que les médicaments administrés de force à Nathalie ont eu sur elle, et du comportement infirmier inadéquat.
J’ai été la personne intermédiaire entre Nathalie enfermée en clinique psychiatrique à Bellelay et le monde extérieur. A plusieurs reprises je lui ai rendu visite, et chaque jour de son hospitalisation je lui ai téléphoné pour prendre de ses nouvelles.
Parlons d’abord de mes visites. Suite au téléphone de Nathalie et à la demande de celle-ci, je suis passée dès le 1er soir (vendredi 20 juillet 18) de son hospitalisation la voir et chercher ses clés d’appartement afin de lui amener quelques vêtements, des affaires de toilette, et son ordinateur. Nathalie semblait calme, sans médication. Je reçois des mains de l’infirmière les clés de l’appartement de N. Je demande si je peux repasser d’ici 1h environs afin de déposer les affaires de N. La réponse est oui et si la porte d’entrée est fermée, il me suffit de sonner aux urgences. Tout semble OK. Je pars en direction du domicile de N., prépare ses effets, embarque le tout dans ma voiture et redémarre via Bellelay. Arrivée devant la porte d’entrée, celle-ci est déjà fermée à clé, donc je sonne. Je me prépare au pire et à argumenter le dépôt de ses affaires. Bien m’en a pris. L’infirmière refuse que je passe le pas de la porte et veut livrer seule les affaires de N. Je lui dis alors qu’elle doit aussi lui transmettre plein d’info (mensonge…) et là, ne voulant pas faire cette démarche, elle me laisse entrer avec ses effets. Nous montons alors à l’étage et je retrouve Nathalie. Toutes les affaires ont été prises en charge pour contrôle (objets tranchants …) par l’infirmière et je profite de l’occasion et de l’inattention de l’infirmière pour transmettre son ordinateur à N. Je dis à N. de faire très attention à son ordi, à ne jamais le laisser enclenché sans surveillance, à mettre un code d’accès. Je lui signale que je ne passerai pas la voir ce we mais que je prendrai de ses nouvelles chaque jour et je remets ses clés d’appartement à l’infirmière.
Durant le week end et le lundi suivant je prends de ses nouvelles par téléphone (natel), elle semble aller bien.
Mardi 24 juillet au petit matin, à 06h48 précisément, au sortir de ma douche, j’entends un message arriver sur mon natel. De suite, j’ai l’intuition que c’est N. Je file voir et en effet, celle-ci me demande de passer chercher ses clés d’appartement afin de lui ramener 2 ou 3 choses oubliées et d’arroser ses plantes. Donc je m’habille et je file à la clinique. Je m’annonce à la réception, on m’envoie à la cafétéria pour trouver N. Je la rejoins à la cafétéria et là, N. me dit que ses clés sont au bureau des infirmiers du 1er étage. Je remonte donc dans la division et demande ledit trousseau. Une infirmière est sur le point de me le donner, quand son collègue refuse tout net et me dit de redescendre chercher N. Je suggère qu’il téléphone à la cafétéria pour lui demander de monter. Il essaie à contre coeur et moi j’essaie sur le natel de N. Me voyant occupée, l’infirmière dit à son collègue de me donner les clés et l’infirmier lui répond tout de go pas question ! et il passe son pouce sous son cou en signe de : je lui tranche la gorge, elle m’insupporte, je ne peux pas l’encadrer. Juste qu’il n’a pas vu que je le regardais, que j’ai vu son geste et entendu leur discours. Pour la discrétion, ils repasseront. Ils n’arrivent pas à localiser N. et me demandent de partir à sa recherche. Je refuse tout net. J’attend que l’infirmière parte à sa recherche. 3mn plus tard voici N. Je peux enfin recevoir son trousseau de clés. Clés qui ne me quitteront plus jusqu’à sa sortie. Je file travailler, et en fin de journée je passe chez N arroser ses plantes et prendre quelques affaires. Je m’arrêterai en rentrant chez moi pour les lui déposer. 19h00, je m’adresse à la réception et demande à voir mme Scheidegger. On me demande d’aller en salle d’attente, une infirmière veut me parler. Le doute s’installe… Cela ne présage rien de bon. En effet, la même infirmière que la veille vient vers moi et m’annonce que N. ne peut pas recevoir de visites, qu’elle est en isolement ! Et que dorénavant, je dois téléphoner avant mes visites. J’argumente que je ne vais pas téléphoner pour m’annoncer alors que la clinique se trouve sur mon chemin de retour ! Impossible à entendre de la part de l’infirmière. Je dois téléphoner pour m’annoncer (ce qui leur laisse tout loisir de choisir d’accepter ou non ma visite !). Je lui demande d’informer N de ma visite.
Jeudi 26 juillet 18, j’essaie toute la journée de téléphoner à N sur son natel, je lui envoie aussi un mail. Pas de nouvelles… je m’inquiète… serait-elle en isolement, privée de natel et d’ordinateur ? Je téléphone alors par le biais de la réception. On me passe N. Elle m’explique alors la situation, sa prise de médicaments forcée, la suppression de son natel et de son ordinateur. N me demande de vous contacter de toute urgence (vous connaissez la suite des démarches). Je la rappelle une 2e fois dans la journée et on me refuse le contact avec N en prétextant qu’elle n’a droit qu’à 1 appel par jour ! J’insiste tellement, qu’ils finissent par céder.
Vendredi 27 juillet 18, je téléphone à réseau santé mentale pour entrer en contact avec N. A savoir qu’avant de pouvoir parler à N je dois demander à 3 services différents la permission de parler à N : 1er réception réseau santé mentale, 2e réception clinique Bellelay, 3e bureau des infirmiers, et enfin N s’ils le veulent bien. Là les infirmiers me répondent qu’ils sont en colloque et que je dois rappeler plus tard. Ce que je fais. J’ai N au bout du fil, je l’informe des démarches entreprises à son égard, et lui rappelle que je l’appellerai à nouveau le lendemain.
Samedi 28 juillet 18, j’appelle N par l’intermédiaire de réseau s m. à 3 reprises ! Stupéfaction… la première fois il ont invoqués un colloque, donc pas de contact. La 2e fois ils ont invoqué le fait que N se reposait et ne pouvait pas être dérangée. Et au 3e essai, la réception avait apparemment reçu des ordres qui stipulent de dire qu’ils n’ont pas de personne de ce nom hospitalisée. Je bondis, j’explique que c’est moi qui apporté ses affaires privées, que je lui ai déjà rendu visite et téléphoné… Refus. Le ton monte. J’exige de parler à N. La réception me passe enfin le bureau des infirmiers. Là ils refusent de passer la communication à N. sous prétexte qu’elle se repose. Je rouspète sèchement et demande à la réveiller. Et là, comme par miracle j’obtiens le contact avec N qui vient, soit-disant, de se réveiller. Je tiens N au fait des avancées de sa libération.
Dimanche 29 juillet 18, j’appelle N dans le courant de l’après-midi, bizarre, j’ai de suite la communication. On parle un moment et je propose à N. de passer chez elle le lendemain chercher son courrier et lui apporter le soir même. Je prendrai à ce moment là des new de sa PAFA.
Lundi 30 juillet, environs 15h00, N m’appelle et me dit pouvoir rentrer chez elle. Elle m’attend sur sa terrasse. Je fonce chez elle pour lui remettre ses clés et prendre de ses nouvelles.
Vous connaissez la suite…
Pour la partie téléphone, il faut savoir que N étant sous médicaments, son timbre de voix était fortement altéré. Sa voix était moins ferme, elle devait chercher ses mots et semblait parfois perdre le fil de la conversation. Il m’a paru fou qu’elle puisse avoir de la peine à articuler. Elle m’a semblé très affaiblie et fatiguée. Selon ses dires, N ne se rendait pas compte de son état physique dégradé.
Quelques billets d’humeur… Bonne lecture.
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